Réflexions éthiques sur la pénurie d organes en Europe
284 pages
Français

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Réflexions éthiques sur la pénurie d'organes en Europe , livre ebook

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Description

En France, en 2008, 222 patients sont décédés faute d'avoir reçu un greffon à temps et 4620 greffes auraient été réalisées pour 13687 personnes en attente. La pénurie est particulièrement aiguë pour les malades qui ont besoin d'un rein. Cette situation est assez générale en Europe, moins grave dans les pays qui ont su développer une plus grande mobilisation des deux sources de greffons : les donneurs décédés et les donneur vivants. Voici une réflexion apportant un éclairage européen face au déficit constaté.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2010
Nombre de lectures 340
EAN13 9782336275567
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Éthique en mouvement
Collection dirigée par Christian Hervé

La réflexion multidisciplinaire dans le domaine de la santé et de la maladie est accueillie dans l’espace fourni par cette collection. Cet espace d’accueil appelle les travaux dans ce domaine du laboratoire d’éthique médicale et de santé publique de Necker de la formation doctorale de Paris V-René Descartes et des autres laboratoires d’éthique médicale français, canadiens et d’autres pays, notamment européens.
Déjà parus
Patrice QUENEAU et Bertrand BECOUR, Etre médecin à Villiers-le-Bel, une éthique au quotidien. Hommage au Docteur Lionel Bécour, 2010. démocratie sanitaire, 2009.
NERHOT Patrick, La Métaphore du passage. Le concept de temps chez saint Augustin, fondement d’une nouvelle éthique, 2008.
LE COZ P., Quelle philosophie de la famille pour la médecine de la reproduction ?, 2006.
HERVE Ch., THOMASMA D., WEISSTUB D.(éd.), Visions éthiques de la personne, 2001.
HERVE Ch. (ed), Les enjeux de responsabilité posés par les nouvelles technologies en santé publique (Dossiers), 1999.
HERVE Ch. (ed), Ethique médicale ou biomédicale ? (Cahiers), 1997.
MENORET-CALLES B., L’accès aux soins des populations démunies. Situation et perspectives en 1996, 1997.
HERVE, Ch. (ed), Fondements d’une réflexion éthique managériale en santé, 1996.
Réflexions éthiques sur la pénurie d'organes en Europe

Yvanie Caille
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296112223
EAN : 9782296112223
Sommaire
L’Éthique en mouvement Page de titre Page de Copyright Préface Remerciements Introduction Ouverture du séminaire I. Etat des lieux, résultats, pénuries et dérives en Europe II. Les pistes face à la pénurie et leurs résultats III. La nécessaire prise en compte des dimensions non médicales du don IV. Faut-il développer le prélèvement de rein sur donneurs vivants ? Conclusions Annexe Biographie des auteurs
Préface
Par le Pr. Christian Hervé, Directeur du Laboratoire d’Ethique Médicale et de Médecine Légale de l’Université Paris Descartes

En ce qui concerne la médecine et la biologie, une réflexion éthique peut s’effectuer de nombreuses manières. L’étude des concepts et celle des pratiques, considérées tour à tour, peuvent être éminemment instructives. Le choix ici fait dans ce livre est tout autre : il prend pour objet un fait particulier, la pénurie d’organes en Europe. Une autre méthodologie permet alors de donner la parole aux acteurs qui ont à faire avec cet objet : une analyse de chacun porte l’essentiel de ses compétences et ainsi permet l’alimentation d’un véritable débat en termes d’arguments validés, puisque ce sont les professionnels intéressés qui les avancent judicieusement. Ce débat s’inscrit naturellement dans une explicitation des positions de ceux qui pensent les limites de ces pratiques, notamment les philosophes, les juristes, les décideurs et les politiques. Une place privilégiée est faite aux patients, notamment dans la retranscription des questions-réponses qui fonde la réussite de cette approche, particulièrement par le sérieux du fait que toute question a une réponse la plus simple et compréhensible possible, de même que toute assertion un peu rapide peut être tempérée ou contestée par d’autres intervenants possédant des arguments à faire prévaloir.
Ce livre, qui fait suite au séminaire « La diversité des stratégies de lutte contre la pénurie d’organes en Europe », sur l’heureuse initiative du Ministère des Affaires Etrangères et Européennes et de la Commission nationale française pour l’UNESCO, représente donc en premier un excellent recueil de données actualisées compréhensible pour tout public ; il s’agit alors du témoignage d’un débat très utile dans la compréhension de la pénurie d’organes, notamment à partir de l’analyse des résultats des stratégies de lutte contre cet état de fait. Envisager les questions organisationnelles et éthiques permet de pointer les responsabilités qui doivent principalement être considérées et questionnées, en particulier cette obligation de faire communiquer les professionnels des prélèvements et de la greffe avec les décideurs et notamment les politiques, mais également la nécessité d’ouvrir ces questions à un public très large.
C’est ainsi que les interventions préliminaires donnent précisément le ton et la pertinence de cette heureuse initiative du Ministère des Affaires Etrangères et Européennes et de la Commission nationale française pour l’UNESCO. Soulignons la dimension d’humanité de ce livre à partir de l’explication liminaire du pionnier de la greffe cardiaque exprimant en quoi sa motivation d’innover réside en l’impérieux devoir de soulager une souffrance intolérable, posant le prélèvement et la greffe comme un acte humain et solidaire. Notons enfin l’importance de la référence au rationnel, à l’analyse des procédures et du recours aux problématiques philosophiques et de sciences humaines et sociales, alliage qui permet un fécond dialogue qu’Hans Jonas souhaitait déjà dans son Principe responsabilité et dans son ouvrage Pour une éthique du futur . Une telle démarche effectuée avec un public alors informé permet en ces conditions autant de donner un avis, voire de juger, non pas seulement sur les avancées des politiques publiques dans le temps, que de percevoir les pistes actuelles et futures en rapport avec le nombre important des variables (données démographiques, avancées biologiques ou médicales, économiques et politiques ou l’idée éthique que se fera l’homme de lui-même et de la société européenne qu’il construit…). En cela, dans ce séminaire, sont posées les voies de l’altérité, de la réciprocité, du respect, de la mutualité, de la transmission intergénérationnelle, de la considération du statut de la personne humaine et de l’humanité des comportements, altérité posée éthiquement par Paul Ricœur, comme la recherche d’une vie bonne, avec et pour les autres, dans des institutions justes.
La lecture de ce livre permet alors aux professionnels de revisiter avec le public, dans des conditions autres que la relation médecin-patient, des concepts et des procédures qui définissent l’habitude, ses limites et les critiques que doivent supporter les pratiques. C’est alors par la référence aux données de tous ordres des sciences, invoquées ici dans leur sens large, que les discussions éthiques peuvent être fécondes permettant de choisir les voies faisables, fonction de l’impact des différentes variables et de la cohésion sociétale sur des choix précis, parmi celles déterminées comme possibles.
L’explicitation des pratiques, considérées en fonction des diverses formes (de ramassage des patients par les secours d’urgence jusqu’à la greffe) permet à un esprit critique – auquel participe le public entretenu par cette comparaison des résultats des systèmes de chaque pays et de leurs résultats – d’entrevoir les faiblesses et les forces de chacune et même de percevoir nos limites de pensée. C’est ainsi, pour exemple, que l’épidémiologie clinique nous incite à construire des instruments d’observation sur les futurs besoins sanitaires en greffe hépatique, etc. Dans cette dimension épidémiologique, les données de la sécurité sociale montrent notamment que les taux des organes greffés en nombre de millions d’habitants sont semblables entre la France et l’Espagne, alors que les taux de refus sont plus importants en France (30 versus 15%) mais que le pourcentage des greffons prélevés à être transplantés est moindre en Espagne (72 versus 87%). Il n’empêche que c’est le chiffre de 50% français de « non prélèvement » qu’il convient de considérer et fonde toute l’ampleur du problème éthique. Ces constatations posent alors la nécessité d’améliorations autant d’un pays que de l’autre et conduisent à s’inspirer autant des succès que des difficultés de chacun. A contrario, vis-à-vis des pays qui acceptent des pratiques de tourisme de transplantation, c’est justement l’absence de rigueur médicale et d’évaluation critique des résultats qui prévaut. De m&

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