L Apex
70 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

L'Apex , livre ebook

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Description

Ces contes manifestent le caractère sacré de la vie humaine : de l'amour (Première communion, Les fiancées d'Antarès, L'amour de la racine), des métiers (La roue), du langage (La planète qui chante), du voyage (Le train fou), des religions (L'île aux prophètes). Ecrits dans un style vif, alerte, parfois percutant, ils se lisent d'affilée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 60
EAN13 9782296931725
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Apex

Contes
Illustrations intérieures et de couverture : Bruno Bérard ;
portrait de l’auteur : huiles sur papier 45x60, 1981 (coll. part.).


© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-10788-5
EAN : 9782296107885

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
PAMPHILE


L’APEX

C ONTES
D U MÊME AUTEUR


Chez l’Harmattan
Voies de sagesse chrétienne, 2006.
Aux Éditions du Dauphin, Paris
Le Ciel c’est les Autres, poèmes, 1951.
Le Ciel c’est les Autres, contes, 1952.
L’Ange et le Cadavre, poèmes, 1955.
Aux Éditions Aryana, Paris
Méthode pratique de relaxation (10° mille), 1955-1958-1965.
trad. espagnole Josita Hernan, Método de relajación, ejercicios prácticos, Los peque ños Universos de "El Grifon", Madrid, 1957.
L’Art d’être deux (Le bonheur par le couple), 1957.
La mort du deuxième Gémeau, contes insolites, 1962
(Prix du Syndicat des Journalistes et Ecrivains).
Aux Éditions de la Nouvelle Pléiade, Paris
Le Fil des Êtres, incantations et poèmes yogis, 1966
(Prix de l’Académie française : Paul Labbé Vauquelin).
Les spires du Caducée, apologues et contes yogis, 1972.
Guide des associations du troisième degré, 1995.
Aux Éditions EPI – Desclée de Brouwer, Paris
Pour vivre en YOGA, introduction à la pratique de la sagesse hindoue, 1978
Dans les revues Les Carnets du Yoga, Yoga-Énergie et La Santé Spirituelle (1955-2003)
Nombreux articles, en particulier : « Cent gourous pour un gémeau » (fragments autobiographiques), Yoga-Énergie n°60, octobre 1994.
L’apex, direction vers laquelle se dirige notre système solaire, symbolise le but de tout être humain qu’il importe de découvrir en soi.
L A R OUE



I NITIATION
Timothée leva la trappe qui fermait le sommet de la maison et monta sur la terrasse, avec son fils Théodore. Ils s’engagèrent tous les deux sur la voie piétonne qui courait sur les habitations à toit plat. Dans la rue en contrebas, les ânes et les dromadaires, lourdement chargés, avançaient à pas mesurés.
Ils se rendaient au Temple-Atelier où le Père devait conférer à son fils la double initiation, spirituelle et professionnelle.
À l’entrée, un grand cylindre tournait sur son axe, orné de nombreux animaux courant les uns après les autres en une ronde sans fin. Le cylindre finit par s’immobiliser. Aussitôt Timothée imprima un fort mouvement de rotation.
Vois-tu, Théodore, c’est l’image de l’univers en mouvement perpétuel autour de la Divinité Suprême qui est immobile. Lorsque tu es oppressé par des souvenirs, des regrets, tu les imagines à la surface, et tu les raccordes au centre en suivant des rayons. La Divinité Suprême qui contient tout, les transmue, et tu es soulagé.
À ton tour de faire tourner le cylindre sacré !
Après avoir traversé plusieurs salles et parcouru des couloirs, ils parvinrent à un atelier au milieu duquel était un tour de potier.
Ce tour était constitué de deux plateaux circulaires pouvant tourner autour d’un axe vertical. L’un était à la hauteur des bras d’un homme assis, l’autre à ses pieds. Timothée fit asseoir son fils, et prit une masse de terre glaise qu’il posa sur le plateau supérieur.
Avec tes pieds tu fais tourner l’ensemble, avec tes mains tu imprimes à la glaise la forme d’un pot. Tu la creuses en te souvenant que le vide intérieur est plus important que la matière du pot, car à travers ce vide passe le prolongement de l’axe, image de la Divinité Suprême.
N’oublie jamais que pendant que tu fabriques des objets qui serviront à la vie de notre peuple, tu te constitues une âme éternelle !
Théodore revint le lendemain et s’arrêta derrière la file des gens qui attendaient de faire tourner le cylindre sacré. Il pensait avec nostalgie à sa grand-mère disparue, à laquelle il aurait voulu confier sa joie de son initiation récente. Lorsque son tour arriva, il plaça ses sentiments à la surface et les fit cheminer le long des rayons, pendant que le cylindre tournait. Dès que sa pensée fut fixée sur la Divinité Suprême, une grande paix l’envahit.
Puis il gagna son atelier et s’assit devant sa roue qu’il fit tourner avec ses pieds. La sensation de la glaise humide sur ses mains lui fit éprouver une grande joie, qui se multiplia lorsque sa pensée vola au-delà du vide central, jusqu’à la Divinité Suprême.
Le temple-Atelier était un édifice immense comprenant les ateliers des potiers, des menuisiers, des métalliers, des tisserands.
Euloge, le voisin potier de Théodore, lui donnait parfois des conseils. Quand Théodore commença à vouloir inventer des formes nouvelles, Euloge lui disait :
Fais attention de ne pas t’écarter de la Tradition. Tu risquerais de perdre le contact avec la Divinité Suprême.
Cependant, Théodore pensait qu’il pouvait à la fois améliorer le quotidien et rester relié à l’Absolu.
L A R OUE VERTICALE
Un jour que Théodore s’efforçait de perfectionner le bec verseur d’une cruche sans y parvenir, il se mit en colère et jeta tout par terre. Le tour renversé se mit à rouler, les deux plateaux circulaires devenant des roues, et leur axe étant leur essieu.
Théodore éberlué, demeura immobile à contempler le spectacle. Puis son imagination se mit à fonctionner.
Plus tard, il rendit visite à ses voisins métalliers et menuisiers. Quand il eut réalisé trois charriots, Timothée, son père, lui fit de vives remontrances. Théodore répondit :
Grâce aux voitures nous gagnerons du temps et nous pourrons fabriquer plus de pots.
Tu tombes dans le domaine de la quantité qui te fera perdre le contact avec la Divinité Suprême !
Serait-elle contre le progrès ?
Tout ce que je sais, c’est que la fidélité à la Tradition nous rend heureux.
Ce matin Théodore n’arrêtait pas de vitupérer contre tout. D’abord l’agrafe qui tenait son manteau se cassa ; puis le conducteur de l’un de ses chars n’arrivait pas. Ensuite la courroie d’un attelage se déchira. Théodore se sentait noué, de la gorge au plexus solaire. Euloge lui conseilla d’aller faire tourner le cylindre sacré.
Tout cela, c’est de la superstition !, répondit-il.
Enfin, les charriots démarrèrent et prirent de la vitesse, dépassant les ânes et les dromadaires. Théodore pesta contre les cahots.
Il faudra que je demande que la rue soit dallée, et que j’invente des ressorts pour amortir les chocs.
Le soir, il était encore si énervé, qu’il n’arriva pas à s’endormir.
Un matin, Théodore s’approcha de son père qui pratiquait sa méditation quotidienne et attendit qu’il ait fini.
Désires-tu méditer ?, lui demanda Timothée
J’ai besoin de retrouver la paix.
À quoi penses-tu toute la journée ?
À mes charriots !
Alors médite sur le char, en pensant qu’il est ton corps. Les deux chevaux sont tes instincts, tes passions qui t’entraîneraient dans tous les sens, si le cocher qui représente ta volonté raisonnable ne les dirigeait d’une main ferme. Enfin, le passager immobile et invisible est le divin en toi, ta participation à la divinité suprême {1} .
P REMIÈRE C OMMUNION



Sinty leva la trappe qui fermait le sommet de la maison et monta sur la terrasse, puis se mit à parcourir la voie piétonne qui courait sur les habitations à toit plat. Dans la rue en contrebas, roulaient les chariots de foin tirés par des bœufs.
Il se rendait au temple, à la réunion préparatoire à la première communion. Son cœur palpitait d’amour pour la Divinité Suprême, dans l’intimité de laquelle il entrerait prochainement. Quelle joie de participer à l’Être Divin et à son immortalité !
Sinty parvint au temple, accueilli par deux gigantesques taureaux de pierre. Un hiérophante expliqua que les taureaux n’étaient que l’aspect visible de la Divinité Suprême, comme également le soleil.
Pourquoi communie-t-on debout ?, demanda Sinty.
Pour ajouter au symbolisme de la communion, celui de la verticale. L’homme debout a les pieds sur la terre qui représente la manifestation, et la tête dans le ciel qui symbolise l’Incréé, l’Absolu, le Divin Suprême.
Et pourquoi est-ce que l’hiérophore qui confère la communion a les yeux bandés ?
Parce que la personnalité de l’hiérophore doit disparaître derrière la Divinité Suprême.
Le grand jour venu,

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