Stéphanette
128 pages
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Description

Extrait : Cette question fut résolue, et le roman s'écroula lorsqu'un mois plus tard il découvrit Stéphanette dans la boutique de la rue de l'Aiguillerie. Il fut très étonné de la trouver fille d'un brocanteur. Mais il l'aimait, et, trop ignorant de la vie pour savoir quelle barrière le monde mettait entre un homme de sa naissance et une fille d'aussi petite condition, il se fit un point d'honneur de garder, malgré cette découverte, la même amitié à la pauvre Stéphanette.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 34
EAN13 9782824712505
Licence : Libre de droits
Langue Français

Extrait

REN É BAZI N
ST ÉP HAN ET T E
BI BEBO O KREN É BAZI N
ST ÉP HAN ET T E
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1250-5
BI BEBO OK
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Fontes :
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– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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    la pr emièr e que j’ai é crite . Cela me r ep orte à
quelque douze ans en ar rièr e , à un certain déjeuner chez un ami,C où M. de May ol de Lupp é , alor s dir e cteur de l’Union, me pr op osa,
à moi intimidé , balbutiant et heur eux, de « m’ ouv rir ses colonnes ».
J’é crivis, – av e c quel amour et quel soin, mon vieux manuscrit, v ous
êtes là p our le dir e ! – l’histoir e de Stéphanee , qui n’était p as tout
inv enté e p ar moi, loin de là . Hudoux a vé cu ; j’ai v u dans mon enfance la
r ue de l’ Aiguillerie , av e c ses maisons anciennes, aux pignons p ointus, aux
façades dé coré es de cr oisillons de b ois ; et les p ay sag es que je p eignais, je
les avais sous les y eux : c’étaient nos cher s no y er s de la Buffeterie , plus
touffus, plus gr os, plus âg és que le logis lui-même , p as plus v erts cep
endant ; car du lier r e , des vignes vier g es, des r osier s grimp ants, je n’ en ai
jamais v u tant qu’autour de nos fenêtr es. C’était aussi la camp agne b
oisé e , incr o yablement déserte , silencieuse , env elopp é e dans les r eplis des
futaies de Pigner olles. Les chansons mêmes je les avais entendues, et les
ré cits de chouannerie qui m’avaient si souv ent fait frissonner , quand mon
grand-pèr e les chantait ou les contait, lui dont le pèr e s’était bau en ce
temps-là .
Stéphanee p ar ut signé e d’un pseudony me , natur ellement. Ce fut le
1Stéphanee Chapitr e
der nier feuilleton de l’Union, qui cessa de viv r e en même temps que le
prince dont elle ser vait la cause . Le der nier numér o du jour nal est, je cr ois,
celui où la mention « fin » est mise au bas de « Stéphanee , p ar Ber nard
Seigny », et le contraste était grand, je m’ en souviens, entr e les articles
de deuil dont il était r empli et ce dénouement d’une histoir e d’amour si
jo y eux et si jeune .
Oui, très jeune : je le sais, et je n’y chang e rien. Il se tr ouv era des âmes
jeunes aussi p our l’aimer . Le monde se r enouv elle . Pour quoi ne p as laisser
à notr e p ensé e d’autr efois l’accent qui lui conv enait et l’ e xprimait alor s ?
Si nous av ons chang é , d’autr es sont nés après nous, qui s’ép anouissent
à présent sur l’arbr e toujour s en fleur de la vie ; ils ont r epris nos rê v es
anciens, notr e ancienne et douce confiance dans l’av enir , et le g oût
charmant de l’idylle qui dur e un seul moment. Ce liv r e , qu’ on réimprime , je
le dé die à ceux-là . Ils ont l’âg e que j’avais, et l’âme heur euse dont je me
souviens.
R. B.
Les Rang e ardièr es, 2 mai 1896.
n
2CHAP I T RE I
     dans la r ue de l’ Aiguillerie , l’une des
vieilles r ues d’ Ang er s, une maison à colombag e , à double pi-L gnon, qui datait du X V I ᵉ siè cle .
La b outique n’avait p as d’ enseigne ; la p orte basse appuyé e sur deux
mar ches, les montants et les bar r e aux des deux fenêtr es qui enchâssaient
de p etites vitr es car ré es et v ertes, étaient r e vêtues d’un enduit que le
soleil, la pluie , les ans, avaient b our souflé p ar endr oits, é caillé en d’autr es,
et r e couv ert p artout d’une teinte de vieillesse et de misèr e .
À l’intérieur , l’asp e ct, était tout autr e : la vaste salle était encombré e
de ce qu’ on est conv enu d’app eler des curiosités, débris qu’un siè cle lègue
à l’autr e , frip erie doré e , lux e fané , r eliques saintes ou pr ofanes, choses
déclassé es, dont l’histoir e , comme celle des hommes, est pleine d’av entur es ;
objets rar ement utiles, quelquefois pré cieux, toujour s cher s.
Le simple curieux, le colle ctionneur riche qui mar chande , l’amateur
p auv r e qui conv oite longtemps, achète rar ement et mar chande p eu, se
3Stéphanee Chapitr e I
donnaient r endez-v ous dans la b outique du br o canteur . On y tr ouvait
toujour s ce qu’ on cher chait au milieu d’une foule de choses qu’ on ne
cher chait p as : appliques doré es, ar morié es, taché es encor e de la cir e du
der nier bal de l’ancien régime ; in-folios aux r eliur es damasquiné es, à
fermoir s d’ar g ent, dont les p ag es, encor e mar qué es de p etites bandes de p
apier jaunies p ar le temps, aestaient qu’une âme inconnue avait r encontré
un jour dans ce liv r e une lar me , un sourir e dont elle v oulait noter l’
endr oit ; étoffes de soie br o ché e dont la p oussièr e dessinait les plis ; ép é es
de tous les âg es, de tous les styles, depuis l’ép é e de cour enjolivé e d’ or
et de p erles, aux lames plates et immaculé es, jusqu’aux longues rapièr es
esp agnoles qui, sur leur lame d’acier sombr e , p ortaient, comme un
ornement d’inestimable valeur , la signatur e d’un grand maîtr e de T olède ,
la co quille ouv erte d’un Lupus Aguado ou les cise aux d’un Sanchez
Clamade ; pistolets d’ar çons ; meubles de chêne , de no y er , de cerisier massifs,
sculptés en plein b ois p ar quelqu’un de ces artistes mo destes qui trav
ersaient autr efois la France , laissant dans les moindr es villag es des œuv r es
mer v eilleuses sans p enser même à les signer ; coffr es de mariag e av e c
ser r ur es flor entines ; mir oir s de toutes sortes, car rés, o vales, hollandais,
vénitiens, encadrés de nacr e , d’é caille ou de cuiv r e , et dont la plup art, à en
jug er p ar la richesse de leur s ciselur es et l’élég ance de leur for me , avant
de tomb er dans ce ré duit obscur avaient r eflété tout un monde de b e auté
et de jeunesse en fête ; cr oix de saint Louis ; estamp es ré v olutionnair es
entassé es der rièr e une allég orie imp ériale ; vieilles monnaies et agrafes
dans un plat de Rouen, d’ où s&#

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