Nouvelles fantastiques sénégalaises
179 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Nouvelles fantastiques sénégalaises , livre ebook

-

179 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Ces nouvelles, inspirées d'histoires fantastiques que les Sénégalais entendent depuis leur plus tendre enfance, brossent un portrait des réalités actuelles. Les deumes y occupent une place centrale ; il est dit qu'ils ont une apparence normale mais qu'ils ont des pouvoirs surnaturels, un peu comme les vampires que l'on voit dans les films. Seulement, ils ne vivent pas dans les châteaux et ne sont pas incommodés par la lumière du jour. Rien ne les distingue des autres membres de la société, c'est ce qui les rend si redoutables...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2005
Nombre de lectures 148
EAN13 9782336261331
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Encres Noires
Collection dirigée par Maguy Albet
N°263, Martel KEMADJOU NJANKE, La chambre de Crayonne, 2005.
N°262, Bathie NGOYE THIAM, Le parricide, 2005.
N°261, Guy V. AMOU, Murmures du Mono, 2005.
N° 260, Alexis ALLAH, L’oeil du Marigot, 2005.
N° 259, Sylvestre Simon SAMB, Dièse à la clef, 2005.
N° 258 Semaan KFOURY, L’Egyptien blanc, 2004.
N° 257 Emmanuel MATATEYOU, Dans les couloirs du labyrinthe , 2004.
N° 256 Yacoub Ould Mohamed KHATARI, Les résignés, 2004.
N°255 Dakoumi SIANGOU, La République des chiens. Roman , 2004.
N°254 Adama Coumba CISSE, La grande mutation. Roman, 2004.
N° 253 Armand Joseph KABORE, Le pari de la nuit, 2004.
N° 252 Babba NOUHOU, Les trois cousines , 2004.
N° 251 Calixte BANIAFOUNA, Matalena ou La colombe endiablée, 2004.
N° 250 Samba DIOP, À Bandowé, les lueurs de l’aube, 2004.
N° 249 Auguy MAKEY, Brazza, capitale de la Force libre, 2004.
N° 248 Christian MAMBOU, La gazelle et les exciseuses, 2004.
N° 247 Régine NGUINI DANG, L’envers du décor, 2004.
N° 246 Gideon PRINSLER OMOLU, Deux Gorée, une île, 2004.
N° 245 Abdoulaye Garmbo TAPO, L’héritage empoisonné, 2003.
N° 244 Justine MINTSA, Un seul tournant Makôsu, 2003.
N° 243 Jean ELOKA, Iny, 2003.
N° 242 Césaire GBAGUIDI, Le rhume de la moralisation, 2003.
N° 241 Daouda NDIAYE, L’exil, 2003.
N° 240 Richard M. KEUKO, Une vie pour rien, 2003.
N° 239 Benoît KONGBO, Balenguidi, 2003.
N° 238 Amadou DIAO NDIAYE, Le diable est-il noir ou blanc ? , 2003.
N°237 Georges NGAL, Giambatista Viko ou Le viol du discours africain, 2003.
N° 236 Marie-Ange SOMDAH, Un soleil de plomb, 2003.
N° 235 Justin Kpakpo AKUE, John Tula, le magnifique, 2003.
N° 234 Auguy MAKEY, Tiroir 45, 2003.
N° 233 Jean-Juste NGOMO, Nouvelles d’ivoire et d’outre-tombe, 2003.
N° 232 Nestor SIANHODE, Embuscades, 2003.
N° 231 Fidèle PAWINDBE ROUAMBA, Pouvoir de plume, 2003.
N° 230 J.Honoré WOUGLY, Une vie de chien â SAMVILLE , 2003.
N°229 Oumaou SANDARY ALBETI, Agagar, ange ou démon ?, 2002.
N°228 Adelaïde FASSINOU, Toute une vie ne suffirait pas pour en parler, 2002.
N°227 Fanga-Taga TEMBELY, Dakan, 2002.
N°226 Isaac TEDAMBE, République à vendre, 2002.
Nouvelles fantastiques sénégalaises

Bathie Ngoye Thiam
© L’Harmattan, 2005
5-7, rue de l’École-Polytechnique 75005 Paris - France, L’Harmattan, Italia s.r.l. Via Degli Artisti 15 10124 Torino L’Harmattan Hongrie Könyvesbolt Kossuth L. u. 14-16 1053 Budapest http://www.librairieharmattan.com harmattan1@wanadoo.fr
9782747586641
EAN : 97827475 86641
Sommaire
Encres Noires - Collection dirigée par Maguy Albet Page de titre Page de Copyright Je remercie mes premiers lecteurs : LEUK DAWOUR MBAYE MADOU DIALANE NDIOGOU NDIOGOU ET LES DEMOISELLES DJINNS - A mon ami Massamba Ndiaye, Bathie Bambey. UN SINGE EN PLEINE NUIT NDIOGOU ET L’ÂNE - A mon « jumeau » et ami Djibril Diokhané. LA VRAIE DEUME - A Martine Foucard. L’ÂME SŒUR L’ARRIVISTE LE VILLAGE DES DEUMES LES MOLDES - A Awa Faly, Fatéme, Bébé Dior et Astou. BIKIRA - (Histoire vraie) AVEC NOS RABS , DEUMES ET AUTRES, LE SENEGAL POURRAIT DEVENIR UNE SUPER PUISSANCE. Littérature Afrique à l’Harmattan
Je remercie mes premiers lecteurs :
Cheikh Bamba Dioum, Ndéye Codou Ndiour, Alioune Thiam (Marne Ali), Khady Mbacké Ndoye Anne PEZI.
Et j’espère qu’un jour FATOU et AWENA liront ces nouvelles.
- Cheikh Ibra, que fais-tu ?
- Je bois la mer, pour que le bateau ne parte pas.
LEUK DAWOUR MBAYE
Existe-t-il un Sénégalais, Dakarois de surcroît, qui n’ait jamais entendu parler de Leuk Dawour Mbaye ?
Leuk Dawour est le rab de Dakar, de même que Ndoumbé Diop est le rab de Diourbel, Marne Coumba Lamba, celui de Rufisque, Mbossé, celui de Kaolack...
Il est bien connu qu’une ville n’appartient pas aux humains qui s’y activent dans la journée, mais à un rab qui l’inspecte la nuit. Gare à celui qui se trouve sur son chemin. On dit que Ndoumbé Diop apparaît sous forme de poule accompagnée de ses poussins. Voir cette poule après minuit, signifie mort immédiate ou folie incurable. Mbossé, lui, prend la forme d’un iguane. Il y en a un dont on dit qu’il attend que tu sois au milieu d’une rue ; il se transforme alors en deux barriques tonitruantes qui surgissent des deux extrémités de l’artère, tournent à grande vitesse et viennent t’écrabouiller. Demandez aux aïeuls, ils vous raconteront plein d’histoires de ce genre. Ceux à qui il arrive de rester dans les rues jusqu’à des heures indues, risquent de mauvaises rencontres. On les retrouve, le lendemain, secs et inertes comme des bouts de bois ou, dans le meilleur des cas, marchant avec la bouche derrière la tête. Naturellement, je ne pouvais pas gober de telles sornettes. Pourtant...
Laissez-moi reprendre mon souffle avant de continuer...
Tout a commencé la veille de la « disparition » de Bakary, mon époux. C’est ma mère qui utilise ce mot, disparition. Quant aux autres, ils n’arrêtent pas de me dire qu’il est mort, ce que je n’arnve pas à croire. Bakary ne peut pas m’abandonner comme ça... Sans même dire adieu... Non, je ne pleurniche pas. Il n’y a pas de raison. Je ne suis pas inquiète non plus, je sais qu’il va revenir. Il est juste allé visiter de la famille à Mbour. Sa voiture est sans doute tombée en panne...
Nous nous étions rencontrés, je m’en souviendrai toujours, lors d’une soirée sénégalaise à la Cité Universitaire, à Paris. Le courant passait à merveille. Le coup de foudre, comme on dit. Depuis, nous ne nous sommes jamais quittés. Nous nous sommes mariés en France, car mon père ne pouvait accepter pour gendre quelqu’un d’une autre caste et surtout d’une basse classe sociale. Moi, j’avais trouvé l’homme de ma vie et, pour rien au monde, je n’allais le lâcher.
Bakary était musicien, un talentueux percussionniste. En fait, il jouait de tout. Doué en tout, il composait souvent de jolies ballades pour moi, moi toute seule. Cependant, ce qui me liait le plus à lui, c’était, sans parler de l’amour et du respect qu’il manifestait à mon égard, sa grande sensibilité qui faisait sa faiblesse et sa force en même temps. Il était égal à lui-même en toutes circonstances. Tout comme moi, il rejetait quasiment toutes conventions sociales et menait sa vie tel que bon lui semblait. Mais, contrairement à moi, il venait, comme je l’ai dit tout à l’heure, d’un milieu très modeste, de parents pauvres, pour ainsi dire.
Moi, vous vous en doutez, je suis, disons-le, du Sénégal d’en haut. Je ne m’en vante pas, mais je n’en ai pas honte non plus. Il faut bien naître quelque part, non ? Mon père est connu de tous les hommes d’affaires du pays et ma mère a de grandes responsabilités dans l’administration. Je suis la cadette de mes quatre frères. La seule fille de la famille. Que les indigents se réconfortent en écoutant mon histoire ! Les princesses, souvent, envient les Cendrillon. J’ai été élevée dans un luxe où je me sentais comme en prison.
On m’imposait les bonnes manières car, dans ce milieu, l’image qu’on donne de soi est au-dessus de tout. J’ai été gavée de bonnes manières, gavée jusqu’à en vomir. Pouah ! Les bonnes manières ! « Habille-toi comme ci... Marche comme ça... Parle ainsi... Ne regarde pas là... Qu’as-tu fait à telle heure ? ... Qui est ce garçon qui a téléphoné ? ... Tu ne sortiras pas cette semaine... Faut qu’on t’accompagne... Fais attention aux voyous... Y‘a invitation... Y’a réception... » Holà ! Holà ! Ce mode de vie me dégoûtait. Pourtant, je devais jouer le jeu, faire semblant... C’était l’unique manière de gagner la confiance de mes parents et les convaincre de m’envoyer poursuivre mes études à Paris.
Je m’efforçais même d’être souriante et aimable avec Matar, ce fils de ministre qu’ils m’avaient présenté et invitaient à la moindre occasion.
- Comme il est charmant, ce garçon ! s’exclamait maman.
- C’est une tête ! Le pays a besoin de jeunes comme lui, renchérissait papa.
Au diable, le pays ! Au diable, la tête de Matar ! (Le pauvre ! Il n’y comprenait rien. Dès que je me retrouvais seule avec lui, nos parents voulant laisser germer une certaine intimité, je l’envoyais valdinguer.)
J’étais enfin à Paname ! Maman qui avait effectué le voyage avec moi, resta presque deux mois dans mon appartement, histoire de s’assurer que tout allait bien. Elle préparait mes repas, mettait mon linge dans la machine à laver et faisait mon lit. Il est vrai qu’à l’époque, je n’étais même pas capable de faire un café ou un œuf sur le plat. On faisait tout pour moi. Les riches n

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents