Les tribulations de Sambal, enfant berger
161 pages
Français

Les tribulations de Sambal, enfant berger , livre ebook

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161 pages
Français

Description

Ce roman met en scène Samba, jeune Peul, enfant berger, dont l'enfance et l'adolescence ont été rythmées par le "troupeau", jusqu'au jour où l'appel de l'aventure l'entraînera vers d'autres cieux. Dépeignant aussi la condition de la femme à travers Djiba, l'auteur dénonce ses travers et ses dérives autoritaires, et explore le thème de la parenté à plaisanterie, un pan important de la culture burkinabè.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 octobre 2017
Nombre de lectures 28
EAN13 9782140047657
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DjIbrILOu Diallo
LES TRIBULATIONS DE SAMBAL, ENFANT BERGER Roman
L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’École-polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr ISBN : 978-2-343-13040-8 EAN : 9782343130408
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LES TRIBULATIONS DE SAMBAL, ENFANT BERGER
Djibrilou DIALLO LES TRIBULATIONS DE SAMBAL, ENFANT BERGER Roman
CHAPITREI
Comme tout bon berger, Sambal devait se lever de bonnes heures pour aider sa mère à traire les vaches. Il était à peine cinq heures du matin et Sambal après avoir fait une sommaire toilette avec son bidon d’eau s’affairait au tour du petit enclos fait avec du branchage qu’on avait disposé pour constituer un cercle en fonction des veaux qu’il fallait y mettre et qui servait pour les plus jeunes veaux d’à peine une saison. Les veaux un peu plus âgés étaient à l’écart où un vieux tronc d’arbre leur servait de point d’attache. Les veaux nouvellement nés étaient déjà libérés par Sambal et tétaient allègrement leurs mères, car ceux-ci étaient dispensés de la traite pour le moment. Le lait remplissait leurs bouches et une mousse blanche couvait leurs museaux. Les jeunes veaux donnaient de 1 temps en temps un coup sec aux « yeyre » de la maman. Celle-ci marquait le coup en reculant un peu ou souvent en urinant et les femmes peulh disaient que la maman voulait descendre davantage de lait pour son petit. Wardijam la mère de Sambal déjà sur les lieux en ce mois de août ; s’activait, car il fallait faire vite avant que les mouches ne se réveillent. Elle avait déposé une grosse calebasse dans un coin un peu à l’écart sous la surveillance de Dicaine l’une des nombreuses petites sœurs de Sambal. Cette petite ne ratait jamais la traite du matin et attendait 1 Yeyre : partie de l’animal qui porte les mamelles.
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la première traite dont elle vidait allègrement la moitié d’un trait et prenait un malin plaisir à se lécher sa petite barbiche exactement comme un chat quand il finit de manger et qu’il se léchait les moustaches. Sambal aurait bien aimé profiter de ce chaud lait du matin, mais à quoi bon insister si tu connaissais déjà le verdict de ton procès. Ainsi après avoir bien déposé la 2 calebasse principale à l’aide du « taargol » ;et muni d’une calebasse moyenne et d’une cordelette, la maman se dirige vers la première vache dont Sambal avait pris le soin de libérer le petit de l’enclos. Se jetant littéralement sur sa mère, le veau avait commencé à téter frénétiquement sa génitrice et la vachère du jour avait laissé un temps de répit au petit afin de ramollir les mamelles de la mère et de faire descendre son lait. Ensuite muni de sa cordelette elle saisit fermement l’oreille du jeune veau et l’attacha à la patte avant droite de sa mère ; puis s’accroupissant à côté de la mère du petit elle commença la traite ; d’abord par un mouvement lent d’une main puis avec les deux dans un va-et-vient de plus en plus rapide. Le lait se déversait alors d’un trait dans la calebasse ou une fine mousse blanche remontait à la surface au fur et à mesure que le lait remplissait la calebasse. En quelque temps la calebasse était pleine au trois quarts et la dame décida d’arrêter ainsi. Après s’être levée, elle tira sur la cordelette qui se dénoua autour du coup du veau ; celui-ci se rua prestement sur la mère pour continuer à nouveau à téter. Dès qu’elle se leva Sambal libéra un autre veau en attendant que sa maman puisse vider le contenu dans sa grande calebasse tout en prenant soin de ravitailler Dicaine avant de poursuivre sa traite avec la mère du veau que Sambal avait sorti de l’enclos et qui tétait sa maman déjà. Certaines vaches un peu plus pressées que les autres mères se pressaient littéralement autour de l’enclos tout en faisant 2 Taargol : Instrument qu’on utilise pour stabiliser la calebasse.
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attention à la main gauche de Sambal qui tenait un gourdin dont il n’hésite pas à se servir. La traite se poursuivait ainsi et la grosse calebasse de la maman de, Sambal se remplissait au fur et à mesure de ses va-et-vient entre les vaches et son précieux récipient. Les plus jeunes veaux libérés elle terminait toujours avec les plus âgés. À leurs tours ces veaux de plus d’une saison se montraient récalcitrants pour se laisser attacher à leur mère. Souvent il fallait se mettre à deux avec l’aide de Sambal. Avec d’autres veaux après maints essais il fallait renoncer de l’attacher à sa maman et juste le chasser pour traire sa mère. Ainsi il fallait l’assistance d’une autre personne pour se mettre entre la mère et le petit. Mais il y avait des veaux qui refusaient carrément la traite du matin. Certains veaux après que Sambal les ait libérés ignoraient complètement leurs mères ; déjà assez grands pour se nourrir d’herbes ils remettaient la tétée à plus tard quand les animaux seront en brousse et loin de la mère de Sambal. Mais comme tout bon peulh Sambal avait plus d’un tour dans son sac, surtout que le lait des « yaaki » était le plus prisé. Il était peu, mais avait une saveur particulière que tous les connaisseurs de bons laits appréciaient. C’était d’ailleurs le lait du berger et en bons habitués on ne pouvait le tromper et lui donner un autre lait. Il y’avait une calebasse spéciale pour le lait des « yaaki ». Beaucoup plus consistant que le lait des veaux de moins d’une saison, son lait caillé ne contenait pratiquement pas d’eau s’il était plus écrémé. Ce lait ; on ne le vendait pratiquement jamais, car on le réservait pour la consommation de la famille ou pour honorer un invité de marque qui saurait apprécier sa valeur. Souvent quand les femmes peulhs déposaient leur lait pour le cailler ; au fil du temps il arrivait que le lait ne réussisse pas et au lieu de
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