L inconnue du Lancastria
234 pages
Français

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L'inconnue du Lancastria , livre ebook

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Description

Avril 1941. Grièvement blessé au cours d'une enquête, menée de sa propre initiative, à contre-courant des directives du moment, le Commissaire François Mélis, de la Police Judiciaire de Paris, se retire, en congé de convalescence, et en semi-pénitence, dans sa maison de Pornic où il passait déjà ses étés d'enfance. La côte, occupée par les Allemands, est encore marquée par le naufrage tragique du Lancastria, un transport de troupes britannique, bombardé et coulé par la Luftwaffe en juin 1940. Un an plus tard, l'Océan continue de rejeter des corps. En essayant de percer le mystère de l'un deux, Mélis et Geneviève Tussaud découvrent un autre aspect de l'Occupation.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2009
Nombre de lectures 312
EAN13 9782336280882
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2009 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1 @wanadoo.fr
9782296098749
EAN : 9782296098749
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Remerciements Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6 Chapitre 7 Chapitre 8 Chapitre 9 Chapitre 10 Chapitre 11 Chapitre 12 Chapitre 13 Chapitre 14 Chapitre 15 Chapitre 16 Chapitre 17 Chapitre 18 Chapitre 19 Chapitre 20 Chapitre 21 Chapitre 22 Chapitre 23 Chapitre 24 Chapitre 25 Chapitre 26 Chapitre 27 Chapitre 28 Chapitre 29 Chapitre 30 Chapitre 31 Chapitre 32 Chapitre 33 Chapitre 34 Chapitre 35 Chapitre 36 Chapitre 37 Chapitre 38 Bibliographie :
L'inconnue du Lancastria

Philippe Bonnamy
Du même auteur : ➣ Le vol de Mercure (Denoël) ➣ L’aventure de la création d’entreprise (Démos)
La couverture de ce livre a été réalisée à partir d’une carte marine ancienne des Éditions Maritimes et d’Outre-Mer (NAVICARTE) avec l’autorisation du détenteur actuel du fonds, les ÉDITIONS GRAFOCARTE (125, rue Jean-Jacques Rousseau, 92132 Issy-les-Moulineaux), auxquelles l’auteur adresse ses remerciements.
Remerciements à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont aidé dans l’écriture de ce roman et en particulier, par ordre simplement alphabétique, à Damien Bonnamy, Marcel Cassou, Daniel Coyaud, Sylvie de Bellefonds, Alain Jégou, Jacques Marvillet, Sylvie Monnet, Claude Pouligny, François Veslot, Félicité Veslot-Bonnamy, et Jean Wolff.
… et un remerciement spécial à mon éditeur sans qui, naturellement, et selon l’expression consacrée, rien de ceci ne serait arrivé.
« Ce ne sont pas les girouettes qui tournent, c’est le vent »
(Edgard Faure)
Avertissement :
Le roman s’inspire librement des évènements de l’époque où il se situe, du printemps quarante et un au printemps quarante-deux. Entre autres : le naufrage du Lancastria, le raid sur Saint-Nazaire et, d’une manière générale, tout ce qui, selon l’historien Henri Amouroux, a transformé, dans cette période, « quarante millions de pétainistes » en un « peuple révolté ».
Avec quelques libertés de détail, la géographie des lieux est, elle aussi, respectée.
Mais l’intrigue et les personnages relèvent de l’imagination et toute ressemblance avec des personnes ayant ou pouvant avoir existé serait une pure coïncidence.
Chapitre 1 - Je veux bien Patron. Mais avec cette guimbarde, qu’est-ce que vous espérez ? Il n’y a qu’un vélo que nous aurions des chances de filer, et encore, si nous ne tombons pas en panne dans cinq cents mètres.
Mélis sourit. Depuis deux heures qu’ils étaient en planque à l’angle de la rue Damrémont et de la rue Marcadet, Bréfort n’arrêtait pas d’essayer de trouver un prétexte pour lever le camp. C’était vrai que la petite Renault Celtaquatre, rescapée de la razzia que les Allemands avaient faite sur le parc de voitures de la Préfecture, avait vu des jours meilleurs. Son fauteuil était tellement défoncé que le temps de s’en extraire aurait suffi à un paralytique pour se sauver sur une seule jambe. Pour arranger les choses, le Chef Cambouis les avait prévenus : - N’oubliez pas de faire tourner le moteur toutes les trois heures, sinon adieu la batterie et bonjour la manivelle.
Mais derrière ces préoccupations techniques, Mélis se doutait que Bréfort avait surtout un autre projet plus souriant pour la soirée. La petite blondinette aux bas peints et talons compensés qu’il avait aperçue la veille ou la brune de la semaine dernière ? Un million et demi de prisonniers. Il fallait bien que la nature finisse par reprendre ses droits. - Tu es un homme de peu de foi, Bréfort. Qu’ est-ce qu’on t’a appris à l’Ecole de Police ? Tu ne sais pas que nous les flics, nous finissons toujours par gagner sur les voyous ? - C’était peut-être vrai dans votre Police, Patron, mais maintenant, à ce qu’on dit, les voyous, on ne sait plus trop où ils sont. - Arrête, Bréfort, je préfère ne pas entendre …
Il savait à quoi le jeune inspecteur faisait allusion : en ce printemps quarante et un, les rumeurs s’amplifiaient dans les couloirs du Quai des Orfèvres. Il était question de collègues un peu trop complaisants avec l’Occupant. Rien de bien précis, pas de noms, pas de vrais témoignages, mais une rumeur tenace et la pire. Des flics pourris, il y en avait toujours eu depuis qu’il y avait des flics : des types qui, à force de côtoyer la pègre, et de la voir prospérer, finissaient par s’y brûler les doigts. En fin de compte plus un sujet commode pour journalistes en mal de copie et romanciers en panne d’inspiration qu’un vrai sujet d’inquiétude pour la Maison. Ces types continuaient en général à faire convenablement leur travail, tant que cela ne menaçait pas les voyous qu’ils protégeaient et même, il leur arrivait de temps en temps de lâcher ceux-là aussi. Au bout du compte, la vengeance du Milieu finissait par faire le ménage.
Mais, il ne s’agissait pas de cela. Les brebis galeuses dont on parlait maintenant n’étaient pas soupçonnées de copiner avec quelques truands en uniforme vert-de-gris, mais avec la Gestapo, la Police Politique du Reich. Bien peu, en réalité, avaient eu affaire à cette bande de voyous. Tout le monde, beaucoup s’en fallait, n’écoutait pas Londres à la BBC, et la levée en masse, à laquelle appelait de Gaulle, s’exprimait surtout par des graffitis sans conséquence. Il y avait bien eu une manifestation plus ou moins spontanée en novembre dernier pour commémorer l’Armistice de 1918, mais pas de quoi inquiéter vraiment les Allemands et leur réaction avait été assez bon enfant. D’après son fils Yves, en prépa des Arts & Métiers à Saint-Louis, qui prétendait avoir été « simple » témoin de la scène, l’un d’eux s’était même fait assez sérieusement bousculer au Rond-Point des Champs-Élysées devant une patrouille sans qu’elle intervînt. Les choses ne s’étaient gâtées qu’en fin de journée lorsqu’une compagnie allemande avait ouvert le feu ; et encore avec une relative retenue puisque l’on n’avait compté que trois blessés. Des gens qui « voulaient faire quelque chose », il y en avait naturellement. Un groupe, dont on parlait comme du « groupe du Musée de l’Homme », avait été démantelé en février dernier par les Allemands. Que faisaient ses membres ? Difficile de le savoir. Ce type d’organisation était, par définition, assez discret pour que, la plupart du temps, M. Toulemonde ne sache pas comment les rencontrer pour autant que l’envie l’en prît.
Pour l’instant, les plus visibles étaient les « collaborationnistes » de tout poil. La rue leur appartenait. Il n’était pas de jour sans qu’une manifestation les réunisse. Le plus surprenant, surtout pour les Allemands, était que tous ces groupes se haïssaient les uns les autres. Pour beaucoup d’entre eux, leur seul point commun était de haïr aussi Vichy ! Mais tous se recommandaient du Maréchal. Comprenne qui pourra.
Yves avait, au moins, choisi un camp plus respectable. Mais il avait mieux à faire en ce moment que de faire de la politique. Il lui avait passé un sérieux savon, relayé à sa surprise par Gwénaëlle, sa sœur jumelle. En première année de médecine à la Salpêtrière, elle jouait de plus en plus à la grande sœur depuis le décès de Marie-Thérèse. Trois ans déjà… Il y pensait encore tous les jours.
La Gestapo ne faisait pas du maintien de l’ordre de papa sur les Champs-Élysées. Elle ne jouait pas dans cette cour. On en connaissait peu de chose mais sa réputation suffisait.
Ce que des flics français avaient à offrir à ces tueurs qui ne manquaient ni de moyens ni d’Allemands assez francophones pour passer pour des Français, ne sautait pas aux yeux. Mais, à la Maison Poulaga, on connaissait l’imagination sans limite des perversions humaines ; assez pour se douter qu’il n’y avait pas de fumée sans feu.
Et que dire des flics, en uniforme ceux-là, qui, depuis le début du mois de juin, étaient au service de la nouvelle loi instituant un statut spécial pour les juifs ? A quand les déportations, comme en Allemagne ? La propagande prétendait qu’il s’agissait simplement de les regrouper dans des sortes de colonies qui leur étaient réservées, mais c’était la propagande. Où allaient-

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