L Angola de A à Z
250 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

L'Angola de A à Z , livre ebook

-

250 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

1975-2015. Quarante ans après s'être libéré d'une des colonisations les plus longues de l'histoire, l'Angola se (re)construit à allure soutenue. Conçu sous forme d'abécédaire, le livre se propose de couvrir les multiples aspects d'un pays méconnu et complexe. Sa réalité se découvre à la lecture des 76 sujets thématiques soigneusement choisis par l'auteur afin de mettre en évidence les particularités du pays, les contraintes d'une histoire particulièrement pesante et les défis auxquels il est confronté.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2015
Nombre de lectures 79
EAN13 9782336385570
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Daniel Ribant






L’Angola
de A à Z















L’HARMATTAN
Copyright

© L’HARMATTAN, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-73568-9
Dedicace

A Fabienne,

Mon épouse
Et, complice de chaque instant
AVERTISSEMENT
Les idées et opinions développées dans ce livre n’engagent que l’auteur et en aucun cas les organisations auxquelles il appartient.
AVANT – PROPOS
J’ai rencontré l’Angola en 1996 et nous ne nous sommes plus quittés. L’avion qui me menait à Luanda-la-Rouge était rempli de solides gaillards à l’accent texan et sentant bon le pétrole. Je n’avais pas encore mis pied sur le sol angolais que je goûtais déjà aux curieux paradoxes d’un pays qui ne cessera de m’étonner et de m’interpeller.

A l’époque, Luanda était protégée de la guerre qui sévissait encore dans les provinces. Mais ses habitants semblaient en porter le deuil tant la vie les avait abandonnés. Ils marchaient le regard vide, souriaient rarement et remarquaient à peine votre présence. Une chape de plomb recouvrait la ville. Ce vide, empli de douleur et de fatalité, m’a ému. Et, à chacun de mes voyages, je me suis mis à le scruter, à en examiner la moindre altération, le plus petit signe de relâchement à la vie.

La fin officielle de la guerre civile en 2002 n’a pas suffi à combler ce vide. Il a encore fallu du temps avant qu’il ne s’imprègne de l’image que nous nous faisons de l’Afrique et qu’il se comble de couleurs et d’insouciance. La vie des hommes et des femmes de ce pays demeure difficile et précaire en dépit des efforts importants engagés dans la reconstruction du pays. Une nouvelle génération, la première épargnée des affres de la colonisation et de la guerre, se prépare à assumer la conduite du pays. Nous voulons croire qu’elle recèle les ferments d’un avenir meilleur.

Ce pari est au cœur de l’activité d’EFFA * , association créée afin de développer des actions concrètes d’assistance dans les domaines de la formation et de la santé publique. Cette activité de terrain s’accompagne d’une volonté de faire connaître l’histoire et la culture angolaise. Ce livre en est une humble contribution. Conçu sous forme d’abécédaire, il se propose de couvrir les nombreuses facettes d’un pays méconnu, trop souvent résumé à ses composantes minérales, le pétrole et le diamant.
Inspiré de ma propre expérience du pays, L’ANGOLA de A à Z s’est également nourri aux meilleures sources, celles d’auteurs ayant consacré une part importante de leurs recherches et de leur talent à la connaissance de l’Angola : Christine Messiant (†), René Pélissier, Didier Péclard, David Birmingham, Tony Hodge et bien d’autres. Je leur dois de pertinentes informations et de belles heures de lecture. J’espère que cet abécédaire donnera envie au lecteur de les connaître dans leurs œuvres respectives.

En 1948, un groupe de jeunes intellectuels angolais lançait un mouvement culturel appelant à la découverte de leur propre pays, VAMOS DESCOBRIR ANGOLA . C’est bien à cela que je vous invite. Allons découvrir l’Angola !

Daniel Ribant
* European Foundation For Angolan Promotion & Development (association sans but lucratif) à laquelle tous les droits et revenus de ce livre sont affectés www.effa-angola.com
L’ANGOLA POUR LES DÉBUTANTS
Il était une fois un territoire d’Afrique centrale, grand comme la France, l’Espagne et le Portugal réunis. Lorsque les premiers colons * portugais y posèrent le pied à la fin du XV° siècle, il se composait de plusieurs royaumes, fiers de leurs prérogatives et souvent farouches adversaires. Le royaume du Kongo était le plus important et c’est avec lui que les Portugais développèrent les premières relations. Leur roi se convertit même au catholicisme permettant ainsi la christianisation du royaume. Avec le temps, les relations devinrent moins cordiales et les colons décidèrent d’explorer des régions plus au sud, le long de la côte Atlantique. C’est là qu’ils fondèrent Luanda qui devint un centre commercial important en raison du développement de la traite atlantique , autrement dit le commerce des esclaves. Pour ce faire, ils collaborèrent avec les seigneurs locaux. La population fut ainsi amputée au cours des siècles de plus de trois millions de personnes, la plupart d’entre elles étant embarquées à destination du Brésil , autre colonie portugaise, qui requérait toujours davantage de bras pour l’exploitation de la canne à sucre.

Les colons portugais étaient peu nombreux. Les premiers furent même envoyés dans ces territoires africains inhospitaliers afin d’y purger des peines de prison. Célibataires, ils s’éprirent quelques fois de femmes africaines. Leurs enfants métis , parfois reconnus, prirent progressivement de l’importance dans la société coloniale. On leur reconnut bien plus tard le statut d’ assimilados , qui les distinguait de la grande majorité des indigénas noirs. En raison de leur nombre peu important, les Portugais s’étaient « contentés » de coloniser la zone côtière du pays. A partir de 1885, il fallut s’occuper du reste du pays. La Conférence de Berlin , celle qui divisa l’Afrique, exigeait en effet que la puissance coloniale occupe réellement le territoire sur lequel elle prétendait avoir des droits. Le Portugal s’exécuta mais ce ne fut pas aussi simple que prévu en raison de la résistance de certaines populations locales.

Au début des années 30, le Portugal devint une dictature. L’ Estado Novo fut proclamé par son premier ministre, António Salazar. Il avait de grands desseins pour les territoires d’Outre-Mer, émanations du génie national. L’Angola devint une colonie de peuplement et vit affluer des milliers de Portugais, souvent sans compétences particulières qui occupèrent bien vite les emplois de la population indigène. Le mécontentement commença à s’exprimer et, dans les années 50, les deux premiers mouvements de libération furent créés. L’un était de nature ethnique reposant sur les bakongo du nord du pays. Il prit le nom de FNLA . L’autre, le MPLA , était d’obédience marxiste. Sa direction était principalement composée d’intellectuels métis et il recrutait majoritairement parmi l’ethnie mbundu. L’année 1961 connut les premières manifestations armées de ces mouvements. Mais contrairement à toutes les autres puissances qui décolonisaient, le Portugal s’arc-boutait sur sa mission quasi-divine. Il fallut attendre 1974 pour que la dictature soit renversée par le soulèvement de jeunes officiers de l’armée portugaise. La révolution des Œillets ne libérait pas seulement une nation européenne, elle permettait aussi l’accès à l’indépendance de ses colonies africaines. Trois mouvements de libération angolais furent conviés à la table de négociation devant statuer sur le transfert de pouvoir : le FNLA, le MPLA et un troisième mouvement, l’ UNITA qui avait été constitué par un « dissident » du FNLA, Jonas Savimbi , qui, au fil du temps, s’appuya sur l’ethnie majoritaire, les kimbundu.

Tout était désormais en place, non pour une passation pacifique du pouvoir, mais bien pour une des guerres civiles les plus féroces du continent africain. Car, en ces années 70, le combat idéologique Est-Ouest était encore une réalité et le sol angolais lui donna l’occasion de s’exprimer une dernière fois. La guerre civile avait déjà commencé au moment où le président Agostinho Neto proclama l’indépendance de l’Angola. Beaucoup de monde s’invita au conflit : l’ Afrique du Sud , Cuba, les Etats-Unis , l’ URSS , le Zaïre. Le FNLA ne fit que de la figuration laissant le MPLA et l’UNITA s’affronter. Le retrait des « parrains » internationaux à la fin des années 80’ ne réussit pas à mettre un terme au conflit, les importants revenus générés par la vente du pétrole et du diamant palliant l’absence de financement extérieur.

Finalement, il fallut attendre la mort de Jonas Savimbi, pistolet à la main, pour mettre un terme à cette sale guerre. C’é

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents