Un dirigeable au pôle nord
115 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Un dirigeable au pôle nord , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
115 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Extrait : "Le dirigeable militaire Patrie N°2 est venu de Verdun à Anderannes, petit village d'Argonne, pour y étudier l'installation d'un hangar naturel au fond d'un ravin profond et y trouver abri en cas d'atterrissage imprévu. Pendant que son commandant et le général gouverneur du camp retranché sont au château d'Andevannes, propriété d'un ancien officier, M. de Soignes, et s'y attardent à luncher après avoir décidé de ne rentrer à Verdun qu'à la nuit, Christine de…" À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN : Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants : Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin. Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 26
EAN13 9782335068702
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0006€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335068702

 
©Ligaran 2015

Le capitaine Danrit a écrit cet ouvrage pour essayer de convaincre quelque Mécène français de la possibilité d’atteindre le pôle en dirigeable et d’y planter avant toute autre puissance le drapeau tricolore.
Depuis qu’il a assisté aux essais du République , vu les plans de l’ingénieur Julliot pour la construction d’un aérostat de 100 mètres de long, constaté la résistance au vent de ce long fuseau effilé et remarquablement maniable, l’auteur de la Guerre de demain , de Guerre fatale , d’ Invasion jaune , d’ Ordre du Tzar et de dix autres ouvrages aimés de la jeunesse, est lui-même convaincu que la réalisation de cette hypothèse est sortie du domaine de l’utopie, et comme rien ne vaut le roman pour incruster une idée dans l’opinion, il a écrit le roman le plus captivant qui soit pour démontrer victorieusement la valeur de sa thèse. Robinsons de l’air est le digne pendant de Robinsons sous-marins qu’a couronné dès son apparition l’Académie française.

L’ÉDITEUR.


Le dirigeable militaire Patrie N° 2 est venu de Verdun à Andevannes, petit village d’Argonne, pour y étudier l’installation d’un hangar naturel au fond d’un ravin profond et y trouver abri en cas d’atterrissage imprévu.

Pendant que son commandant et le général gouverneur du camp retranché sont au château d’Andevannes, propriété d’un ancien officier, M. de Soignes, et s’y attardent à luncher après avoir décidé de ne rentrer à Verdun qu’à la nuit, Christiane de Soignes, la fille unique du comte, délicieuse jeune fille de 19 ans, habituée à tous les sports et fervente d’automobilisme et d’aérostation, demande et obtient de ses parents l’autorisation d’aller voir de près le merveilleux engin retenu par des cordages spéciaux ancrés dans le sol. Le commandant du Patrie charge le lieutenant Durtal, son adjoint, de l’y accompagner et la jeune fille, curieuse de sensations nouvelles devant ce monstre qui se balance, obtient non sans peine du jeune officier d’aérostiers qu’il lui soit permis de s’asseoir dans la nacelle.
Il l’y précède et commence à lui donner quelques explications lorsqu’une automobile surgit et arrive en trombe près de la nacelle, quatre officiers en descendent. Le lieutenant d’infanterie commandant le poste de garde, trompé par des papiers qu’ils exhibent et la qualité de délégués du commandant de l’établissement d’aérostation du Chalais qu’ils prennent, les laisse sans défiance approcher de l’aérostat. Sous prétexte de vérifier la solidité des cordes d’amarrage, ils se portent aux quatre amarres, les coupent à un signal donné, et profitent de la confusion produite par le traînage du ballon pour remonter dans leur voiture et disparaître.
C’est un attentat anarchiste.
Malgré les grappes des soldats qui s’accrochent à ses câbles, le Patrie N° 2 est entraîné par un vent qui croît rapidement, et quand le lâchez-tout retentit, il s’enfonce, la nuit venue, dans les profondeurs du ciel.
Seule dans la nacelle avec cet officier qu’elle ne connaissait point, Christiane de Soignes s’abandonne à un désespoir qui tourne vite à l’affolement. Que va-t-il arriver ? que dira-t-on si jamais elle en revient ? quelle atroce inquiétude au château !
Son affolement redouble lorsque le lieutenant lui déclare qu’il n’est pas maître de l’aérostat, la corde de commande du gouvernail étant immobilisée quelque part à l’extrémité du long fuseau de soie.
La nuit se passe dans une angoisse inexprimable et quand le jour arrive Georges Durtal constate avec stupeur que le Patrie est au-dessus de la mer du Nord et file droit au nord à la vitesse de cent kilomètres à l’heure.
Il tente de grimper dans les cordages pour libérer la corde qui maîtrise le gouvernail, risque de tomber, recommence sa périlleuse gymnastique en constatant que le Patrie va se perdre dans les solitudes de l’Océan glacial et finit par atteindre le gouvernail, après une série d’efforts audacieux qui arrachent à sa compagne des cris d’admiration et de terreur. Le jeune homme a conquis l’enthousiaste jeune fille par son courage tranquille et quand, maître de l’aérostat, il le dirige vers les falaises norvégiennes qui bordent l’horizon, et aborde dans un fjord aux parois abruptes où il échappe à l’étreinte du vent, elle est sous le charme, sa terreur a disparu et elle compare au fond d’elle-même le vaillant que le hasard a mis sur sa route à ces oisifs et à ces snobs qui se disputent à Andevannes sa main et sa dot.
Un superbe yacht, l’ Étoile polaire , est à l’ancre dans le fjord voisin du cap Nord où vient d’aborder le Patrie , et ses matelots aident les naufragés de l’air à atterrir. Ce yacht appartient à un milliardaire américain, Sir James Elliot, qui, accompagné de sa femme et du docteur Petersen, tente de gagner un pari d’un million de dollars engagé avec Sir Astorg, roi du Cuivre. Sir Elliot est le roi de l’automobile et il a parié de monter plus haut vers le nord que le lieutenant Peary qui a atteint 87° 6. Toutes ses tentatives depuis dix-huit mois pour franchir la banquise ont échoué ; il n’a plus que quatre mois devant lui pour remplir les conditions de son pari et il en désespère presque entièrement, lorsque l’arrivée du Patrie N° 2 lui inspire un projet bien digne d’une cervelle américaine.
Pourquoi le lieutenant Durtal ne lui louerait-il pas son ballon pour une semaine ? il ne faut que 30 heures à la vitesse normale du Patrie , 75 kilomètres à l’heure, pour atteindre le Pôle, soit moins de huit jours pour aller et revenir. Le milliardaire ne regardera pas au prix.
L’officier refuse énergiquement. Il est responsable de cet aérostat vis-à-vis de ses chefs, vis-à-vis du gouvernement français et n’a pas le droit de le louer ; il doit le ramener à son hangar de Verdun. « Ne comptez pas sur moi pour cela », lui notifie alors l’Américain ; et au même moment on apprend que Bob Midy, un nègre aux allures de singe qui court partout et se hisse partout, a occasionné une déperdition d’hydrogène en faisant jouer la soupape du dirigeable pour s’amuser. C’est le Patrie cloué sur cette grève déserte. Et la discussion entre les deux hommes tourne à l’aigre.
Mais l’Américain, qui voit à quelle nature chevaleresque il a affaire, s’excuse d’avoir voulu peser par un chantage sur la détermination du jeune officier ; il lui fournira l’hydrogène perdu, l’aidera au rapatriement de l’aérostat, mais une dernière fois il le conjure de réfléchir à sa proposition : le pôle Nord est accessible en ballon : le Patrie peut l’atteindre, et il convie ses hôtes à le suivre dans la cabine voisine.
Nous entrons ici dans le vif du récit.

C’était le carré des officiers. Des instruments, des publications étaient épars sur les tables et une vaste bibliothèque y occupait tout un panneau.
En face d’elle s’étalait une immense carte à grande échelle des régions boréales.
Deux cercles, représentant, l’un, le 70 e , l’autre, le 80 e degré de latitude nord, y étaient tracés en rouge, et entre eux s’étalaient les rivages d’Asie et d’Amérique, le Groenland, le Spitzberg, la Nouvelle-Zemble, la Terre de François-Joseph et les îles de la Nouvelle-Sibérie.
Du 80° au 90° degré, les latitudes étaient figurées par des cercles moins épais, tracés de degré en degré et entourant le point fatidique :
NORTH-POLE
dont l’inscription attirait invinciblement le regard, car, autour de lui, dans les parties restées blanches, jusqu’au 87° degré, c’était l’inconnu…
Les itinéraires de ceux qui avaient tenté de franchir la barrière glacée étaient marqués par des lignes pointillées de différentes formes, et c’était un enchevêtrement de tracés et d’inscriptions rappelant des noms et des dates, précisant les latitudes atteintes et montrant, mieux que de longs discours, la persistance de l’idée poursuivie par tant d’explorateurs, depuis 350 ans.
– Tenez, lisez tous ces noms, fit le milliardaire, noms de héros que je mets au-dessus des plus fameux conquérants… ou plutôt laissez-moi vous les énumérer, je vous dirai pourquoi tout, l’heure. Et vous, mademoiselle, accordez-moi toute votre indulgence pour cette leçon de géographie… Songez que, depuis quinze mois, mon cerveau est imprégné de tout cela, mes nerfs tendus vers ce point, ma volonté concentrée là…
– Dites, monsieur, fit la jeune fille d’une voix grave. Vous n’imaginez pas, au contraire, combien je vous comprends.
– Le premier en date, commença le milliardaire, c’est Willoughby, à qui la Compagnie moscovite des marchands de Londres avait confié trois vaisseaux ; il découvrit la Nouvelle-Zemble en 1553 : premier pionnier du passage nord-est, il mourut de froid sur la côte lapo

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents