L illusion d un espoir romain
384 pages
Français

L'illusion d'un espoir romain , livre ebook

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384 pages
Français

Description

Seul dans sa chambre et dans son lit, Rezoug sentit les pulsions d'une volonté d'agir monter du plus profond de son être et lui commander de se lever et de s'élancer, impétueux et impavide, tel un justicier inspiré par la force transcendante des lois et des valeurs intrinsèques de la condition humaine, vers la lumière de son idéal, pour rejoindre les preux combattants du Bien..Cependant son combat contre la terreur semblait n'avoir d'autre issue que la mort ou la prison, quand s'ouvrit le chemin d'un exil conduisant à Rome...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 56
EAN13 9782296480377
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait









































L’illusion d’un espoir romain
Lettres du monde arabe
Collection dirigée par Maguy Albet
et Emmanuelle Moysan


Abdelkader BENARAB, La bataille de Sétif, 2011.
Mohamed ARHAB, Les Aumônières de Dieu, 2011.
Ridha SMINE, Tout lecteur est un ennemi, 2011.
Sami AL NASRAWI, Fissures dans les murailles de Bagdad, 2011.
Fouzia OUKAZI, L'Âge de la Révélation, 2011.
Rachida NACIRI, Nanna ou… les racines, 2011.
Abdelaaziz BEHRI, Moha en couleurs, couscous light et autres récits…,
2011.
Myriam JEBBOR, Des histoires de grands, 2011.
Moustapha BOUCHAREB, La troisième moitié de soi, 2011.
Ahmed-Habib LARABA, L’Ange de feu, 2011.
Mohamed DIOURI, Chroniques du quartier, 2011.
Nadia BEDOREH FAR, Les aléas de ma destinée, 2010.
Sami Al Nasrawi, L'autre rive, 2010.
Lahsen BOUGDAL, La petite bonne de Casablanca, 2010.
El Hassane AÏT MOH, Le Captif de Mabrouka, 2010.
Wajih RAYYAN, De Jordanie en Flandre. Ombres et lumières d'une vie
ailleurs, 2010.
Mustapha KHARMOUDI, La Saison des Figues, 2010.
Haytam ANDALOUSSY, Le pain de l’amertume
Halima BEN HADDOU, L’Orgueil du père, 2010.
Amir TAGELSIR, Le Parfum français, 2010.
Ahmed ISMAÏLI, Dialogue au bout de la nuit, 2010.
Mohamed BOUKACI, Le Transfuge, 2009.
Hocéïn FARAJ, Les dauphins jouent et gagnent, 2009.
Mohammed TALBI, Rêves brûlés, 2009.
Karim JAAFAR, Le calame et l’esprit, 2009.
Mustapha KHARMOUDI, Ô Besançon. Une jeunesse 70, 2009.
Abubaker BAGADER, Par-delà les dunes, 2009.
Mounir FERRAM, Les Racines de l’espoir, 2009.




Mokhtar SAKHRI








L’illusion d’un espoir romain



Roman




















Du même auteur


L’Algérie du paradis perdu, Essai, Éditions ACM,
Boofzheim, 2001 (épuisé).

Le Prisonnier de Gargnano, Théâtre, Éditions Librairie
Galerie Racine, Paris, 2003.

Chants d’Aède et voix de chantre, Poésie, Éditions Librairie
Galerie Racine, Paris, 2004.

La Mort en récompense, Roman, Éditions L’Harmattan,
Paris, 2006.

Les Démons de la foi, Essai, Éditions Dualpha,
Coulommiers, 2007 (épuisé).

La Liberté des dupes, Essai, Éditions L’Harmattan, Paris,
2007.

L’Injustice et la trahison, Essai, Éditions Dualpha,
Coulommiers, 2008 (épuisé).

Irak ! Crimes de guerre et fiasco politique, Éditions Dualpha,
Coulommiers, 2009 (épuisé).







Nous savons qu'il reste dans ce livre des imperfections ; nous prenons cependant
l'option de le faire circuler, à petit tirage, remerciant d'avance tous ceux qui nous
aideront à le perfectionner dans les tirages successifs. (L’éditeur.)


© L'HARMATTAN, 2012
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56932-4
EAN : 9782296569324


L’illusion d’un espoir romain









Rezoug avait erré en ville pendant plusieurs heures. Alors qu'il semblait aller
sans but, ses pas le menèrent instinctivement rue Bouzerna. Il se planta devant
la porte en fer forgé du jardin condamnée au moyen de scellés apposés la veille
par la police et resta là à regarder durant un long moment, d'un air effaré, les
deux persiennes closes et la porte d'entrée de l'appartement également scellée.
La vue des sceaux de l'autorité judiciaire lui ôta les doutes qui encombraient
encore son esprit en lui faisant sembler un cauchemar ce qu'il était en train de
vivre. Derrière cette porte et ces fenêtres avait eu lieu, pas même quarante-huit
heures avant, la tragédie qui lui donnait l'impression de sombrer dans la folie. Il
en imagina, avec une empathie qui lui déchira l'âme, les séquences cruelles et
horribles vécues par Menouba et ses parents, et sentit sa douleur croître et
devenir insupportable. Alors il s'en alla, se dirigeant inconsciemment vers le
lycée Al Farabi. Il avait besoin de parler, d'exprimer son désarroi, et la seule
personne susceptible de l'écouter et de le comprendre était madame Isabelle
Benkhénifa. Elle seule savait son existence dans la vie de Menouba.
Il marchait, les yeux égarés, en direction du lycée, porté par le besoin de
rencontrer son ancien professeur de français comme s’il allait ressortir de cette
rencontre que les informations rapportées par le journal étaient fantaisistes.
Non, il n'y croyait pas : Menouba, son père et sa mère ne pouvaient être morts.
Il voulait ne pas y croire peut-être parce que l'idée que tout cela était faux lui
donnait la faculté de vaincre son désespoir.
Quand il arriva devant la loge du concierge, le vieil homme qui ne l'avait pas
revu depuis plus de trois ans esquissa un sourire par lequel il lui disait qu'il
l'avait reconnu. Mais il avait les yeux rouges et la mine triste. Il répondit à ses
salutations avec le même ton brisé qui avait altéré la voix de Rezoug et qui en
disait long sur l'état d'esprit du gardien dans lequel se reflétait, aux yeux du
jeune homme, celui de tout l'établissement.
- Madame Benkhénifa ? reprit le concierge. Non, elle n'est pas là. Elle est
partie ce matin avec son mari. Ils sont allés à Lezma... pour l'enterrement... Tu
ne sais pas, mon fils ? Notre ami Kader a été égorgé ! Avec sa femme… et sa
fille ! Continua-t-il, la voix étranglée tandis que ses yeux s'emplirent de larmes.
Rezoug reçut ces paroles comme le coup d'un couperet qui lui aurait fendu la
tête.
- Alors c'est vrai qu'ils les ont tués ! s'exclama-t-il, s'adressant plus à
soimême qu'au vieil homme qui remarqua son air désemparé. C'est pour cela que

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L’illusion d’un espoir romain

je voulais voir madame Benkhénifa, continua-t-il, déçu et la voix chevrotante.
- Je ne crois pas que cela aurait été possible, même si elle avait été là, dit le
concierge avec un tremblement des lèvres en s'essuyant les yeux d’un seul
geste du pouce et de l'index qu'il referma sur le bout de son nez. Elle était
tellement attachée à la petite, reprit-il après une pause, que cela l'a détruite...
Quand je l'ai vue, elle semblait un linge blanc... Une chiffe sans âme... La
pauvre...
Il ne put en dire plus. Rezoug était pétrifié. Sa douleur était si grande qu'il se
sentait suffoquer. En même temps il sentait ses yeux d'une sècheresse qu'il ne
comprenait pas. Il enviait les larmes du concierge dont les raisons de pleurer
étaient, à son sens, insignifiantes comparées aux siennes. Lui qui était
réellement désespéré. Le vieil homme le voyait bien ; il lui dit :
- C'est terrible ! C'est terrible ! Mais c'est la volonté d'Allah...
Rezoug eut envie de hurler. Il salua le concierge et repartit sans savoir vers
quelle direction, mais avec un sentiment de frustration qui venait aggraver sa
peine. Le fait de n'avoir pu rencontrer madame Benkhénifa le laissait seul dans
sa douleur et son désespoir. Il ne pouvait en parler avec personne. Il ne pouvait
se prévaloir d'aucun titre pour évoquer Menouba ni avec le concierge, ni avec
toute autre personne l’ayant connue, en dehors de madame Benkhénifa. Et le
prétexte de l'amitié comme motif d'une telle évocation risquait d'ouvrir la porte
à des racontars et des suppositions propres à ternir la réputation et la mémoire
de la jeune fille.
Il marcha comme un automate, dirigeant ses pas vers le square Sofia où il
arriva après une errance qui lui fit traverser une grande partie de la ville sans
qu'il semblât en avoir conscience. Il était environ quinze heures lorsqu'il se
laissa tom

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