Une main divine sur mon épaule
95 pages
Français

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Une main divine sur mon épaule , livre ebook

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95 pages
Français

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Description

Félix Gnayoro Grah nous raconte son enfance peu ordinaire. Suite à ses nombreux rêves prémonitoires annonçant le décès de ses proches, on le soupçonne d'être habité par des mauvais génies. Mais, ces faits prodigieux sont l'oeuvre d'un Dieu généreux et bienvaillant, qui a tout simplement posé sa main sur son épaule. L'histoire de cette vie nous donne à voir la religion, le mode de vie et les coutumes des habitants d'un village africain. L'auteur nous raconte son exil forcé, nous parle de sa maladie. N'ayant plus désormais que six mois à vivre, sa foi en Jésus le maintient en vie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 juillet 2010
Nombre de lectures 205
EAN13 9782296702936
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Une main divine
sur mon épaule
© L’H armattan, 2010
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12340-3
EAN : 9782296123403


Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Félix GNAYORO GRAH


Une main divine
sur mon épaule

Récit
Ecrire l’Afrique
Collection dirigée par Denis Pryen


Dernières parutions

Philippe HEMERY, Cinquante ans d’amour de l’Afrique (19552005), 2010.
Narcisse Tiburce ATSAIN, Le triomphe des sans voix, 2010.
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Bernard MOULENES, Du pétrole à la solidarité. Un itinéraire africain, 2009.
Avant-propos
Je marche le long d’une route comme il en existe tant. Une voie que je trace depuis bien longtemps déjà. La route longue et périlleuse de ma vie. Je marche lentement, du pas serein de l’homme que je suis devenu au fil des ans et des événements mystérieux qui ont ponctué ma déjà longue existence.
Parfois, lorsque mon âme s’essouffle et que mon pas ralentit, je me retourne, pose alors mon vécu comme un bagage pesant mais précieux : je souris à l’idée que tous ces événements passés relèvent d’une cause divine et ne sont en rien d’origine naturelle. Je souris, car je sais que Dieu est intervenu dans ma vie par le biais de ces merveilles. Pourtant, longtemps, l’incrédulité m’a collé au corps, peut-être pour mieux faire émerger les évidences. J’ai souvent pensé que la chance, le hasard, le destin ou même les concours de circonstance nourrissaient tous ces faits prodigieux qui, nonobstant, je l’ai découvert ensuite, ne pouvaient être que l’œuvre d’un Dieu généreux et bienveillant, qui avait sa main sur mon épaule.

En mars 2009, en Afrique, je commençais à poser les premiers mots du livre que vous tenez entre vos mains. C’est alors que j’appris, malheureusement avec exactitude, quelle serait l’heure de ma mort et qu’il ne me restait plus que neuf mois à vivre. En effet, mon médecin traitant, un urologue, venait de me l’annoncer, écartant le moindre doute, et ce sans ménagement. Je revois toujours, posé sur le bureau de son cabinet, le résultat de ma biopsie. Devant moi, il avait fait mine de soupeser les quelques feuilles constituant mon dossier comme pour juger du poids de ce qu’il allait me révéler.
Le cancer de la prostate !
Il me regardait sans que je puisse lire une quelconque compassion dans son regard. Il avait fait une pause dans son explication et précisé que mon cancer était maintenant généralisé.
Tel le maître incontesté du temps, il m’expliqua qu’il ne me restait que quelques mois à vivre. Pour me maintenir en vie le plus longtemps possible, il précisa que j’allais recevoir l’injection d’un médicament tous les vingt et un jours, et ce en six séances.
Selon lui, ce remède, très efficace, ne pouvait pourtant pas me guérir, compte tenu de la gravité de mon cas. C’était le bonus offert par la science ! Mais un bonus de neuf mois. Pas plus !
Ma foi en Dieu étant inébranlable, je restais donc confiant et priais, car Dieu n’avait-il pas dit :
« Les bien portants n’ont pas besoin de médecin, ce sont les malades qui en ont besoin, et que l’Éternel peut guérir par l’intermédiaire d’un médecin. »
Puisque Jésus a porté nos pêchés, étant donné qu’il s’est chargé des maladies et des infirmités de chacun, tous les hommes peuvent être sauvés et guéris également.
« Il chassa les esprits par sa parole, et il guérit tous les malades, afin que s’accomplisse ce qui avait été annoncé par Isaïe le prophète : il a pris nos infirmités, et il s’est chargé de nos maladies ».
Je veux donc, en écrivant ce livre, témoigner et rendre gloire à l’Éternel pour sa grâce, mais aussi partager mon expérience.
Car mon cancer n’est qu’une étape de plus pour laquelle la volonté de Dieu est parfois plus grande que notre idée même de Dieu.
Pour moi, il a déjoué tous les plans diaboliques de mes ennemis et me garde encore en vie. Il nous aime et, quelle que soit la situation, dispose toujours d’un plan de secours pour nous.
Je marche le long d’une route comme il en existe tant. D’autres hommes, d’autres femmes cheminent également sur des routes similaires. Chacun, malade ou bien portant, s’arrête aux multiples carrefours et croise bien des âmes.
Ce livre est pour moi l’occasion de dire à mes contemporains combien la foi peut déplacer des montagnes, et leur confier que, ce que Dieu a fait pour moi, il peut tout aussi bien le faire pour eux.
I - Une enfance peu ordinaire
Mon père, feu Dedoh Gnayoro, appelé affectueusement Pierre Grah, est né en 1905 à Niambezaria, dans la circonscription de Lakota.
À l’époque de la colonisation, Niambezaria était un village coquet, ceint de forêts luxuriantes, dans lesquelles les paysans menaient une vie en apparence paisible. Mais en apparence seulement ! Car le travail forcé, système institué dans mon pays, et presque partout en Afrique par les puissances coloniales, y régnait en maître.
Chaque jour, des paysans étaient désignés et conduits contre leur gré sur des chantiers publics, ou pire encore, dans des entreprises privées, propriétés de riches Européens. Ils étaient généralement ligotés de manière éhontée pour les empêcher de s’enfuir et étaient malmenés par les garde-cercles, ces hommes du service d’ordre, placés sous l’autorité du commandant de cercle.
Ces soldats zélés portaient tous un uniforme de drap bleu, parfois une vareuse noire, avec une chéchia rouge sur la tête, une bande molletière et un ceinturon à la taille, par-dessus leur ceinture de laine rouge. Ils avaient le fusil passé en bandoulière, et la baïonnette au bout du fusil. Ils semaient la terreur parmi les villageois qu’ils allaient ainsi recruter pour les travaux forcés.

Papa racontait qu’un jour de fête, un garde-cercle, venu au village pour prendre part à la cérémonie, se retrouva nez à nez avec un paysan mochard. Le soldat, dont une estafilade barrait le visage, le trouvant si laid, le fit coucher sur le ventre et le fouetta de toutes ses forces. Il disait, à qui voulait l’entendre, que ce villageois hideux méritait la mort pour l’empêcher de procréer une engeance dotée de la même disgrâce.
Mais Dieu aidant, le paysan éprouvé réussit tout de même à s’enfuir.

Être garde-cercle à cette époque, et durant plusieurs décennies, c’était pour beaucoup le sommet d’une promotion sociale.
C’est pour leur échapper que mon père dut s’exiler, en juin 1943, parcourant trois cents kilomètres pour aller vers le sud du pays, dans une agglomération appelée « Bonoua ». Il venait d’être témoin de l’embarquement forcé de ses cousins, deux hommes de haute stature, robustes et larges d’épaules. Ils étaient craints dans toute la contrée, réputés pour être de véritables bagarreurs. Papa aimait me raconter que, bien qu’on leur ait lié les deux mains dans le dos, ils avaient réussi à défaire leurs liens pour molester copieusement les deux gardes chargés de les conduire manu militari sur le lieu de l’embarquement. Lorsque ses cousins évadés revinrent au village, ils informèrent le chef indigène : la nouvelle se répandit ainsi comme une traînée de poudre dans toute la région. Cela entraîna la désertion du village de Niambezari

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