La Targuia
213 pages
Français

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La Targuia , livre ebook

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Description

Elle appartient à une tribu touarègue des montagnes de l'Aïr. Lui, il est officier affecté au territoire militaire de Zinder. Les destins de Meriem et de Thomas vont se croiser dans des circonstances tragiques. Ils vivront une ardente passion. Puis le soulèvement des Touareg contre l'occupant français les séparera. Pris dans les tourmentes du conflit, Thomas Fayerau tentera de retrouver celle qu'il n'a cessé d'aimer.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 235
EAN13 9782296716049
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA TARGUIA
Écrire l’Afrique
Collection dirigée par Denis Pryen
 
Dernières parutions
 
Jeanne-Louise DJANGA, Le gâteau au foufou , 2010.
Dina MAHOUNGOU, Agonies en Françafrique , 2010.
Elise Nathalie NYEMB, La fille du paysan , 2010.
Moussa RAMDE, Un enfant sous les armes et autres nouvelles , 2010.
Raymond EPOTÉ, Le songe du fou , 2010.
Jean René Ovono Mendame, La légende d’Ébamba , 2010.
Bernard N'KALOULOU, La Ronde des polygames , 2010.
Réjean CÔTE, La réconciliation des mondes, A la source du Nil, 2010.
Thomas TCHATCHOUA, Voyage au pays de l'horreur, 2010.
Eric-Christian MOTA, Une Afrique entre parenthèses. L'impasse Saint-Bernard (théâtre), 2010.
Mamady KOULIBALY, Mystère Sankolo , 2010.
Maxime YANTEKWA, Survivre avec des bourreaux , 2010.
Aboubacar Eros SISSOKO, Moriba-Yassa. Une incroyable histoire d'amour , 2010.
Naïma BOUDA et Eric ROZET, Impressions et paroles d'Afriques. Le regard des Africains sur leur diaspora , 2010.
Félix GNAYORO GRAH, Une main divine sur mon épaule , 2010.
 Philippe HEMERY, Cinquante ans d'amour de l'Afrique (19552005) , 2010.
Narcisse Tiburce ATSAIN, Le triomphe des sans voix , 2010.
Hygin Didace AMBOULOU, Nostalgite. Roman , 2010.
Mame Pierre KAMARA, Le festival des humeurs , 2010.
Alex ONDO ELLA, Hawa... ou l'Afrique au quotidien , 2010.
Arthur SCAMARI, Chroniques d’un pays improbable , 2010.
Gilbert GBESSAYA, Voyage dans la société de Bougeotte, 2010.
Gaston LOTITO, Ciels brûlants. Sahel – 1985 , 2010.
Marouf Moudachirou, Une si éprouvante marche. Récit , 2010.
Jean FROGER
 
 
 
 
LA TARGUIA
 
 
 
 
 
DU MÊME AUTEUR :
 
Aux Éditions Mosée :
Les Amants de Vendée (2003)
 
 
© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
 Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
 
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@w.fr
harmattan1@wanadoo.fr
 
ISBN : 978-2-296-13850-6
EAN : 9782296138506
À Martin et Thomas
NIGER
 
La trame historique qui sous-tend le récit romanesque a été tirée d’une étude du capitaine d’infanterie coloniale, Robert GAFFIOT. Avec patience, il a « exhumé des archives poussiéreuses de l’État-major » les informations qui lui ont permis de retracer, avec une rigueur toute militaire et la conviction de ceux qui croyaient au bien fondé de la mission de l’Armée Française en Afrique, cet épisode de l’histoire des Colonies. Un exemplaire polycopié de cette étude m’a été remis par l’officier qui commandait la garnison française avant que, en 1964, celle-ci ne quitte définitivement Agadez en République du Niger. C’est donc dans ce contexte décrit par R.Gaffiot que j’ai laissé courir mon imagination. Mais la plupart des personnages du roman ont existé.
Pendant la première guerre mondiale, les SÉNOUSIS, grande confrérie musulmane qui exerçait une forte influence sur des territoires faisant partie de la Libye actuelle et d’une partie de l’Algérie, du Niger et du Tchad, à l’incitation probable de l’Allemagne, vont tenter de chasser les Italiens, les Anglais et les Français de ces régions de l’Afrique.
Ils furent tenus pour responsable, en 1916, de l’assassinat du Père de Foucauld à Tamanrasset. Ce fait tragique est bien connu. Mais l’épisode du siège d’Agadez, où les Français résistèrent héroïquement pendant 81 jours aux assauts de valeureux guerriers, est ignoré du grand public.
Un des héros de cette époque, le lieutenant Bourgès, a épousé une Targuia. Il a pris sa retraite comme Commandant et terminé sa vie à Agadez où il est inhumé.
Brutal réveil de l’histoire, cette région du Niger a malheureusement été le cadre, ces dernières décennies, de conflits sanglants opposant des Touareg au pouvoir central. Des incursions de Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont conduit récemment à l’enlèvement de 7 otages dont 5 français. L’existence d’importants gisements d’uranium y excite bien des convoitises.
J.F.
Première partie
 
 
Prisonnier des Touareg
1
 
Hauts dans le ciel encore surchauffé, comme suspendus au-dessus de l’interminable caravane qui s’étirait dans le désert brûlant, des rapaces tournoyaient lentement.
Minuscules vus du sol, apparemment inoffensifs, ces énormes vautours n’en guettaient pas moins la bête exténuée ou malade qui serait abandonnée. Ils n’attendraient pas alors qu’elle soit morte pour commencer à la dépecer. Débarrassée de la moindre parcelle de chair, blanchie par les vents de sable, sa carcasse, sinistre balise, resterait alors des mois, des années, sur la piste.
Indifférents à cette menace permanente, les quelque neuf mille chameaux de l’Azalaï avançaient à leur rythme lent et uniforme. Depuis des siècles, cette caravane parcourait des centaines de kilomètres pour ramener le sel exploité à Bilma, oasis perdue dans les sables au cœur du continent africain. Une autre menace, plus sérieuse celle-ci, puisqu’elle concernait la vie même des caravaniers, venait de pillards touarègues de factions rivales ou de Toubous originaires du Tibesti. Aussi, depuis une quinzaine d’années des troupes appartenant au Territoire militaire de Zinder, créé par un décret de la République française de juillet 1900, protégeaient les caravanes.
Un guide targui appartenant à la tribu des Kel Aïr et un sergent du peloton méhariste chargé de la protection de l’Azalaï, ouvraient la marche. Pour ménager leur monture, ils allaient à pied, silencieux, plongés dans leurs pensées. Les images, les sentiments qui traversaient leur esprit devaient être bien différents tant leur culture et leur mode de vie étaient éloignés. Et pourtant, tout en gardant dans leurs rapports une attitude réservée, ils avaient noué des liens solides. Pour la seconde fois les deux hommes traversaient ensemble le Ténéré. À leur premier voyage, la communication entre eux n’allait pas de soi, chacun ne connaissant que quelques mots du langage de l’autre. Maintenant leurs échanges étaient plus aisés et bien souvent ils se comprenaient sans se parler.
Après plus de seize heures de marche ininterrompue depuis l’aube, la caravane devait atteindre le puits de Tazolé à la nuit tombée. C’était le dernier point d’eau avant d’aborder les immenses espaces désolés. Le soleil n’allait pas tarder à disparaître derrière les reliefs éloignés des montagnes de l’Aïr. La silhouette des camélidés s’allongeait de plus en plus, gigantesque théâtre d’ombre projeté sur le sable.
Les deux hommes venaient de traverser un kory {1} sur les berges duquel poussait une maigre végétation : tamaris rachitiques, mimosées squelettiques et quelques bosquets de calotropis {2} . Soudain, sans s’être consultés, ils s’arrêtèrent. Quelque chose venait de troubler le cheminement ordonné du convoi. Quelques méharistes s’écartaient de l’itinéraire pour rejoindre l’un des leurs qui, après avoir stoppé sa monture, se dirigeait à pied vers un gros épineux. Non loin de l’arbre, quelques vautours entouraient une masse indistincte. Dérangés par l’intrus, les charognards s’enfuirent, battant des ailes, sautant gauchement d’une patte sur l’autre et, après une course de quelques dizaines de mètres, s’élevèrent d’un vol pesant. Le militaire se pencha alors vers la masse qui gisait à terre. Soudain, se redressant brusquement, il agita les bras au-dessus de la tête en geste d’appel.
Le sergent adressa alors quelques mots à son compagnon et se hissa sur son chameau qui partit rapidement à l’amble en direction de l’attroupement. Le guide continua sa route. Rien ne devait arrêter la caravane tant qu’elle n’était pas arrivée à sa destination du jour. Pas même la maladie ou la mort d’un homme.
Quand le sous-officier arriva près du gros talhas, plusieurs caravaniers et militaires formaient un cercle autour du méhariste qui avait donné l’alerte. À genoux, ce dernier humectait les lèvres craquelées et le visage tuméfié d’un homme allongé inerte sur le sable. Il était à moiti

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