L INCENDIE DE BOUKASSA   ROMAN
186 pages
Français

L'INCENDIE DE BOUKASSA ROMAN , livre ebook

-

186 pages
Français

Description

Tout allait bien dans la ville africaine de Boukassa jusqu'à cette sombre nuit où brûla la mairie... Dès le matin suivant, l'évidence apparut : une importante somme d'argent avait disparu dans le sinistre. Qui pouvait croire à la fatalité ? Les policiers venus de la capitale bouclèrent rapidement leur enquête. Seul Aboubacar ne put se résoudre à cette fin, il entama discrètement des recherches qui relanceront l'enquête jusqu'au dénouement final.

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Informations

Publié par
Date de parution 02 juin 2011
Nombre de lectures 100
EAN13 9782296461901
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Spinoza et la médecine
Éthique et thérapeutique

HIPPOCRATE ETPLATON
Étudesdephilosophiedelamédecine

CollectiondirigéeparJeanLombard

L’unité originelle de la médecineet de la philosophie, qui a marqué
l’aventure intellectuelle de laGrèce,a aussi donné naissance au discours
médical de l’Occident.Cette collection accueille des études consacrées à
la relation fondatrice entre les deuxdisciplines dans la pensée antique
ainsi qu’à la philosophie de la médecine, de l’âge classique aux Lumières
et à l’avènement de la modernité.Ellese consacre au retour insistant de la
pensée contemporaine vers les interrogations initiales sur le bon usage du
savoir et du savoir-faire médical et sur son entrecroisement avec la quête
d’une sagesse.Elle vise enfin à donner un cadre au dialogue sur l’éthique
et sur l’épistémologie dans lequel pourraient se retrouver, comme aux
premiers temps de la rationalité, médecins et philosophes.

Déjàparus

Jean Lombard,L’épidémie moderne et la culture du malheur, petit
traité du chikungunya,2006.
Bernard Vandewalle,Michel Foucault, savoir et pouvoir de la
médecine, 2006.
Jean LombardetBernard Vandewalle,Philosophie de l’hôpital,
2007.
Jean Lombard etBernard Vandewalle,Philosophie de l’épidémie,
le temps de l’émergence, 2007.
SimoneGougeaud-Arnaudeau,Lamaté-Mettrie (1709-1751), le
rialisme clinique, 2008.
Jean Lombard,Éthique médicaleet philosophie, l’apport de
l’Antiquité, 2009.
GillesBarroux,Philosophie de
larégénération,médecine,biologie, mythologies, 2009.
Victor Larger,Devenir médecin, phénoménologie de la
consultation médicale, 2011.

Bernard Vandewalle

Spinoza et la médecine
Éthique et thérapeutique

© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54963-0
EAN : 9782296549630

I

UNE PHILOSOPHIE DE LA NATURE

OTRE but n'est pas du tout de proposer une interprétation
N
d'ensemble de l'ontologie de Spinoza, qui supposerait un
travail d'une autre nature. L'enjeu est plus modeste mais, aussi
bien, décisif. Il s'agit de montrer que Spinoza s'est nourri de la
pensée et de la pratique médicales de son temps et que cela n'a
pas été sans effet sur la constitution de sa philosophie. Spinoza
se donne les moyens de penser la médecine et ses enjeux à la
lumière de l'extraordinaire révolution scientifique de son temps.
La pratique de la médecine lui sert aussi à penser la spécificité
de l'activité philosophique en tant que processus thérapeutique.
L'appendice de la première partiede l'Éthiques'achève – et ce
n'est certainement pas par hasard – sur la notion de soin ou de
purgation :emendare, soigner ou expurger, soit le terme même
utilisé comme substantif dans le titre duTraité de la réforme de
l'entendement, selon la traduction usuelle qui substitue la notion
politique ou juridique de réforme à celle, plus exacte,
d'amendement ou d'épuration, terminologie en tout cas d'inspiration
clairement médicale. Mais pour comprendre l'importance de ce
modèle médical, tant sous l’angle de l'épistémologie que sous
celui de l'éthique, il faut d'abord mettre en place les concepts
fondamentaux de l'ontologie spinoziste qui ont rendu possible la
constitution d'une des plus grandes philosophies de la nature de
toute l'histoire de la pensée.
Ce qui caractérise nombre d'interprétations de Spinoza, c'est
trop souvent la volonté de tirer la pensée de notre auteur du côté
de telle ou telle influence : le panthéisme de la Renaissance, la
philosophie juive, le mécanisme et la science galiléenne, etc. Or
Spinoza offre à son lecteur une pensée qui est unique, singulière
et reconnaissable immédiatement dans son écriture et ses effets

8

Spinoza et la médecine

de vie. Sa philosophie ne ressemble qu'à elle-même et elle se
révèle irréductible à telle ou telle influence.Àpartir d’une très
grande diversité de traditions philosophiques, Spinoza a su
élaborer une philosophie,sa philosophie, qui ne se prétend pas
la meilleure, mais simplement une philosophie vraie, comme il
le souligne lui-même dans une lettre célèbre àAlbertBurgh.
C'est toujours la question ontologique de l'un et du multiple
qui se trouve posée ici, comme dans la philosophie de Platon et
notamment l'étourdissante construction du jeu dialectique du
Parménide.Comment, en effet, passer du multiple à l'un et de
l'un au multiple ? La forme platonicienne demeure-t-elle
identique à elle-même dans les choses multiples ou bien au contraire
se fragmente-t-elle à l'infini dans la diversité des choses ?En
termes spinozistes faut-il privilégier la plénitude de la substance
infinie dans son adhésion à soi ou la formidable puissance qui
s'exprime dans la productivité des modes ? Il nous semble que
Spinoza conjugue les deux mouvements : ascendant vers la
substance et descendant vers les modes, dans une grande pensée
de l'immanence.Chaque chose singulière exprime l'infinie
puissance de la substance, qui elle-même n'est que par et dans la
multiplicité infinie de ses affirmations modales, comme dans la
symphonie de la quatrième hypothèse duParménide.
L'élément de toute connaissance humaine est pour Spinoza la
1
connaissance deDieu .C'est qu'il s'agit dans lede Deo, soit la

1
J.-T.Desanti le remarque bien : «C'est bien l'entendement (intellectus) qui
se trouve ici installé au cœur de l'infini comme foyer éternellement productif
des idées. L'idée deDieu n'est plus seulement un contenu de pensée que je
découvre en l'âme. Mais bien davantage le point de réflexion, au sein de
l'attribut infini nommépensée, de l'infinité de la substance elle-même. Voilà
ce que signifie lecommencement a Deo. La possibilité du savoir humain se
trouve inscrite dans l'indivisible et infinie productivité de la substance. L'idée
adéquate ne laisse aucun résidu »,Le philosophe et les pouvoirs et autres
dialogues, Hachette Littératures, coll. Pluriel, 2008, p.64.Leprocessusdela
connaissancen'estdonc astreintà aucune enquêtesur sesconditionsa priori.
Demême,laraisonaquelque chose d'absolu, desortequelatotalitédu réel
est pleinement intelligible.Onestbien iciauxantipodesd'unephilosophie de
type critiquesur lemodèlekantien:ouSpinozaouKant…

Une philosophie de la nature

9

première partie de l'Éthique, de connaître la totalité du réel.Car
tout ce qui est réel est pleinement intelligible. La pensée et la
connaissance ne sont donc en rien l'œuvre d'un sujet, comme si
elles étaient de nature subjective, mais elles coïncident avec un
processus immanent au réel lui-même.Et c'est ce processus de
production du réel dans la productivité infinie de la substance
que décrit la première partie de l'Éthique. Il n'y a ni fondement
subjectif, ni sujet de la connaissance, puisque l'entendement
n'est pas le pouvoir d'un sujet mais la propriété de la Pensée
comme attribut infini de la substance ou bien comme mode
infini de l'entendement deDieu. Les premières propositions de
l'Éthiquefont assister à l'autoproduction du réel dans
l'affirmation absolue de la substance infinie.
Spinoza part de l'intelligence en acte qui est la vie de l'esprit.
Toutes les définitions par quoi commence l'Éthique, en effet,
sont rapportées à un acte de l'intelligence (intelligo, « je
comprends »). L'Éthiquecommence certes par une première
définition relative à l'infini, celle de la cause de soi, mais elle
abor1
de aussitôt la question du fini dans sa deuxième définition . Le
fini se comprend par l'infini, mais c'est bien lui qu'il s'agit de
changer dans le double projet d'une cathartique de l'esprit (le
purifier des maladies de l'esprit) et d'une libération éthique (la
clinique des affects). Il est essentiel de comprendre que
l'entreprise de Spinoza a d'abord un sens éthique, dont nous analysons
ici la portée « thérapeutique ».
La réalité coïncide ainsi avec le processus immanent de la
cause de soi identifiée àDieu. Le mouvement dude Deoira en
conséquence, comme l'a bien noté Pierre Macherey, de ce que

1
Sur ces questions abondamment analysées par les commentateurs, voir le
beau petit livre de PaoloCristofolini,Spinoza, Chemins dans l' « Éthique »,
P.U.F., Philosophies n° 69, 1998 [1996], pp. 15 et 32. L'auteur invite chaque
lecteur à s'approprier l'œuvre de Spinoza en élaborant ses propres chemins de
lecture et aussi bien de vie.De fait, nous proposons ici un chemin parmi
d'autres dans la vaste cartographie conceptuelle de la philosophie de Spinoza,
celui d'une médecine de l'âme et du corps. La métaphore du chemin est
intéressante, car elle interdit de réduire la complexité de la pensée de Spinoza
àun seulde ces chemins et donc à un fil conducteur unique.

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Spinoza et la médecine

Dieu est en soi (in se) à tout ce qu'il fait exister dans la
productivité infinie de sa puissance (a se).Et il y a réciprocité pleine
entre ce queDieu produit et ce qu'il comprend.Dieu est donc
substance infinie qui enveloppe tout ce qui existe et tout ce qui
peut être compris. Mais l'idée deDieu n'apparaît que dans la
définition VI et la proposition XI, de sorte qu'on ne commence
pas parDieu, contrairement à une idée reçue, mais qu'on y
parvient à partir de la constitution des notions de cause de soi,
de substance et d'attribut. La substance infinie est plénitude
d'être et affirmation pure.Dieu est l'être infini dont l'essence
enveloppe nécessairement l'existence (aséité ontologique et
épistémologique :Dieu est l'être qui existe par lui-même et qui
se comprend par soi), là où les choses finies se caractérisent par
le fait que leur essence n'implique en rien leur existence
(propositions XX et XXIV).
Là où la substance est suffisance, le mode, lui, n'existe que
comme affection de la substance et donc par elle.Comme effet,
le mode existe nécessairement en autre chose.C'est queDieu ou
la substance infinie est à la fois cause de soi et cause de toutes
choses. Mais pour comprendre comment la puissance infinie de
Dieu ou de la nature peut être constitutive de toute chose finie,
il faut faire intervenir une notion q

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