Erreur sur la personne
166 pages
Français

Erreur sur la personne , livre ebook

166 pages
Français

Description

On avait quitté les frères Rainaud avec "Des années à l'attendre", un roman intimiste. Ils reviennent cette fois avec des nouvelles dans lesquelles ils distillent, pour le plus grand bonheur des lecteurs, des histoires un brin cruelles, portant un regard sans concession sur des personnages au destin singulier mais profondément ancrés dans le réel.

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Publié par
Date de parution 01 septembre 2013
Nombre de lectures 8
EAN13 9782336323954
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Erreur sur la personne Maurice et JeanMarie RAINAUD
Erreur sur la personne
Nouvelles
ERREUR SUR LA PERSONNE
Maurice et Jean-Marie RAINAUD ERREUR SUR LA PERSONNE Nouvelles
© L’HARMATTAN, 2013 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-01051-9 EAN : 9782343010519
Pour Marinette
 Tribunal de Grande Instance de la Seine 13 mai 1970 : "Attendu que Guy Vavon n'était pas le Vavon dénoncé par la plaignante… et que c'est en raison d'une confusion sur l'identité de l'auteur présumé de l'infraction que Guy Vavon s'est trouvé, par suite d'homonymie, impliqué dans la procédure à la place d'un autre". Actualité juridique 1970, p. 568. Les hommes, la plupart, sont étrangement faits, Dans la juste nature on ne les voit jamais. Molière, Le Tartuffe
Mon Dieu, quelle guerre cruelle ! Je trouve deux hommes en moi.
Racine
LA SONATE DU S.D.F.  Dans la semi obscurité, une masse de corps allongés. Mal vêtus, ils tendent leurs mains. Quelques chiens galeux les accompagnent. Ce sont des SDF. A l'écart, un personnage en haillons : un animal indéfinissable est couché à ses côtés… l'Homme tient à la main une bouteille de vin. Il semble trop SDF pour être SDF.  Coups de sifflets, comme dans les films des années 60, sirènes, la police intervient et dans une pagaille générale, bien rendue par les danseurs de l'opéra qui sautent d'un côté à l'autre de la scène, embarque hommes, femmes et chiens. Le SDF isolé réussit à s'éclipser.  La lumière s'éteint totalement. Le récit commence...  L'homme était au sommet de l'escalier qui permet d'accéder au port. Il jetait régulièrement un regard furtif derrière lui, la tête légèrement penchée. Craignait-il d'être suivi ? Se sentait-il menacé ? Pourtant il semblait en état de jubilation. Curieux ! Avec de la timidité dans le regard et de l'hésitation dans le geste. Comme un enfant qui s'apprête à grimper sur une chaise pour accéder au pot de confiture et y tremper son doigt. Classe moyenne. Chemise blanche. Cravate. Costume sans poches aux genoux. On devinait une épouse prévenante, soucieuse de l'apparence de son mari. Seules les chaussures cassaient l'harmonie, constituant un mystère. Poussiéreuses. Il marchait sans doute beaucoup. Mais les bouts écorchés, blanchis, comme s'il passait son temps à donner des coups de pieds dans les cailloux ou autres objets semés sur son chemin créaient une note discordante dans la perception du personnage.  Sa détermination était sans faille. Il s'avança. Posa la main gauche sur la rampe de marbre de l'escalier et, constatant que la rue était pratiquement déserte, il fit une glissade dans l'incurvation créée par l'usure du temps. L'escalier était à double révolution (il sourit intérieurement en pensant que l'escalier d'Odessa, symbole de la Révolte des marins du Potemkine, ne présentait qu'un seul plan incliné). Il entama une deuxième descente dans la direction opposée.
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