Médecins malgré eux
225 pages
Français
225 pages
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Description

Les personnages de Médecins malgré eux ne sont-ils que médicastres, charlatans ou autres morticoles, donnés en pâture aux spectateurs comme chez Molière ? Armés eux aussi de pilules de rhubarbe, d'onguents et de fioles, ils font usage certes sans détour de leurs stéthoscopes, mais tentent surtout de comprendre les esprits que l'on dit encore « insanes ». Risibles peut-être, cyniques certainement, ils sont surtout désespérés car Tchekhov, le satiriste, reste un observateur du sinistre. Ainsi, ces « médecins malgré eux » offrent-ils, finalement, un cheminement de vie qui nous étreint.

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Publié par
Date de parution 05 septembre 2017
Nombre de lectures 5
EAN13 9782140046056
Langue Français
Poids de l'ouvrage 28 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Anton Pavlovitch Tchekhov
Anton Pavlovitch Tchekhov MÉDECINS NouMvelles tAraduiteLs et aGnnotéeRs parÉFrançoiEse DarUnalLeXsné
MÉDECINS MALGRÉ EUX
Médecins malgré eux
Anton Pavlovitch Tchekhov
Médecins malgré eux
Nouvelles traduites et annotées par Françoise Darnal-Lesné
Du même auteur
Ouvrages de Françoise Darnal-Lesné
Oncle Vania, Éditions Bréal, Collection œuvre », Paris, 2005.
« Connaissance d’une
Portraits de femmes, un itinéraire d’ombre L’Harmattan, Collection littéraire, Paris, 2007.
Dictionnaire Tchekhov, L’Harmattan, Paris, 2010.
et
de
lumière,
Traductions de Françoise Darnal-Lesné Anton Pavlovitch Tchekhov,Les Paysans et autres L’Harmattan, Paris, 2008, traduction et postface.
récits,
Anton Pavlovitch Tchekhov,Lettres de voyageMoscou, Sakhaline, Moscou, L’Harmattan, Paris, 2009, traduction et préface.
Anton Pavlovitch Tchekhov,Sorcière, suivie de la nouvelleJour de fête, Carnets de l’Herne, traduction et annotations, Paris, 2010.
Anton Pavlovitch Tchekhov,Correspondant de guerre, L’Harmattan, Paris, 2012, traduction et préface.
Anton Pavlovitch Tchekhov,ENFANCES, L’Harmattan, Paris, 2014, traduction et préface. Anton Pavlovitch Tchekhov,Ma Vie en province, L’Harmattan, Paris, 2015, traduction et préface.
www.comprendre-tchekhov.fr, site créé et géré par Françoise Darnal-Lesné.
© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-12903-7 EAN : 9782343129037
Préface
«La médecine est ma femme légitime, la littérature, ma maîtresse. Quand l’une m’ennuie, je vais passer la nuit chez l’autre... Bien sûr, elles s’incommodent, mais pas au 1 point de s’exclure... »
 Tchekhov n’est certes pas le premier médecin-écrivain, Rabelais, Montaigne, Céline, Boulgakov l’ont été, tout autant. De nos jours, Maxime Ossipov, quant à lui, souligne et dénonce avec la même verve et une identique constriction tchékhoviennes, la précarité des existences en Russie post soviétique. Quels chemins mènent ainsi Tchekhov à la médecine puis à la littérature ?  Un voyage à travers la steppe du sud pour rejoindre ses grands-parents maternels est, sans doute, le fondement de la vocation du jeune Antocha, qui, après une baignade dans une eau glacée, est pris de maux de ventre et manque de peu de mourir de péritonite. Un vieux médecin de campagne le sauvein extremisl’enfant comprend et soudain que si les hommes s’aident mutuellement, ils peuvent sauver le monde...  Il n’a qu’une idée en tête dorénavant, malgré les obstacles nombreux dressés sur sa route, dont la pauvreté, la solitude à Taganrog, sa ville natale située sur la mer
1 Lettre à Souvorine, propriétaire du quotidienTemps Nouveauet son éditeur depuis 1886, seul homme à l’aider dans sa décision de partir à Sakhaline en 1890 en lui donnant une carte de correspondant de presse.
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d’Azov, l’abandon familial des siens réfugiés à Moscou, obtenir son « attestation de fin d’études », l’équivalent de notre baccalauréat et gagner ainsi une bourse d’études pour s’inscrire à l’Université de Moscou dans le cursus de médecine où il suit avec assiduité les cours des différents 1 professeurs . Il y fait également la connaissance du professeur Zakharine, son maître dans l’écoute attentive des symptômes des malades, prend la garde l’été à l’hôpital duzemstvode Vosskressensk où il découvre la misère de la campagne russe... Mais, au même moment, pris à la gorge par le manque d’argent et le peu de solvabilité de sa famille vivant dans un entresol humide, il imagine suivre les traces de son frère aîné Alexandre qui est journaliste. Il envoie quelques anecdotes à des journaux humoristiques, textes écrits sur le coin de la table au milieu du brouhaha infernal que font sa famille et ses amis et va jusqu’à signer sous divers pseudonymes dans le même journal, le même jour, le tout pour gagner plus d’argent il est payé à la ligne... La notoriété venant, il écrit de plus en plus tout en recevant ses malades... Enfin, diplômé en 1884, il ouvre une consultation dans sa maison rouge de la Sadovaïa Koudrinskaïa, « sa commode à tiroirs », aujourd’hui, musée Tchekhov de Moscou.  Le voyage au bagne de Sakhaline en 1890a trente il ansest le tournant qui fait de lui un homme autre, entré
1 Professeurs : Sabaneev (chimie organique), Lioubimov (physique), Gajankine (botanique), Bogdanov (zoologie), Tostopistov (minéralogie), Zernov (anatomie), Serguevskii (religion), Bulyguinskii (chimie pathologique), Fost (pathologie), Tchernikov (thérapie et diagnostic), Eltsinskii (pathologie et thérapie), Naïdenov, Leïn, Chervinskii (anatomie), Sokilovskii (pharmacologie), Voronski (chirurgie), Makeev (gynécologie et obstétrique), Tolski (pédiatrie).
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dans une existence nouvelle, une vie seconde dans la recherche de l’Être. L’épopée sakhalinienne qui le fait signer ses lettres d’un magistralHomo Sachaliensis, devient une quête de soi et, pour ce faire, abandonne l’anecdotique pour une ascension intérieure qui mène au dépassement. S’il est parti là-bas, c’est parce que «Sakhaline n’est utile à personne ni intéressant pour quiconque. Puisse cela être vrai ? Sakhaline est inutile et inintéressante à la seule société qui n’enverrait pas des milliers de gens et ne paierait pas pour les hommes qu’elle expédie là-bas. Sakhaline est un lieu d’insoutenables 1 souffrances... »...  À son retour, il achète une propriété à la campagne, Melikhovo, et partage dorénavant sa vie entre la médecine construit un cabinet de consultation gratuite pour les il paysansla littérature et petite maison est édifiée une tout à côté et devient son refuge pour écrire sans être gêné par le bruit de ses amis accourus de Moscou... Puis, lorsque la maladie prend le dessus et l’oblige à vivre à Ialta, «sa chaude Sibérie», comme il ne peut plus dorénavant exercer la médecine, il ne cesse d’écrire dans les journaux pour lever des fonds qui aideront à construire des sanatoriums, afin d’aider les malades phtisiques russes en fin de vie... *
 Quels faits impressionnent tant le jeune praticien et le poussent à introduire en plus des autres personnages, le médecin en figure incontournable de sa poétique ?
1 Lettre à Souvorine, 9 mars 1890.
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