Méditations solognotes
189 pages
Français

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Méditations solognotes , livre ebook

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Description

Dans ce recueil d'histoires, de contes, de légendes et de poèmes, l'auteur nous emmène en voyage au coeur de sa mystérieuse et attachante Sologne. On se croirait dans une de ces 'souertées', où, le Gamay poussant les châtaignes grillées, l'on débagoulerait de la voisine un peu chaudasse, des dégâts du dernier à cas d'iau, des grattes-mousses qui attaquaient les récoltes... ou tout simplement du temps qui passe.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2005
Nombre de lectures 228
EAN13 9782336260662
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur
Journal de guerre d’un non combattant

Edition : Le clairmirouère du temps
Chansons :

paroles et musique La saison des fleurs Ma cousine Charlotte Marie Marie Je reviendrai dans mon village Les gens du troisième âge Ô Mennetou Le cœur d’une femme Un petit coin de paradis Pastourelle de Sologne Quoi de plus beau qu’une maman
Les mots croisés du journal bimensuel « Le petit solognot »
Le poème « J’ai vu » a obtenu en 1994 le grand prix de poésie Clio del’arte .
Méditations solognotes

Roland Auger
www.librairieharmattan.com Harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782747591737
EAN : 9782747591737
Remerciements
Je tiens à remercier ici bien sincèrement toutes les personnes qui m’ont aidé à mener à bien cet ouvrage :
– Guy et Gérald Auger pour la mise en forme,
– Paul Dunez pour ses conseils,
– Michèle Hanon, Françoise Bouet, Daniel Pétrix, Jean Claude Schneider et Gérald Auger pour les illustrations,
– Chantal Pangaud, Mr et Mme Henri Meunier, Gérard Garnier et Mme Michèle Hanon pour la relecture,
– Gérard Perriot pour les documents photographiques,
– Gérard Bardon pour son soutien et ses encouragements.
Sommaire
Du même auteur Page de titre Page de Copyright Remerciements Préface Histoires
LES NOCES DE CABERLOT Grison On roule du fumier Saute-mouton QUAND Y EN A POUR UN... Méprise Le cheval et le renard Une haine tenace La chose Le chat boit Réparation Circassienne On y voit les pattes Le loup et le cheval La chaire est faible Entre voisins Le lac enchanté Le traîniau Le ch’tit cot nain
Histoires de chasse.
Histoires de chasse Le lièvre et le brochet Le lièvre diabolique Le renard et le barbeau La multiplication des pigeons Sacrés cochons Le sanglier du père Lucas Un troupeau de sangliers La mésaventure d’un chasseur Je tue mon premier cochon ... sans le voir
Légendes
Le rocher des Tréchis L’alouette La chauve-souris Le hibou Le limaçon La rose Le hérisson Le paon La fontaine maudite
Poèmes
Le rossignol, le soleil et la lune J’ai vu Automne en Sologne Le pécu C’est l’ printemps L’haridelle Le laboureur et ses enfants Un sourire Le ruisseau Le petit bois Crépuscule Le confrère et le bourreyeux Le lion et l’étourdi Les péquenots Le rossignol La chaumière L’étang Nuit Le canard et le barbeau Si j’étais Aurore à la campagne Entre chien et loup Ma cousine Charlotte Le laboureux La saison des fleurs Aubes Quatre saisons Après la ripaille Rêves Que sommes nous? Le printemps chante La jeunesse Soir La mort du lion
Préface
J’ai accepté avec plaisir d’écrire la préface du livre de Roland AUGER , par sympathie pour quelqu’un de très bien. Par amitié pour celui qui collabore avec la rédaction du Petit Solognot pour les mots croisés bi-mensueis et avec des rubriques en vieux parlage dans l’Almanach du Solognot. Par goût enfin car les écrits de Roland AUGER sont une véritable plongée dans la Sologne authentique, dans la Sologne des traditions et des souvenirs.
D’une plume légère et nostalgique il nous entraîne quelques années en arrière dans une époque où le pays ne se donnait pas facilement, où la terre se refusait au paysan, où la nature, qui savait être belle, était souvent hostile.
Dans cet ouvrage, il fait œuvre, non d’historien, encore qu’il le soit un peu pour sa ville de Mennetou-sur-Cher, mais plutôt conteur à la manière d’un André Frapier, d’un Hubert Fillay.
Grâce à ses textes en vieux parlage de chez nous, il participe également à la mémoire vivante du pays de Raboliot pour que les jeunes puissent y retrouver des racines, un peu de cette terre qui collait aux pieds de nos ancêtres.
Un livre à lire, à relire et à conserver précieusement.
Gérard Bardon
Histoires
LES NOCES DE CABERLOT
Nicolas Caberlot venait d’avoir vingt-huit ans. Ce n’est pas tellement un âge avancé pour un garçon, mais enfin tous les gars de son âge, du village comme des environs, avec lesquels il avait été à l’école, grimpé aux arbres, pataugé dans le ruisseau, chassé les oiseaux au lance-pierres le long des haies et fait toutes sortes de mauvais tours, étaient mariés et la plupart établis à leur compte.
C’était un brave paysan ce Nicolas, pas bien dégourdi, un peu timide, il avait plutôt tendance à baisser les yeux quand une fille le regardait, mais bon garçon, travailleur et solide comme un chêne. Il n’avait qu’un défaut : c’était d’être coléreux, emporté sous ses dehors «bonne pâte », mais ses éclats n’étaient qu’un feu de paille et toutes ses qualités lui faisaient facilement pardonner ce défaut
Il n’était pas «marieux» ; c’est pourquoi il ne sortait pas beaucoup. C’étaient ses parents qui allaient au marché, tous les mercredis, avec la carriole. Lui, travaillait aux champs de l’aube au crépuscule et le dimanche il prenait un bâton et allait se promener pour se rendre compte de l’état des récoltes. Une fois l’an seulement il allait au bourg, le jour de l’assemblée. Allez donc trouver à vous marier comme ça, vous ! Lui, n’y pensait pas beaucoup et cela ne le tracassait guère.

Mais si Nicolas ne pensait guère au mariage, le père Caberlot commençait à y penser pour lui. Il voyait que les filles du pays convolaient les unes après les autres et que son gars risquait de rester vieux garçon ou d’être contraint de se contenter de celles qui resteraient, c’est-à-dire pas les plus futées, comme Albertine Greluchon la boiteuse, ou bien Gertrude Bécu, un peu contrefaite ou encore Caroline Chaudemiche qui était « calouche ». 1
Passant mentalement en revue toutes les filles des environs qui étaient mariables et qui pourraient le mieux convenir à son gars, il avait sans hésiter retenu Sidonie, la fille du père Bourriquet, un des plus gros fermiers du village dont plusieurs terres jouxtaient son domaine. On disait bien dans le pays qu’elle n’avait pas très bon caractère mais notre homme ne s’arrêta pas à cela car, quand on est marié et que l’on s’aime, on est obligé de faire des concessions. Ayant ainsi pensé, il résolut de s’en ouvrir à son fils sans plus tarder, de crainte qu’elle ne trouve un autre prétendant.
– « Dis donc, mon fieu, faudrait p’t êt songer à t’ marier. Tous les drôles 2 d’ ton âge y sont en ménage et y va bintôt pus rester d’ bouêmes 3 pour toué ! »
– « Ben ! ... ... Ouais! Cà s’pourrait ben ! » répondit Nicolas.
– « Y’a la fille Bourriquet, poursuivit le père, qui s’rait ben d’âge avec toué ! Pourquoué donc qu’ t’ irais pas la d’mander ? »
– « Ben !... heu... Faudrait vouère » dit-il en tournant les talons, car cette conversation le mettait mal à l’aise.

Mais à partir de cet instant cette idée commença à lui trotter dans la tête. Après tout pourquoi pas elle ? Il faudrait bien qu’il se marie un jour. Elle n’était peut-être pas très jolie, mais en la regardant bien on lui découvrait un charme particulier. De plus, elle était pleine de santé et, à entendre dire, courageuse et bonne ménagère. Enfin, ce qui ne gâtait rien, son père avait du bien au soleil. Dès lors, le gars Caberlot, pour se rendre aux champs, ne prit plus les chemins de terre mais suivit la route afin de passer devant chez elle. Et il se rendit compte qu’il prenait du plaisir à l’apercevoir. Alors le dimanche, au cours de ses promenades, il s’arrangea pour diriger ses pas vers l’endroit où il pensait qu’elle menait paître ses bêtes.
Et lui qui, auparavant, quand il la rencontrait, lui disait à peine un petit bonjour timide et discret, maintenant s’arrêtait, le cœur battant pour lui causer. Bientôt il s’enhardit même à s’asseoir près d’elle pour bavarder. Et il en fut à passer tous ses après-midi du dimanche avec elle. Assis sur l’herbe, côte à côte, près de l’étang, ils discutaient de choses et d’autres, de ces mille petits riens qui agrémentent les bavardages des amoureux. Ou bien ils se taisaient et ce silence, loin d’être une gêne, était aussi un plaisir de leur tête-à-tête car il leur permettait de suivre chacun leurs pensées, qui étaient à peu près les mêmes, faites de tendres sentiments qu’ils n’osaient se communiquer.

Nicolas suivait machinalement des yeux les hirondelles ou les ébats des canards sauvages parmi les roseaux et, de temps en temps, lançant un coup d’œil furtif vers l’objet de ses tendres pensées, il poussait un soupir gros comme ça. Il aurait bien voulu lui parler, lui déclarer sa flamme, mais il ne trouvait pas les mots qu’il fallait. Et puis, il était beaucoup trop timide pour cela ; lui qui était dur comme un

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