Jeux et Sports: la mise en action du corps
218 pages
Français

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Jeux et Sports: la mise en action du corps , livre ebook

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Description

La science de l'action motrice ou praxéologie, mise en place par Pierre Parlebas, se destine à l'analyse des pratiques corporelles. Cet ouvrage de recherches propose des analyses des techniques du corps dans des contextes variés. La praxéologie constitue un outil de 1er ordre pour comprendre et exprimer les richesses culturelles, notamment sportives d'une société.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2012
Nombre de lectures 79
EAN13 9782296506275
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-98452-3
EAN : 9782296984523
Titre
Sous la direction de
Hélène Joncheray et Mickaël Vigne


JEUX ET SPORTS :
LA MISE EN ACTION DU CORPS

Comprendre, expliquer et décrypter
les conduites motrices :
l’approche praxéologique

Préface de Pierre Parlebas

Les cahiers du GEPECS
PRÉFACE
PASSAGE À L’ACTE
De leur propre initiative, une quinzaine de jeunes enseignants, docteurs et maîtres de conférence, dont les travaux portent sur les activités physiques et sportives, ont souhaité se regrouper pour publier un ouvrage en commun. Voilà qui est sympathique et qui témoigne d’un dynamisme réconfortant.
Ce désir de regroupement n’est cependant pas neutre ; il s’est cristallisé sur un projet partagé, illustré par les travaux respectifs des différents auteurs : observer et analyser les pratiques corporelles dans la perspective de la praxéologie motrice. Tout en s’appuyant sur les apports précieux des disciplines auxiliaires indispensables, telles la biologie, la sociologie, l’éthologie ou la psychologie par exemple, il s’agit dans le même mouvement, de se dégager de la sujétion de ces disciplines en prenant comme objet spécifique l’action motrice elle-même, dans ses multiples manifestations. Aucune branche scientifique ne peut se développer dans un splendide isolement, la praxéologie pas plus que les autres bien entendu. Il n’en reste pas moins que le choix d’une pertinence nouvelle – l’action motrice – qui n’a jamais été identifiée comme telle, s’affirme de façon légitime. Ce choix « distinctif » est décisif. C’est bien ce que soulignent ces jeunes auteurs qui passent à l’acte : ils prouvent l’action motrice en marchant, et cela à grandes enjambées.
Un tel changement de paradigme est délicat et a suscité maintes réticences. Née au cours des années 60, la praxéologie motrice a dérangé des autorités de toute obédience et s’est heurtée à de violentes oppositions. La filière officielle des sciences et techniques des activités physiques et sportives, introduite à l’université par la 74 e Section, s’est résolument placée dans l’orbite des disciplines en place et n’a désormais plus joué qu’un rôle de satellite. La conséquence inéluctable, c’est que ce qui est scientifique ne relève pas des STAPS et que ce qui relève en propre des STAPS n’est pas scientifique.
Il fallait accepter de se jeter à l’eau, oser aborder des rivages incertains et courir des risques tant institutionnels que méthodologiques. Le pari semble remarquablement engagé. Les domaines d’action motrice mis à découvert par les auteurs de cet ouvrage recouvrent une spectaculaire multiplicité des pratiques et des pratiquants, des champs et des modalités d’accomplissement : jeux traditionnels et sports de haut niveau, activités physiques à l’école ou dans les clubs, points de vue des pratiquants ou des spectateurs, des hommes ou des femmes, originalités culturelles attachées à l’Europe, à l’Afrique ou à l’Australie. Il est ainsi évident que la praxéologie motrice peut étudier l’ensemble des techniques du corps, l’immense variété des activités physiques et sportives, qu’elles soient de haute compétition ou de pur loisir. Ainsi que le soulignent les auteurs de ce livre, cette praxéo-diversité dévoile des logiques internes très différentes selon les cas. Tout en témoignant de l’originalité de chaque société, les singularités culturelles s’inscrivent dans l’unité de l’action motrice qui prend corps dans les « universaux » des jeux sportifs, dont ce livre suggère quelque écho (réseaux des communications, structures des scores, systèmes des signes corporels…).
Il est plus confortable de chausser les charentaises des disciplines scientifiques consacrées, que de s’élancer avec les espadrilles d’une discipline en train de naître. Mais la recherche scientifique ne consiste pas à se réfugier frileusement au coin du feu. Pour de jeunes chercheurs, il semble plus stimulant de prendre des risques en adoptant une pertinence nouvelle, dûment contrôlée, plutôt que d’être les héritiers d’une reproduction ayant renoncé à la distinction.
Les praxéologues de la troisième génération, qui se sont ici lancés dans l’aventure praxéologique, semblent avoir gagné leur pari. En prenant connaissance de cet ouvrage, nous ne pouvons que saluer le courage et le talent de ces jeunes auteurs qui contribuent à approfondir une voie de recherche nouvelle et féconde dans le champ des activités physiques et sportives.

Pierre Parlebas
Faculté des sciences humaines et sociales-Sorbonne
Université Paris-Descartes
PREMIÈRE PARTIE
LA PRAXÉOLOGIE MOTRICE

À L’ÉCOLE
PREMIER CHAPITRE
LES MODALITÉS D’APPRENTISSAGE DANS LES SPORTS INDIVIDUELS
CLAIRE DURAND
INTRODUCTION
Tout apprentissage moteur en milieu scolaire, même lorsqu’il concerne des pratiques psychomotrices (ou individuelles), se déroule indéniablement en coprésence. En cours d’éducation physique et sportive, l’enseignant est conduit à remarquer, empiriquement, différents effets d’apprentissage liés aux interactions entre élèves, pendant la pratique motrice.
La praxéologie motrice fournit à l’enseignant, au motricien, des outils qui lui permettent d’analyser les différentes tâches qu’il propose aux élèves. Parmi ces outils, une classification de ces dernières, appuyée sur le critère de l’interaction, permet de les décrire et de constater comment elles peuvent varier d’un point de vue interactionnel. Certaines s’effectuent seul, le recours à autrui n’est pas nécessaire pour les accomplir ; sur un plan opératoire, le sujet se trouve dans une situation dénuée d’interaction avec ses pairs, les situations d’apprentissage alors adoptées sont qualifiées de psychomotrices 1 . D’autres ne s’effectuent qu’à plusieurs ; l’interaction motrice recouvre des actions en coopération (avec des partenaires) ou en opposition (avec des adversaires) ou tout à la fois dans ces deux types de relations (comme dans les jeux sportifs collectifs), elle est constitutive des tâches proposées ; on évoque alors des situations sociomotrices 2 . Deux grandes classes de situations motrices sont ainsi déterminées à partir d’un critère : la présence ou l’absence d’interaction motrice ou praxique.

Ce chapitre rend compte d’une expérimentation menée dans le cadre d’une thèse en sociologie (Durand, 2006) dont l’objet est d’étudier, auprès d’une population de 400 sujets, élèves dans 17 classes de CM1-CM2 3 , les effets différentiels de quatre catégories de situations motrices d’apprentissage pratiquées dans trois activités individuelles : le roller, la course de vitesse et le kayak. Choisies dans les deux classes de situations évoquées précédemment, trois catégories de situations sont psychomotrices et la quatrième sociomotrice.
Un retour sur les quatre catégories de situations d’apprentissage retenues permet d’apporter quelques précisions. Dans la classe des situations psychomotrices, malgré l’absence d’interaction praxique, lorsque les élèves sont en coprésence, de multiples possibilités relationnelles se présentent à eux, ils peuvent se voir, s’observer, échanger des paroles, exprimer, partager des émotions, bref, établir des relations. Lorsqu’ils agissent dans un espace et une temporalité partagés, les sujets sont placés en situation de comotricité 4 ou de co-présence active. Deux catégories de situations en comotricité ont été expérimentées : la simultanéité et l’alternance. En simultanéité l’action se déroule de façon concomitante pour tous et la tâche à accomplir se situe pour chacun dans des espaces symétriques, soit parallèles, soit répartis autour d’un axe de symétrie quelconque. La course de vitesse en couloir avec un départ simultané est fréquemment proposée aux élèves selon cette modalité ; dans le cadre de cette expérimentation les trois activités choisies sont présentées sous cette forme à u

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