Il n y a qu un soleil sur terre
134 pages
Français

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Il n'y a qu'un soleil sur terre , livre ebook

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Description

Les Kel-Adagh vivent dans "l'Adrar des Iforas", dans la région de Kidal, ville du même nom située à 1600 km environ de la capitale du Mali, Bamako. L'Adagh est renommé pour l'abondance et la qualité de sa littérature orale. Cette littérature constitue la cheville ouvrière de l'éducation traditionnelle qui vise à bâtir l'enfant à l'image de l'homme. Dans l'Adagh, les contes, les proverbes, les devinettes, la poésie, la musique... ne sont pas l'apanage d'une couche sociale particulière.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 janvier 2010
Nombre de lectures 38
EAN13 9782296248694
Langue Français
Poids de l'ouvrage 16 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

« IL N’Y A QU’UN
SOLEIL SUR TERRE »
Mohamed Ag Erless


« IL N’Y A QU’UN
SOLEIL SUR TERRE »

Contes, proverbes et devinettes
des Touaregs Kel-Adagh





L’Harmattan
Conception graphique de couverture :
© ☉ IVO • Sandra Derichs
Correction et mise en pages : Ségolène Roy


1 ère édition : CNRS – Université d’Aix Marseille I-III
Institut de recherches et d’études
sur le monde arabe et musulman, 1999.


© La Sahélienne, 2010. Tous droits réservés.
Siège social : Bako Djikoroni Ouest, Bamako (Mali)
E-mail : sahelienneedition@yahoo.fr
Tél. : + 223 66 79 24 40
ISBN : 99952-54-25-5
Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Mali, 2010.


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11161-5
EAN : 9782296111615

Fabrication numérique : Socprest, 2012
LA DUNE VERTE


Les conflits récurrents font du Nord-Mali et de l’étendue sahélo-saharienne une zone de convulsions par excellence. Méconnaissance des cultures spécifiques, problèmes de développement, déficit d’intégration des diversités, les raisons en sont multiples.
Vaincre les idées reçues et engager un débat d’idées pacificateur sur cet espace suppose que soit documentée la mémoire des sociétés concernées.
La collection « La dune verte » veut y contribuer en favorisant l’émergence de leaders pacifistes et la connaissance de soi et de l’autre à travers le livre.
REMERCIEMENTS
En plus des personnes citées dans la première édition, je tiens à remercier très sincèrement Rhaly Ag Ibrahim et Attaher Ag Adahi pour leur travail de relecture des textes tamasheqs, et toutes les autres personnes qui, de loin ou de près, ont contribué à la réalisation de cette œuvre.
INTRODUCTION
Cet ouvrage rassemble des contes, des proverbes et des devinettes du monde touareg dans lesquels se reconnaissent particulièrement les Kel-Adagh {1} .
Les proverbes et les devinettes ont été collectés à l’occasion de plusieurs veillées où se rencontrent jeunes et vieux. Les premiers doivent écouter attentivement les anciens, afin d’enregistrer et de transmettre un jour à leur tour ce répertoire de la littérature orale. Les conteurs choisissent de façon pédagogique les thèmes qui doivent servir de support à chaque séance. Tout semble improvisé alors qu’il s’agit en réalité d’une véritable école en plein air. Ces récits sont toujours accompagnés d’une gestuelle qui en accentue les temps forts émotionnellement, avec des mimes et des sons propres à chaque conteur.
La quête de ces documents poursuivait deux objectifs : d’une part, contribuer à la sauvegarde et à la diffusion du patrimoine culturel touareg, de sa langue et de ses productions littéraires (contes, poésies, proverbes, devinettes…) ; d’autre part, favoriser la constitution d’un corpus qui puisse servir de support à la recherche comparative en linguistique et en littérature.
Pour la publication, nous n’avons pas retenu la traduction mot à mot, qui aurait alourdi la lecture. Nous avons essayé de garder l’esprit de la langue vernaculaire, qu’il n’est pas toujours aisé de transposer en français. Les images et les expressions difficiles à traduire font l’objet d’un commentaire plus précis.

Les auteurs des contes

Si la trame des contes est transmise de génération en génération, chacun improvise et lui donne une forme personnalisée.
Farta Walet Mohamed, née en 1933, appartient à la tribu des Kel-Eghacher de Doussakat (région de Kidal). Elle a grandi à Tessalit, mais pour des raisons familiales elle a vécu plusieurs années entre Gao, Ansongo et Tessit. Fatta est l’auteure des contes « Le chacal et le lion » et « Le mouton et l’hyène ».
Mariam Walet Alhousseïni, née en 1960 à Tessit (Ansongo), est de la tribu des Kel-Tabakat. Cette jeune dame, qui s’intéresse beaucoup à la culture de son peuple, écoute attentivement les anciens et reprend à son aise leurs récits devant les jeunes. Elle est l’auteure de « L’ânesse », « L’ogresse aux sept filles » et « Le paralytique ».
Mossa Ag Iblayad, né en 1955 à Afara (Tessalit), a un amour particulier pour l’élevage et la brousse. Cet homme que nous appelons libǎr (déformation touarègue de « livre »), dispose d’un important répertoire qu’il a parfaitement mémorisé. Il nous a confié plusieurs contes dont celui du « chacal et du beau-père ».
Aïchatou Walet Moussa, née en 1975 à Tessit, s’est très tôt intéressée aux contes de l’Adagh et du Dendi que lui enseignait sa mère. Elle nous a livré deux contes, « Les trois amis » et « Le lièvre et le singe ».
Les textes ont été transcrits selon les notations officielles en vigueur au Mali, avec quelques amendements que nous signalerons ci-dessous.

Présentation de l’Adagh

Avant d’aborder l’essentiel de cet ouvrage, nous avons jugé utile de présenter très brièvement la région de l’Adagh et sa société.
L’Adagh – appelé en français « Adrar des Iforas » –, se confond sur la carte du Mali avec le cercle de Kidal, qui a été érigé en région par l’ordonnance n° 91-039/C.T.S.P. du 8 août 1991 (journal L’Indépendant n° 154, 22 janvier 1998).
Adagh veut dire « montagne ». C’est une région montagneuse dont le plus haut sommet, le mont Essai, culmine à 950 m d’altitude.
Cette région est limitée au nord par le Tanezrouft algérien, au sud et au sud-ouest par la vallée du Telemsi, à l’ouest par le bassin de Taoudenit, à l’est et au sud-est par la frontière du Niger et le cercle de Ménaka.
Kidal, le centre régional, est à 1 200 km environ de la capitale du Mali, Bamako.
Pour une superficie de 260 000 km 2 , l’Adagh compte environ 53 000 habitants {2} , soit une densité de 0,2 hab./km 2 .
Dans la région, deux saisons partagent l’année : une saison des pluies qui dure à peine trois mois (juillet-septembre) avec des précipitations très faibles (50 à 150 mm par an) et une saison sèche, la plus longue, qui dure d’octobre à juin.
Les Kel-Adagh vivent à la lisière du Sahara algérien dans des conditions naturelles extrêmes. Plus connus sous le nom de « Touaregs », ils se nomment eux-mêmes aujourd’hui « Kel-Tamasheq », « ceux de la langue tamashèque ».
Les Kel-Tamasheq constituent davantage aujourd’hui une entité linguistique et culturelle qu’ethnique ou politique. L’Adagh forme une confédération qui se compose d’une tribu guerrière suzeraine et de plusieurs autres tribus plus ou moins inféodées. Dans l’Adagh, celle des Tawset comprend plusieurs campements composés de familles issues d’un même ancêtre.
La fédération des Kel-Adagh comporte encore aujourd’hui plusieurs tribus composées chacune de nombreuses fractions (144 actuellement) dont les plus importantes sont les Ifoghas, les Idnan, les Taghat-Mallat, les Ifirgoumissen…
Les Kel-Adagh se caractérisent traditionnellement par une catégorisation sociale très marquée où chacun a une place bien définie. Cette catégorisation montre très nettement la complémentarité des différentes couches sociales en raison de la répartition des tâches : à chaque statut correspond une fonction. Nous distinguons cinq catégories sociales :
les Ifoghas, en haut de l’échelle sociale, guerriers garantissant la protection et la sécurité des autres groupes en échange du paiement d’un tribut, appelé tiwsé , sous la forme de grain, de bétail, de beurre… ;
les Imghad, vassaux, spécialisés dans l’élevage du petit bétail et soutenant les guerriers en cas de guerre ;
les Inisliman, religieux et lettrés en arabe, souvent appelés « marabouts ». Ils enseignent le Coran et s’occupent surtout des questions de jurisprudence musulmane ;
les Inhadan, appelés à tort « forgerons », artisans polyvalents. Ils produisent tous les objets nomades. Ils sont spécialisés dans le travail du cuir, du bois, de la fonte et de la bijouterie d’argent.
les Eklan, très peu nombreux dans l’Adagh, anciens esclaves ou serviteurs exécutant tous les travaux domestiques de leurs maîtres, en particulier le gardiennage et l’abreuvement des troupeaux.
De nos jours, cette catégorisation sociale est largement bouleversée.
Après l’abolition de l’esclavage proclamée par l’administration coloniale en 1910, et qui ne fut effectiv

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