LE MAL DE S'AIMER ROMAN

Louis Le Forestier

Description

Ce livre se situe entre deux déchirures affectant la femme aimée. la première fait suite à une fracture du genou, conséquence directe d'une crise anorexique. La seconde, quarante ans plus tard, est provoquée sur ce même genou par une opération courante qui la plonge dans un coma profond.

Sujets

• Romans
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• Nouvelles
• Harmattan Littérature

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 septembre 2011
• Nombre de lectures: 52
• EAN13: 9782296465848
• Langue: Français

Extrait

© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com [e-mail] [e-mail] ISBN : 978-2-296-55254-8 EAN : 9782296552548

Le Mal de s’aimer

Louis Le Forestier Le Mal de s’aimer

roman L’Harmattan

N’importe ! C’est fini. L’espèce de méfiance que j’avais de moi, de ma personne vient de se dissiper, je crois pour toujours. Cette lutte a pris fin. Je ne la comprends plus. Je suis réconcilié avec moi-même, avec cette pauvre dépouille.

Il est plus facile que l’on croit de se haïr. La grâce est de s’oublier. Georges Bernanos, Journal d’un curé de campagne

’histoire dramatique de ton genou porte en elle tout le L scénario de ton existence. Tu le fracassas, un jour, d’un saut manqué sur un rocher de Fontainebleau. Il souffrait aux changements de temps. Il s’épanchait de synovie. Il se détendait un peu lors de tes maternités, mais dès qu’un enfant entrait à l’école, tu lui imposais à nouveau des tensions, des flexions, des agenouil- lements sans prière, des coups de pied en l’air, des esca- lades, des montées en flèche et des descentes à ski. Il tint quarante ans avant de retrouver, tordu et dé- saxé par les cross, la table d’opération. Tu redoublais d’activité de peur qu’il s’affaiblisse. Plus tu prenais de l’âge, plus tu avais besoin de te mesurer au temps. Tu rageais quand un coureur de fond te dépassait d’une belle foulée ou quand un bataillon de Satory te passait sur le corps. On te louait, on t’admirait et gentiment, en douce, on souriait. C’était un peu triste de te voir ainsi te donner pour rien.