Les tambours de l an X
299 pages
Français

Les tambours de l'an X , livre ebook

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299 pages
Français

Description

Alerte, tendre, ironique, c'est l'histoire d'un collège parisien au sortir de la Révolution française. Mais c'est aussi l'histoire d'une utopie républicaine : que quelques dizaines de jeunes Noirs, pupilles de la nation, accèderaient par là à une pleine citoyenneté.
Mais entre l'abbé Grégoire, Toussaint-Louverture et Bonaparte, les tensions seront trop fortes. Et tandis que Haïti proclame son indépendance, le rêve, pour ces enfants-otages, tournera au cauchemar.
Une page d'histoire fascinante, d'une étonnante actualité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2004
Nombre de lectures 200
EAN13 9782296379282
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES TAMBOURS
DE L'AN X
Couverture:
Rose-Marie Desruisseau, Grands chefs Marrons (détail)Roman historique
Collection dirigée par Maguy Albet
Déjà parus
René MAURY, Prodigieux Hannibal, 2004.
Paul DUNEZ, Les crépitements du diable, 2004.
Roselyne DUPRAT, Antinoüs et Hadrien: histoire d'une
passion, 2004.
Christophe GROSDIDIER, Djoumbe Fatima, reine de Mohéli, 2004.
Gabriel ROUGERIE, Sitio, 2004.
André CABARET, Ce qu'on entend sur la Place Rouge, 2004
Isabelle PAPIEAU, La griffe de Barbe-Bleue, 2004.
Christian JAMET, M Ingres et Magdeleine, 2004.
Dominique SCHWOB, Terre d'Argence, 2004
Claude BEGAT, Frédégonde, reine sanglante, 2004.
Jean-Claude JOSEPH, Les Tribulations du Lobi de Gorée, 2003.
Christine BARBIER, Rendez-vous à San Marco, 2003.
Robert BOURNET -DAGAS, Au vent des Purpuraires, 2003.
Jean et Olivier SAUVY, Le périple d'Alaron autour de la
Méditerranée,2003.
Christophe BAILLAT, Le neveu de l'abbé Morel, 2003.
Semaan KFOURY, Drogman, 2003.
Paule BECQUAERT, Les naufragés de Thermidor, 2003.
Gildard GUILLAUME, Les noces rouges, 2003.
Claude BEGAT, Brunehilde, reine trahie, 2003.
Dominique LAPARRA, Destin d'argile, 2003.
Christian DUVIVIER, Chien chasseur de loup. La République
en enfer, 2003.
Esam HARROUCH, Chems, 2003.
Paul DUNEZ, L'orante, 2003.
Marcell BARAFFE, Les turbans de la révolte, 2003.
Raymond JOHNSON, Le bel esclave, 2002.
Claude BEGAT, Les héritiers de Clovis, 2002.François LEBOUTEUX
LES TAMBOURS
DE L'AN X
Chronique d'un exil haïtien
Préface de Jean MÉTELLUS
L'Harmattan L'Hannattan Hongrie L'Harmattan ItaIia
Via Degli Artisti 155-7, rue de l'École-Polytechnique Kanyvesbolt
75005 Paris 1053 Budapest, Kœ&l1h L. IL 14-16 10124 Torino
HONGRIEFRANCE ITALIEDU MÊME AUTEUR
Car ils ne savent ce qu'ils font, Desc1ée de Brouwer 2001
@L'HARMATTAN, 2004
ISBN: 2-7475-7410-5
EAN : 9782747574105PRÉFACE
C'est un surprenant voyage auquel nous convie François
Lebouteux, en cette année 2004 qui veut célébrer le bicentenaire de
l'indépendance haïtienne. Surprenant parce que rares sont les nôtres
- j'entends: les gens de mon pays - qui ont pu jusqu'à ce jour
connaître un tant soit peu de cette histoire d'enfants-otages, qui est
bien aussi, comme le rappelle subsidiairement l'auteur, «la
chronique d'un exil haïtien ».
Certes, l'on savait que, dans le moment où la République
française - c'était en 1796 - le confirmait dans ses fonctions de
capitaine-général, ayant donc autorité sur l'ensemble des forees
stationnées sur le territoire de Saint-Domingue, Toussaint-Louverture
avait voulu que ses deux aînés - Placide et Isaac - fussent parmi les
premiers à se rendre en métropole pour y bénéficier de l'i.n-struction
que la Loi, désormais, ne réservait plus aux seuls Blancs. A l'origine
de ces dispositions, un homme: l'abbé Grégoire, dont l'engagement
historique en faveur de l'émancipation des Noirs trouvait là une
occasion prodigieuse de démontrer, comme on disait alors, l'égale
vertu des races au regard de l'étude et du commandement.
Elle n'était pas loin, en effet, l'époque où le Code colonial
faisait interdiction aux Noirs, fussent-ils libres, d'accéder à quelque
fonction que ce fût dans les domaines de la justice, de la sécurité, de
la médecine, de l'enseignement, que sais-je encore?.. et, bien
entendu, de l'armée. Et voilà donc que, anticipant sur la grande loi
qui se prépare alors!, un arrêté est pris à Paris dès ee moment-là
(1796), qui dispose qu'un premier groupe de sept enfants, parmi
1 _1erLoi organique sur les colonies du 12 nivôse an VI janvier 1798 (article 86).
]er« Tous les ans, dans chaque département (anciennement colonie), pour le
germinal - jour de la fête de la jeunesse -, il sera choisi six jeunes individus, sans
distinction de couleur, pour être transportés en France, et entretenus aux frais du
gouvernement, le temps nécessaire à leur éducation ». (Note de l'éditeur)
5lesquels Placide et Isaac, seront mis sans tarder en route pour la
métropole.
Quel pari! Pour le relever, l'abbé Grégoire avait besoin d'un
homme: ce fut Coisnon. Les deux personnages se connaissaient
depuis au moins cinq ou six ans, puisque, dans les annales de la
société des Amis des Noirs, on retrouve mention de leur présence
simultanée, lors d'une séance de 1790 où l'on avait dû disserter
longuement d'éducation. Que Coisnon, qui était prêtre, ait prêté le
serment de fidélité à la République, cela est avéré. Qu'il ait été marié,
on n'en sait rien, mais l'auteur, qui joue avec bonheur sur le double
registre de la rigueur historique et de la fiction, a choisi qu'il l'aurait
été. Et ce n'est pas un des moindres charmes (j'emploie le mot au sens
fort) de ce récit que la présence-absence de ces deux femmes - la
sœur, l'épouse - dont le souvenir hantera Coisnon jusqu'au bout de
sa VIe.
C'est donc toujours sur une double scène que se déroule
l'histoire de cet homme: celle du présent, à la barre de son Institution
Nationale des Colonies, avec les éternels problèmes de tous les collèges,
et celle du passé, où passent et repassent ces figures insoutenables
que connaissent trop bien ceux qui ont connu les dénonciations, les
interrogatoires et les prisons. À cet égard, je ne dirai rien ici de ces
étranges compagnons que sont Maillard, le prêtre « insermenté »,
autrement dit le réfractaire, le hors-la-loi, et Hourwitz, l'ex-délateur,
ex-agent du Comité de Sûreté Nationale, trop bien connu du ministre
Fouché. Chacun d'eux, à sa manière, cherche à exorciser quelque
chose de ce même passé qui leur colle à la peau. Je n'en dirai rien car
je veux laisser au lecteur le bonheur de les découvrir à son tour.
En revanche, je veux insister sur la façon dont, sous la plume
du jeune Philomé notamment, l'auteur à su rendre le regard que se
portent, les uns sur les autres, ces adolescents - Noirs, Blancs,
Mulâtres - que tout portait à la défiance mutuelle et au
communautarisme, comme on dit aujourd'hui, et qui, par le miracle
de cette LN.C., donnent au contraire une inoubliable image de
fraternité.
Considérés sous cet angle, la duplicité et le racisme dont va
bientôt faire preuve Bonaparte - mais pas seulement lui - n'en
paraissent que plus odieux, avec, dans l' œil du cyclone - car c'est
bien un cyclone qui se prépare - Isaac et Placide Louverture. On
imagine facilement la fascination que le grand homme pouvait
exercer sur ces adolescents promis au métier des armes. Et l'on sait
que jusqu'au bout, lorsque, en pleine guerre, de retour au pays, leur
père les laissera se déterminer eux-mêmes - rester fidèles aux armes
6françaises ou rejoindre le réduit indépendantiste - l'on sait que la
fracture s'opéra là, et qu'ils optèrent chacun pour un camp opposé.
Lorsque, à la fin du livre, Coisnon se remémorera devant nous cette
scène, à laquelle il a assisté (et là, nous sommes dans l'histoire la plus
authentifiée), il est déjà sur la pente de sa mort proche. Au-delà des
remords et des réglements de comptes. Mais c'est peut-être le
souvenir de cette duplicité du pouvoir politique qui va lui donner la
force de soutenir son dernier assaut, face à cet autre pouvoir que
symbolise l'archevêché de Paris, acharné à obtenir du mourant qu'il
rétracte son serment républicain.
Cet homme, qui n'avait rien d'un héros, que sa sœur - comme
sa femme - avait toujours trouvé courant sous l'air du temps,
paralysé devant tout ce qui porte le moindre insigne de pouvoir,
cherchant en permanence quelles preuves donner de sa déférence à
l'égard de l'autorité, c'est cet homme que François Lebouteux a voulu
tirer de l'oubli. Nous rappelant par là combien nos œuvres nous
dépassent, parfois.
Jean Métellus
7AVERTISSEMENT
Ce livre est donc l'histoire d'une école éphémère
-1797-1803sept années d'existence. L'histoire d'une utopie - que les Noirs,
libérés de l'esclavage, seraient mis en état d'accéder pleinement à la
citoyenneté française - et l'histoir

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