Comment Sébastien Hinault s est fait un prénom...
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Quand on porte le même nom que le "Blaireau", la comparaison est lourde à porter. Pourtant tout au long de sa carrière le futur pensionnaire d'IAM Cycling et doyen français du peloton (38 ans) a fait son bonhomme de chemin avec sérieux, dignité et sens du sacrifice.

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Extrait

Comment Sébastien Hinault s'est fait un prénom...
"Encore une saison et normalement j'arrête."

Quand on lui parle de sa dernière Grande Boucle (sa onzième), avec une 122ème place à la clé, le vainqueur de la dernière édition des Boucles de l'Aulne, la classe parmi les bons moments de sa déjà longue carrière : "Je tire un bilan satisfaisant de ce Tour de France, se réjouit l'ancien coureur de chez GAN. Bien entendu je n'ai pas gagné d'étape. Cependant, je me suis montré présent tout au long de ces trois semaines. Je suis rentré trois ou quatre fois dans les dix premiers. Par contre, quand on voit le nom des vainqueurs, cela laissait peu de places pour les autres". Depuis la retraite de Frédéric Guesdon au mois d'avril, Hinault est devenu le doyen français du peloton. Un statut qu'il assume pleinement : "C'est une fierté. Malgré mon âge, je suis toujours là. Chaque saison, ce n'est pas évident de se relancer. Mais depuis 16 ans, j'estime que ma carrière est bien réussie. Je prends même davantage de plaisir qu'avant. Je relativise pas mal de choses. Par exemple, sur le Tour de France cette année, j'ai privilégié la notion de plaisir. Je me suis dit que cela allait sans doute être mon dernier. C'est toujours un avantage de faire du vélo, sans se mettre de pression, je me la mets toujours un peu, mais en se disant qu'on court et que c'est du bonus, c'est comme cela que les choses marchent le mieux. Quand j'étais plus jeune, certaines choses me faisaient angoisser. C'est fini, je relativise beaucoup plus. Je sais aussi mieux gérer ma saison, mon état de forme. On y arrive mieux avec l'expérience". Sébastien Hinault courra l'an prochain sous les couleurs de la nouvelle équipe suisse IAM, laquelle évoluera pourtant en Continental Pro. Une décision mûrement réfléchie pour le Briochin qui s'est engagé pour une saison : "J'étais en contact avec Serge Beucherie. Le projet m'a intéressé. Je retrouve des personnes que je connais bien. C'est une nouvelle équipe avec un sponsor motivé. Il y a beaucoup de raisons qui ont fait que j'ai décidé de changer d'air. Je quitte toutefois AG2R La Mondiale avec certains regrets. J'y suis resté tout de même quatre ans. Cela me fait un peu bizarre de quitter ce groupe dirigé par Vincent Lavenu qui est un homme passionné. Ce départ fait partie des choix de vie".

On note toutefois qu'à plus de 38 ans l'envie de courir chez cet athlète reste intacte : "C'est la passion qui me guide. J'aime toujours ce que je fais. Pour l'instant, je vois davantage de raisons de continuer que d'arrêter. Quand vais-je décrocher ? Normalement l'année prochaine. Mais je ne veux pas me fixer d'échéance à ce niveau surtout si je me trouve dans la même condition physique et la même envie qu'aujourd'hui". Quand il regarde derrière lui, le natif de Saint-Brieuc concède "avoir connu plus de satisfactions que de regrets. On m'aurait dit quand j'ai commencé que j'allais faire cette carrière, j'aurais signé de suite. Dans l'ensemble, je suis plutôt fier de ce que j'ai accompli. Je ne sais pas vraiment si je peux encore progresser, mais si je garde mon niveau, ce serait déjà pas mal. On peut toujours s'améliorer sur certains points, mais pas sur la condition physique". Pour autant, le nom Hinault n'a pas toujours été simple à porter pour un coureur qui s'est fait un prénom notamment par sa longévité dans le milieu. Une comparaison qui ne l'a guère gêné : "Il a toujours fallu pédaler, qu'on s'appelle Hinault ou pas. Il est évident que cela a fait réagir le grand public. Mais dans le milieu, cela fait bien longtemps qu'on ne m'en parle plus".

S'il y a un coureur que Roger Legeay a bien connu, c'est Sébastien Hinault : "Il a tout fait chez nous. Il venait courir avec nous quand il était en permission au service militaire. Il fait partie des garçons sérieux, qui travaillent beaucoup, il est intelligent. Il a toujours pris le métier par le bon bout. Il a toujours su se mettre au service d'une équipe. Il a souvent été équipier et notamment le poisson pilote de Thor Hushovd. Cela ne l'a jamais empêché de faire de très beaux sprints. Il l'a encore démontré cette année. Bref, il a été équipier des grands, équipier d'une équipe toujours, et il a souvent pris sa chance de manière régulière. A la sortie, il a accompli une carrière exceptionnelle. Il a qui plus est toujours été apprécié par ses équipiers et ce avec des résultats. Certes, il n'a pas gagné Paris-Roubaix, il n'a pas gagné le Tour de France. Mais il a été chez nous un capitaine de route écouté. Il démontre qu'en étant sérieux et en exploitant ses moyens, ainsi qu'en étant lucide sur ses capacités, on peut réussir". Des qualités que ne dénigrerait pas le grand Bernard Hinault.

"Il a toujours fallu pédaler, qu'on s'appelle Hinault ou pas"

Sébastien Hinault Né le 11 février 1974 à Saint Brieuc (France) 1m74 - 65 kg - Rouleur Débuts pros : 1997 Nombre de victoires : 13 Carrière : Gan (1997-1998), Crédit Agricole (1998-2008), AG2R La Mondiale (2009-2012), IAM (à partir de 2013) Palmarès : Tour du Finistère (2000), Tour du Limousin (2008), Boucles de l'Aulne (2012) Tour de France : 1999 : 123ème, 2000 : 126ème, 2001 : 137ème, 2002 : 147ème, 2003 : 138ème, 2004 : abandon, 2005 : 115ème, 2006 : 113ème, 2007 : 132ème, 2011 : 111ème, 2012 : 122ème Tour d'Espagne : 2008 : 64ème (vainqueur de la 10ème étape), 2009 : 69ème, 2010 : 117ème Tour d'Italie : 2009 : 135ème, 2010 : 100ème

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