Juliette mon amour
151 pages
Français

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Juliette mon amour , livre ebook

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151 pages
Français

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Description

Juliette, jeune orpheline, est recueillie par la famille de son tuteur. Celui-ci, un homme viril et sérieux, devient amoureux de sa pupille si jeune, presque un enfant. Il lutte contre ce sentiment dont il a honte, mais en vain.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2010
Nombre de lectures 286
EAN13 9782296710528
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Juliette, mon amou r
Du même auteur
aux éditions L’Harmatta n


Dans la même collectio n

L’aventure autrichienne, 2010
Myrto et les hommes, 2009
Le poison du doute, 2009
Les demoiselles de la maison des loups, 2008
Le démon du soir, 2007
L’oubli… peut-être ?, 2006
Nina, la nièce du curé, 2006
La croisière, 2004


Dans la collection « Graveurs de mémoire »

Nous étions heureux, 2004


Dans la collection « Contes des quatre vents »

Abou et le léopard, 2009
La merveilleuse histoire de la petite Hou , 2006
Rose Péquigno t


Juliette, mon amou r


L’H ARMATTAN
© L’HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-13225-2
EAN : 9782296132252

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
CHAPITRE 1
Denis Vannier descendit de voiture devant une grille qui avait dû être magnifique mais qui était en fort mauvais état. Les piliers surchargés de lierre étaient à moitié écroulés et l’allée qui sinuait au-delà était envahie d’herbes et de ronces.
Au-dessus des arbres centenaires, on devinait le toit d’une maison dont on ne voyait rien d’autre. Denis vérifia les indications portées sur un plan simplement dessiné au crayon sur un papier d’écolier quadrillé et conclut qu’il était arrivé à destination. C’était bien Rochenoire. Il remonta en voiture et s’engagea dans l’allée qui menait à l’habitation d’un vieil oncle qui lui avait fait demander de venir le voir par l’entremise d’un notaire.
Denis, qui était architecte à Paris, avait quelques jours de loisir en ce moment, et s’était dit qu’il pouvait bien se rendre à cette demande d’un frère aîné de sa mère, oncle qu’il n’avait jamais vu et dont on ne parlait qu’à voix basse, car il avait mené dans sa jeunesse une vie d’aventure au loin et avait épousé une égyptienne de grande famille, qu’il avait dû enlever, cette famille ne consentant pas au mariage. Il en avait eu un fils unique car elle était morte en le mettant au monde.
Ce fils, élevé par lui dans cette propriété isolée, avait épousé, très jeune, une jeune fille du voisinage. Le jeune ménage avait eu une fille nommée Juliette. Puis, ils avaient quitté la maison familiale en confiant le bébé à leur père pour essayer de faire fortune en Amérique du sud, où une révolution de junte militaire les avait balayés et fait disparaître. On avait retrouvé leurs corps parmi d’autres fusillés et, tout de même, prévenu leur famille par le canal du consulat.
Le grand-père, déjà d’un certain âge, avait tant bien que mal élevé la petite Juliette, bien que sa fortune passée ne soit plus qu’un souvenir. Il vivait toujours dans cette propriété qui s’en allait vers la ruine un peu plus chaque année.
Dans sa lettre, le notaire indiquait que le vieux monsieur était au bout du rouleau et que ses jours étaient comptés. Il s’adressait à Denis Vannier comme à son plus proche parent et le priait de venir le voir avant qu’il ne meure.
Denis Vannier était âgé de vingt-huit ans, mais sa carrure athlétique et son air assez rude le faisait paraître plus âgé. Il était grand et souple comme un félin et ses cheveux noirs très courts et bouclés n’étaient pas faits pour adoucir son aspect. Seuls des yeux bleus dans son visage bronzé, apportaient quelque lumière à sa physionomie. Mais sous cette apparence sauvage, se cachait un cœur généreux et une âme noble. Denis avait aussi une vaste culture et un sens artistique très sûr.
C’est autant par compassion que par curiosité qu’il s’était rendu à l’invitation de son oncle. Sa mère, de vingt ans plus jeune que ce frère mourant, avait épousé très jeune un officier d’aviation qui s’était bêtement tué lors de manœuvres aériennes alors que Denis n’avait que six ans.
La jeune veuve qui s’était crue inconsolable avait, en fait, fort bien pris son parti de cette perte cruelle. Après avoir eu discrètement quelques amants, vite remplacés, elle s’était construit une vie agréable et mondaine dont elle semblait fort satisfaite.
C’était aujourd’hui une femme de cinquante ans environ, jolie et élégante qui veillait avec soin sur sa ligne et sa peau ! On avait peine à croire que cette femme petite et mince aux cheveux châtain doré et aux yeux bleus était la mère de Denis !! On aurait plutôt pensé qu’elle était sa sœur aînée !
La maigre pension héritée de son époux aurait été bien insuffisante pour satisfaire ses goûts, mais, par chance, ses parents à elle, lui avaient laissé une solide fortune et un petit hôtel particulier dans le seizième arrondissement où elle vivait fort douillettement ! Elle s’y était créé toute une maisonnée dévotement vouée à ses soins et comme elle était bonne, tout ce petit monde était heureux.
Il y avait d’abord Nina, une femme de chambre à son service depuis son mariage. Puis, le mari de celle-ci, un bel homme taciturne qui servait de maître d’hôtel, de chauffeur, d’homme à tout faire, sa patronne l’appelait « l’irremplaçable André ». Sa femme et lui s’occupaient aussi de la cuisine.
Ensuite, une mince personne de quarante-cinq ans, mademoiselle Nathalie, plutôt laide mais souriante qui s’activait à tout dans la maison. Madame Vannier la présentait comme sa « secrétaire et parfaite amie ».
On voyait aussi un vieux monsieur de 65 ans, prénommé Guy, propret et ébouriffé qui était l’homme d’affaire de la famille. Il gérait, et ma foi fort bien, la fortune et le train de maison, à la grande satisfaction de la mère de Denis, qui n’entendait rien aux chiffres, mais qui était contente d’avoir beaucoup d’argent sans en avoir le souci.
Enfin une étrange jeune fille dont on ne connaissait pas l’origine et dont l’histoire était fort curieuse. Un soir d’hiver, trois ans plus tôt, Madame Vannier, que son chauffeur ramenait d’une soirée vers une heure du matin dans sa voiture confortablement chauffée, avait aperçu sur un banc d’une avenue déserte, une jeune fille qu’elle avait d’abord prise pour une enfant. Elle avait fait arrêter la voiture au bord du trottoir pour mieux voir de quoi il s’agissait.
Il avait neigé toute la nuit précédente et la jeune personne n’avait même pas de manteau. Elle avait eu l’air fort effrayée quand Madame Vannier lui avait demandé ce qu’elle faisait là, et avait essayé de s’enfuir. Mais le chauffeur, descendu avec sa maîtresse, l’avait saisie d’une main ferme et finalement elle était montée dans l’auto. On l’avait ramenée à la maison, réchauffée et nourrie, elle s’était jetée sans un mot sur la nourriture et s’était laissée déshabiller et coucher bien au chaud sans opposer de résistance.
Madame Vannier avait remis au lendemain la tâche d’éclaircir cette affaire. Par la suite, on avait fait des recherches assez poussées mais en vain. A toutes les questions, la petite opposait le silence, tout ce qu’elle avait bien voulu dire c’était son prénom : Marianne mais rien d’autre.
Finalement, après une déclaration à la police, on avait décidé de la garder et elle s’était fait une place dans la maisonnée. Elle devait avoir aujourd’hui 19 ou 20 ans. Elle était d’un physique ingrat avec des cheveux noirs et raides et des gestes sans grâce mais elle avait des yeux noirs magnifiques et un sourire plein de gentillesse. Elle parlait peu.
On s’était aperçu avec étonnement qu’elle jouait admirablement du piano mais savait à peine écrire. C’était dans la maison un petit être familier et tout le monde l’aimait. Elle avait voué à sa bienfaitrice un amour fanatique et parfois timidement l’appelait « maman ». Elle ne sortait jamais de la maison, manifestant une grande terreur lorsqu’on voulait l’emmener au dehors.
Le seul être dont elle redoutait la présence était Denis, qu’elle appelait « l’homme noir » et il y avait dans ses yeux, lorsqu’il était là, une telle crainte que la mère du jeune homme devinait que cette personne devait lui rappeler des souvenirs affreux.
Denis venait très souvent voir sa mère pour qui il avait une grande affection pleine d’indulgence pour ses goûts frivoles, mais dont il connaissait la générosité et la franchise. Il avait même conservé une chambre dans l’hôtel particulier et y passait souvent la nuit.
Lorsqu’il était là, Marianne se réfugiait dans la cuisine et ne se montrait pas de la soirée. Denis en avait pris son parti mais ne manquait

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