Sciences Sociales et Sport n° 4
188 pages
Français

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Sciences Sociales et Sport n° 4 , livre ebook

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Description

Au sommaire de ce numéro : Se représenter le sport des années 1970 ; La reconversion paradoxale des sportifs français. Premiers enseignements d'une enquête sur les sélectionnés aux jeux olympiques de 1972 et 1992 ; La France en guerre, un creuset interculturel et sportif.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2011
Nombre de lectures 43
EAN13 9782296468818
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

R EVUE

S CIENCES S OCIALES ET S PORTS

R evue
S CI ences
S OCIAL e S et
S POR t

n ° 4 – J UILL et 2011
R EVUE SCIENCES SOCIALES ET SPORT

COMITE SCIENTIFIQUE


BOETSCH, Gilles. Anthropologie. CNRS Aix-Marseille II
BROMBERGER, Christian. Anthropologie, Université de Provence. IUF
CALLEDE, Jean-Paul. Sociologie. CNRS Bordeaux
CLEMENT, Jean-Paul. Sciences sociales-STAPS, Toulouse III
CORBIN, Alain. Histoire (Université. Paris I Panthéon-Sorbonne)
DINE, Philippe. French Studies. National University of Ireland, Galway (IRL)
DURET, Pascal. Sciences sociales-STAPS, Université de la Réunion
DURING, Bertrand. Sciences sociales-STAPS. Université Paris-R. Descartes
DURU-BELLAT, Marie. Sociologie. IEP de Paris, OSC et IREDU
GUTTMAN, Alan. English & American Studies, Amherst College MA (USA)
HARVEY, Jean. Sciences sociales-Kinésiologie. Université d’Ottawa (CA)
LABERGE, Suzanne. Sciences sociales. Université de Montréal (CA)
LAHIRE, Bernard. Sociologie. ENS, Lyon
OHL, Fabien Sciences sociales-Sciences du Sport Univ. de Lausanne (CH)
ORY, Pascal. Histoire contemporaine. Paris I Panthéon-Sorbonne et EHESS.
POCIELLO, Christian. Sciences sociales-STAPS (Univ. Paris-Sud Orsay)
RASPAUD, Michel. Sciences sociales-STAPS. Université J. Fourier, Grenoble
RAUCH, André. Sciences sociales-STAPS. Université de Strasbourg
SOHN, Anne-Marie. Histoire contemporaine. Université de Rouen
SUAUD, Charles. Sciences sociales-STAPS. Université de Nantes
VIGARELLO, Georges. Histoire. EHESS et Univ. Paris-R. Descartes
WAHL, Alfred. Histoire. Université de Metz
© L’H ARMATTAN , 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-56093-2
EAN : 9782296560932

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
CAHIER
THÉMATIQUE






« SE REPRESENTER LES

ACTIVITÉS PHYSIQUES DES

ANNEES 1970 »
P RESENTATION DU CAHIER THEMATIQUE

Sociologiser les transformations des pratiques sportives des années
1970
Jacques Defrance {1}


Une part significative des travaux fondateurs de la sociologie des sports en France a été produite pendant les années soixante-dix, dans une situation sociale marquée par les contestations et les luttes de l’après 1968. Adoptant la posture critique de la sociologie marxiste ou néo-marxiste, de la déconstruction à la manière de Foucault ou de Bourdieu, cette sociologie a mis en évidence les « ruptures » portées par quelques pratiques sportives inventées ou remaniées, telles la planche à voile, le surf, le vol libre, l’escalade libre, la course libre, etc. Les enquêtes premières ont montré comment des pratiques pouvaient s’instituer en dehors des organisations fédérales, contre le conformisme sportif et hors de certains conformismes sociaux, et comment des modalités pratiques et des formes symboliques s’inventaient en dehors du contrôle des autorités établies.
Ces premiers travaux étaient réalisés « à chaud », par des sociologues qui occupaient des positions marginales par rapport aux centres de pouvoir du champ sportif (mais qui n’étaient pas marginales dans l’éducation physique, ou dans la sociologie de la culture) et qui découvraient les potentialités de l’analyse sociologique critique. A leurs yeux, la projection de la dynamique des relations sociales postérieure à mai 1968 sur la dynamique des relations sportives dans le champ des activités physiques et des sports apparut comme une clé de compréhension des évolutions de ce monde sportif. Il est clair que, par moments et sur certaines scènes sociales, une opposition frontale s’était constituée entre pratiques établies (tradition fédérale) et pratiques inédites (nouveautés portées par des groupes éloignés du pouvoir), et que des conflits s’appuyaient sur ces oppositions, dont les qualités sont la simplicité (pureté symbolique) et leur potentiel de généralisation. Comme dans les analyses de la pensée sauvage, les oppositions sociologiquement significatives se superposaient pour former de larges clusters d’oppositions qui balisaient une vaste lutte entre une institution sportive omnipotente et une sorte d’avant-garde sportive aux intérêts et aux valeurs inédits.
Les signes que cette analyse pouvait être insuffisante, voire inadéquate, sont venus de divers points : d’une part, de la sociologie politique qui, en approfondissant l’analyse des relations sociales sous-jacentes à la « rupture » des années 1970, montrait comment se jouaient de multiples conflits catégoriels et générationnels, fédérés et symboliquement intégrés dans le « mouvement 1968 » ; d’autre part, de quelques sociologues des sports qui, en identifiant les réorientations et les clivages internes des courants sportifs innovateurs, mais aussi leurs relations à d’autres lieux de pouvoirs que ceux des organisations sportives (presse indépendante, artisanat de fabrication de matériel sportif), tendaient à défaire l’opposition binaire initiale pour composer des tableaux de relations sportives bien plus complexes et changeants (par exemple, les sociologues de l’alpinisme travaillant sur l’invention et l’évolution de « l’escalade libre », Olivier Hoibian et Olivier Aubel : Jacques Defrance aux prises avec la signification culturelle de la « course libre » comme univers sportif momentanément inversé : ou encore, les analyses de Dominique Jorand sur le devenir et le déclin du « vol libre »). La distance avec le moment étudié allant en augmentant, le travail d’objectivation des relations des partisans des « sports libres » aux diverses catégories de ressources de pouvoir a pu se poursuivre.
Les articles rassemblés dans ce Cahier thématique rendent compte, dans les termes actuels de la sociologie, de ces reformulations des premiers travaux de sociologie du sport qui se sont exprimées depuis les années 1980. La pratique du surf offre un exemple paradigmatique de la construction d’une pratique se voulant en rupture avec la totalité de la vie quotidienne, suivi par deux articles traitant – selon des angles légèrement différents – de l’histoire de la planche à voile, tandis que le quatrième traite d’un sport déjà institué dont l’usage et la signification sont reconfigurés pendant la phase conflictuelle de ces années 1970. Ces relectures d’une dynamique des activités sportives sont contemporaines d’une relance des travaux de sociologie politique sur Mai 1968 et les mouvements de révolte des jeunes dans une société très organisée et policée (publications de Philippe Artière, Michèle Zancarini-Fournel, Boris Gobille, Frédérique Matonti, Bernard Pudal, Gérard Mauger, etc).

* *
*
Surf et « contre-culture » : la dimension symbolique des constructions journalistiques de la presse spécialisée en France
Christophe Guibert {2}

Introduction

Le surf et les surfeurs sont, plus que dans beaucoup d’activités sportives, soumis à de multiples catégorisations {3} . Les déterminants qui font qu’une pratique sportive revêt des caractéristiques singulières se construisent avec le temps. Les catégories mentales issues de plusieurs champs (sportif, médiatique, politique, universitaire) sont, concernant le surf, construites depuis déjà quelques décennies en France. L’enjeu est ici de mettre en évidence les logiques qui structurent durablement les manières dominantes de penser le surf et les surfeurs.
C’est principalement la presse spécialisée, peu concurrentielle et uniforme où le magazine mensuel Surf Session occupe une position dominante, mais aussi les discours marketing des entreprises du surfwear {4} , tous deux corroborés par des articles et ouvrages universitaires, qui ancrent par essence la pratique du surf et les surfeurs dans une « contre-culture ». Ces derniers y sont explicitement et quasi-uniformément marginalisés puis qualifiés de socialement et sportivement déviants, de « libres » et pratiquant sans contrainte fédérale. Ces catégories contribuent à construire un inconscient social peu discuté et parfois très influent chez les surfeurs eux-mêmes. Elles sont d’autant plus facilement crédibles que les références objectives liées aux époques concernées sont soit inexistantes, rares et peu connues du grand public soit, pour partie, déniées par les journalistes spécialisés notamment. Les stéréotypes sont justifiés par les producteur

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