Traité de l enchaînement des idées fondamentales dans les sciences et dans l histoire
207 pages
Français

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Traité de l'enchaînement des idées fondamentales dans les sciences et dans l'histoire , livre ebook

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Description

Extrait : "Sur quelque objet que portent nos observations et nos études, ce qui nous frappe d'abord, ce que nous en saisissons le mieux et le plus vite, c'est la FORME ; et comme la remarque est on ne peut plus générale, il semble qu'à ce titre seul la Forme aurait dû être inscrite par les philosophes en tête de toutes les listes qu'ils ont dressées des catégories ou des rubriques sous lesquelles on peut ranger les idées ou constitutives de l'entendement." À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN : Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants : Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin. Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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Publié par
Nombre de lectures 15
EAN13 9782335075816
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0006€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335075816

 
©Ligaran 2015

Préface
Il y a plus de deux siècles que HOBBES, au milieu des agitations politiques de son pays, « voulant, comme il le dit, se divertir à l’étude de la philosophie et prenant plaisir d’en recueillir les premiers éléments, donnait carrière à son esprit et le promenait par toutes les choses du monde qui lui venaient en la pensée. Il avait avancé peu à peu son ouvrage, jusques à le diviser en trois sections, dont la première, traitant du corps et de ses propriétés en général, comprenait ce qu’on nomme la première philosophie et quelques éléments de la physique. Il tâchait d’y découvrir les raisons du temps, du lieu, des causes, des puissances, des relations, des proportions, de la quantité, de la figure et du mouvement. En la seconde, il s’arrêtait à une particulière considération de l’homme, de ses facultés et de ses affections : l’imagination, la mémoire, l’entendement, la ratiocination, l’appétit, la volonté, le bien, le mal, l’honnête, le déshonnête, et les autres choses de cette sorte. En la troisième et dernière, la société civile et les devoirs de ceux qui la composent servaient de matière à ses raisonnements… »
Nos prétentions (l’avouerons-nous ?) ont été plus grandes. Nous n’avons pas voulu seulement nous divertir à penser sur toutes sortes de choses, sauf à trouver ensuite un cadre pour y ranger nos pensées : au contraire, le cadre a été le principal objet que nous eussions en vue, et la toile a été faite pour le cadre, non le cadre pour la toile. Dès lors il était facile de reconnaître que le programme du philosophe anglais, bon peut-être pour son temps, ne pouvait convenir au nôtre.
Que Descartes et ses contemporains, à l’instar des philosophes grecs, aient compris dans leur physique la génération, le développement et les fonctions des êtres vivants, aussi bien que l’ensemble des lois auxquelles obéissent les corps inertes et privés de vie, cela s’explique par l’état des sciences : mais aujourd’hui une telle manière de philosopher n’est plus soutenable. Si les sciences physiques (celles qui ont pour objet la matière à l’état inorganique) ont fait bien des progrès depuis Descartes et Hobbes, les sciences naturelles (celles qui traitent des êtres organisés et vivants) ont pris des développements encore plus vastes ; et plus les unes et les autres se sont développées, mieux le contraste des unes et des autres s’est prononcé, quant aux objets, aux principes et aux méthodes. D’autre part, plus on étudie les langues, les mœurs, les idées, les institutions et l’histoire des divers rameaux du genre humain, plus on est amené à s’aider, dans cette étude, des principes et des méthodes des sciences naturelles. Il y a là un fait d’expérience scientifique, plus puissant que toutes les idées préconçues, et auquel il faudra bien que les philosophes accommodent leurs idées systématiques, faute de pouvoir incliner les faits devant leurs systèmes.
D’où la nécessité de faire désormais une place à part, dans toute classification de ce genre ou dans toute Somme philosophique, à la discussion des phénomènes de la vie et des idées qui nous guident dans l’interprétation scientifique de ces phénomènes. Là est vraiment la partie centrale et moyenne, le nœud du système de nos idées et de nos connaissances scientifiques. De plus (et ceci est de la plus grande importance), quand la série de nos idées est ainsi construite, on s’aperçoit que de part et d’autre de la région nodale ou médiane, les deux parties de la série montrent une tendance à une disposition symétrique. Aux deux extrémités de la série, la raison, le calcul, le mécanisme donnent à la fois la première clef de l’étude de la Nature et l’explication des dernières phases des sociétés humaines. Ce sont les parties correspondantes du système de nos connaissances que la constitution de notre intelligence rend pour nous les plus claires, tandis que nous sommes condamnés à n’avoir jamais qu’un sentiment obscur du principe de la vie et de ses opérations instinctives. Telle est l’idée dominante dont il faudra surtout chercher dans cet ouvrage les développements et les preuves. Notre peine ne serait pas perdue si nous avions réussi à la mettre suffisamment en relief : car, elle est de grande conséquence pour la spéculation, comme pour l’intelligence des résultats pratiques dont on fait plus de cas maintenant que de la pure spéculation.
Il ne suffirait pas de bien reconnaître l’emplacement du jalon médian : il faut disposer convenablement les jalons extrêmes. Or, pour commencer par la partie antérieure de la série, nous remarquerons que Hobbes, comme ses devanciers (et l’on nous permettra même d’ajouter, comme ses successeurs), fait un étrange pêle-mêle en mettant ensemble « les raisons du temps, du lieu, des causes, des puissances, des relations, des proportions, de la quantité, de la figure et du mouvement. » C’est brouiller les sciences mathématiques et les sciences physiques, sans se soucier de la classification des bibliothèques et de celles des Académies. La philosophie doit expliquer l’ordre établi, et non pas mettre le désordre où l’ordre s’est établi de lui-même. Les sciences logiques et mathématiques, qui ont pour objet l’ordre, la forme, et par suite les relations, les proportions, la quantité, la figure, le temps, le lieu, le mouvement, n’ont que faire des idées de cause et de puissance. Celles-ci, et quelques autres qui s’y associent nécessairement, sont l’objet propre des sciences physiques et des sciences naturelles. De là, trois étages bien distincts dans la construction scientifique et dans l’explication philosophique que nous tâcherons d’en donner : l’étage des sciences logiques et mathématiques (l’ordre et la forme), l’étage des sciences physiques (la force et la matière), l’étage des sciences naturelles (la vie et l’organisme). Tel est l’objet des trois premiers livres , ou du premier volume du présent ouvrage.
Nous ne pouvions pas davantage imiter Hobbes dans le projet qu’il a eu de traiter de l’ homme , avant de s’occuper de la société civile . D’abord, sans être très chaud partisan des idées de Joseph de Maistre, nous demanderions volontiers avec lui que l’on veuille bien nous montrer l’ homme , sur lequel portent les spéculations abstraites des philosophes, ou du moins nous dire où il se trouve. Et quant à la société civile , il faudrait s’entendre, et savoir si l’on donne ce nom à la manière de vivre de tant de peuplades sauvages, barbares ou non civilisées .
Combien Platon était plus près du vrai, lorsqu’il recommandait d’étudier la société civile, en vue surtout de connaître la nature de l’homme ! En effet, l’homme, tel que les philosophes le conçoivent, est le produit de la culture sociale, comme nos races domestiques, animaux et plantes, sont le produit de l’industrie des hommes vivant en sociétés. L’Auteur de toutes choses, en donnant à l’homme, avec d’autres instincts et d’autres facultés supérieures, l’instinct de sociabilité, a créé les sociétés humaines et mis directement sur les sociétés humaines le cachet de ses œuvres ; le perfectionnement progressif des sociétés humaines, en les amenant à cet état où elles méritent le nom de sociétés civiles, a réagi sur les qualités, les facultés, les aptitudes de l’homme individuel, au point de motiver les spéculations des philosophes, même les plus raffinées et les plus subtiles : mais il ne faut pas intervertir cet ordre, sous peine de brouiller les idées et de perdre le fil de la déduction scientifique. D’après cela, nous avons partagé notre second volume en deux livres, dont l’un (le livre IV) traite en général des sociétés humaines, et l’autre (le livre V et dernier) de l’histoire et de la civilisation, chez les peuples privilégiés, appelés à vivre de la vie de l’histoire et à être les instituteurs des autres peuples.
Ainsi que notre titre l’indique, nous nous sommes proposé d’étudier l’ordre ou l’enchaînement des idées fondamentales, plutôt que d’en faire le dénombrement ou le catalogue minutieux. D’ailleurs, nous comprenons autrement que nos devanciers la question des catégories ou des idées fondamentales. Les premiers essais en ce genre o

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