Traité de Médecine maritime (Coll. Traités)
622 pages
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Traité de Médecine maritime (Coll. Traités) , livre ebook

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Description

Le Traité de médecine maritime a non seulement pour objectif d’aborder les pathologies maritimes qui peuvent être rencontrées par les marins et les équipages mais aussi d’approfondir les aspects plus spécifiques liés à la gestion des risques, aux questions juridiques propres aux métiers de la mer et à la santé au travail. Sont ainsi explorés les particularités de l’environnement maritime, l’histoire de la médecine maritime, les risques et pathologies professionnels des marins, les aspects médicaux des naufrages, la toxicologie maritime et portuaire, les diverses maladies à bord, les urgences maritimes – telles que les hypothermies ou les plaies par morsures d’animaux marins, sans oublier les envenimations ou les traumatismes. La médecine de plongée subaquatique est également traitée dans un chapitre synthétique, pratique et facile d’accès.

Ce Traité de médecine maritime
constitue le premier ouvrage en français de cette envergure consacré à ce domaine de la médecine. Il est divisé en sept parties toutes rédigées par des professionnels experts, souvent membres de la Société française de médecine maritime.Riche et didactique, cet ouvrage de référence intéressera tout particulièrement les médecins (généralistes, urgentistes, dermatologues, médecins du travail…), les étudiants – en particulier ceux des diplômes universitaires de médecine maritime – et bien sûr les marins.

Si l’espace marin reste immense et, par certains aspects, méconnu, il s’avère être un lieu de passage unique, fabuleux et particulièrement passionnant à étudier tout autant qu’à préserver.


Partie I - La médecine maritime et son environnement
Le milieu maritime
1. Les océans : approche de géographie physique
2. Navires, milieux de vie et organisation du travail à bord
3. Droit national et international du marin
4. Règlement sanitaire international (RSI)
5. Action de l’État en mer,
6. Piraterie, N. Nikolić (Traduit de l’anglais)
Place de la médecine maritime
7. Histoire résumée de la médecine maritime en France, 
8. Rôles des médecins maritimes, 
9. Formation en médecine maritime
Conditions de santé et d’hygiène à bord
10. Vigilance et sommeil à bord
11. Processus de fatigue en milieu maritime : approche psychophysiologique
12. Stress et ennui chez les marins 
13. Mal de mer
14. Addictions chez les marins : alcool, tabac, drogues
15. Alimentation à bord : les conséquences sur la santé. Facteurs de risques cardiovasculaires associés et conseils de prévention sur le plan nutritionnel 
16. Dératisation, désinsectisation, désinfection à bord
17. Pharmacie de bord
18. Morts en mer
Toxiques et pathogènes dans l’environnement maritime
19. Agents pathogènes en eau de mer
20. Toxiques et consommation de poissons et de crustacés,
21. Effets des algues sur la santé
22. Polluants chimiques de l’environnement maritime

Partie II - Ambiances physiques à bord et toxicologie professionnelle

23. Bruit à bord des navires et son retentissement sur la santé des marins
24. Les vibrations à bord des navires et leurs effets
25. Ambiance lumineuse à bord
26. Ambiance thermique à bord
27. Effets biomédicaux des champs électromagnétiques rayonnés par les radars et les antennes de radiotélécommunications maritimes
28. Toxicologie des hydrocarbures et HAP. Épidémiologie chez les marins, clinique et prévention
29. Toxicologie des peintures navales
30. Toxicologie des produits transportés autres que les HAP
31. Toxicité des produits chimiques de bord,
32. Autres toxiques du bateau : amiante, organophosphorés
33. Toxicologie environnementale portuaire. Pollution de l’air

Partie III - Santé, sécurité et aptitude

34. Modèles applicables au risque maritime
35. Les facteurs cognitifs et la sécurité maritime
36. Aptitude médicale à la profession de marin. Aptitude à l’embarquement
37. Visite d’un navire de la marine marchande par le médecin des gens de mer

Partie IV - Pathologies maritimes d’origine professionnelle

38. Dermatologie maritime professionnelle
39. Pathologies respiratoires en milieu maritime
40. Affections articulaires et périarticulaires professionnelles touchant les marins
41. Cancers professionnels en milieu maritime

Partie V - Éléments de médecine de plongée

42. Histoire de la plongée et techniques actuelles
43. Aptitude à la plongée
44. Accidents de plongée

Partie VI - Médecine d’urgence en contexte maritime

Organisation/Techniques
45. Organisation opérationnelle de l’aide médicale en mer
45.1 Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage : CROSS
45.2 Place du SAMU de Coordination médicale maritime (SCMM)
46. Les plans « ORSEC » maritimes
47. Interventions médicalisées en mer
Pathologies urgentes
48. Naufragés/Survie en mer
49. Traumatologie à bord des voiliers
50. Psychopathologie du marin
51. Urgences neurologiques en médecine maritime
52. Urgences cardiovasculaires en milieu maritime
53. Ophtalmologie maritime
54. Oto-rhino-laryngologie maritime
55. Urgences odontologiques en mer
56. Aspects médicaux lors d’un feu de navire
57. Régulation thermique et hypothermie
58. Aspects épidémiologiques, physiopathologiques et thérapeutiques de la noyade
59. Gestion des pathologies chirurgicales urgentes à bord

Partie VII - Médecine d’escale et médecine embarquée

60. Morsures et envenimations par animaux marins
61. Paludisme
62. Dermatologie maritime des loisirs
63. Pathologies infectieuses maritimes
64. Maladies transmises par les poux et les tiques
65. Vénérologie en milieu maritime

Index

Informations

Publié par
Date de parution 15 juillet 2015
Nombre de lectures 211
EAN13 9782257706171
Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,7950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Préface
Comme tous les médecins, j’ai fait mes classes à Libourne en Gironde où l’on choisissait son affection en fonction de son résultat au concours, après deux mois de formation à la médecine de guerre. Attiré par la mer, je souhaitais embarquer sur un navire militaire, mais à défaut, je choisis de faire mon service national au quartier des Affaires maritimes de Marseille. Mon travail consistait à faire la visite annuelle d’aptitude à la navigation des pêcheurs et du personnel navigant, ainsi que la visite annuelle de sécurité des bateaux du commerce. Dans le groupe d’experts – mécanicien et sécurité –, j’étais la dernière roue du carrosse. Je devais m’assurer que la liste des médicaments obligatoires était bien pourvue, j’en profitais pour jeter un œil sur la date de péremption de certaines boîtes au hasard et enfin je demandais au lieute-nant qu’il me présente le certificat d’eau potable et de dératisation. Ces visites se terminaient par un bon déjeuner offert par l’armateur où il était encore possible de discuter de certaines prescriptions pour des travaux qui risquaient d’immobiliser longtemps le navire. Cette année passée au bord de la Méditerranée m’ouvrit les yeux sur le monde maritime et développa mon intérêt pour les bateaux et la navigation. J’en profitais pour passer un diplôme de médecin de marine marchande au cas où des opportunités se présenteraient.
J’allais une fois par semaine faire les visites médicales au Quartier de Toulon, où je fis la connaissance du Père Jaouen ; son deuxième trois mâts, leRara Avis, était là pour des campagnes d’hiver. Après quelques échanges il me lança de sa voix de stentor qui couvrait les claquements du mistral :
« Cet été nous allons participer à un rassemblement de grands navires écoles à New York pour les fêtes du bicentenaire de l’indépendance américaine. Je cherche un médecin pour leBel Espoir, ça vous intéresse ? »
Le 2 mai 1976, j’embarquais à Plymouth pour la « Course des Grands Voiliers ». C’était mon premier embarquement et j’éprouvais une grande fierté à me trouver là au milieu de cette flotte de navires presti-gieux ; j’étais impressionné, j’en avais la chair de poule.
Nous quittions les côtes anglaises au milieu d’une forêt de mâts et de vergues sur lesquels grimpaient les gabiers des plus grands bateaux écoles du monde : leKruzenshtern, leTovaritch, également soviétique, le polonaisDar Pomorza,le norvégienChristian Radich, le portugaisSagres II, l’américainEagle…, et le Bel Espoir, le trois mâts de la réhabilitation des jeunes qui représentait la France. Le Père Jaouen m’avait recruté pour veiller à la santé d’un équipage très hétéroclite d’une trentaine de personnes, un mélange de délinquants repentis, de toxicomanes en cure de sevrage, d’handicapés moteur, d’une famille danoise et des élèves de la Marine marchande. J’avais deux années d’expérience d’interne en chirurgie et de nombreux mois de médecine générale en remplacement de confrères. J’avais fait aussi des gardes de nuit dans une clinique psychiatrique à Marseille qui accueillait des toxicomanes, ce qui me valait de connaître un peu le milieu, le vocabulaire et ses pratiques.
Pour cette navigation transatlantique, qui allait durer plusieurs mois, j’étais arrivé à bord avec une caisse médico-chirurgicale que je pensais complète. Me voyant embarquer avec tout ce matériel, le Père Jaouen s’approcha de moi : « Dis donc toubib, c’est un hôpital que tu nous amènes ! Mais est-ce qu’au moins tu n’as pas oublié les pilules ? – Quelles pilules ? – Tu vas voir, après deux semaines de mer, en principe sans « came », c’est le deal que j’ai avec eux, en arri-vant sous le soleil, les gars et les filles vont commencer à se chauffer. Ça baise et je ne veux pas d’emmerde ! Alors il faudra que tu leur donnes la pilule. »
VIIIde médecine maritime Traité
Il ne comptait pas à raison sur les gars pour avoir l’idée d’enfiler une capote (c’était d’ailleurs un autre oubli de ma part). En 1976, on ne parlait pas de protection contre le sida, qui a popularisé l’usage du préservatif, et le remboursement par la Sécurité sociale de la pilule contraceptive n’était autorisé que depuis 1974. La thérapie du large chère à Michel Jaouen a toujours été de provoquer une rupture avec les réseaux à terre, ceux de la drogue et de la délinquance, et de mixer des populations différentes, faire en sorte que les gens se parlent, découvrent d’autres existences. « J’ai vu un haut fonctionnaire de l’administration pénitentiaire et un délinquant fraîchement sorti de prison dégueuler côte à côte par-dessus bord, ça crée des liens, ils ne se regardent plus avec défiance ! » Cette première traversée de l’Atlantique fut une intense école de vie. J’avais pris goût à la navigation, au matelotage, aux manœuvres, à faire le point au sextant, à cette vie de nomade. Je savais que la mer ferait maintenant partie de ma vie. Suivirent une tentative de record de l’Atlantique sur le quatre mâts d’Alain Colas et la course autour du monde 1977-1978 surPen Duick VI avec Éric Tabarly. Partageant le quart avec des marins d’exception comme Philippe Poupon, Titouan Lamazou, Jean-François Coste, Olivier Petit… le médecin de bord s’était vite muté en équipier à part entière, je prenais mes heures de barre. Pendant une année entière je n’ai pas vraiment exercé la médecine, mis à part soigner des plaies, inciser des abcès, soulager des douleurs, traiter des angines… Mais j’ai pris la mesure de l’importance du médecin sur un navire isolé en mer : être à l’écoute, apaiser les tensions, rassurer et agir si besoin. En cas de doute sur la gravité d’une situation, le médecin est là pour prendre sur lui la décision de continuer où alerter sur l’urgence de rejoindre la côte la plus proche. Par la suite, surJapyHermesau Groenland,Gauloise 3en Patagonie et surAntarctica, mon rêve de navire polaire, je fus à la fois l’instigateur des projets et le médecin de bord. J’ai eu la chance pendant quarante ans d’expéditions de ne pas avoir de pathologie sévère à traiter et de ne perdre aucune personne. Il y a quelques jours je regardais l’Hermionetoutes voiles dehors, mettre le cap sur l’Amérique. Seul navire à l’horizon, rien n’avait changé dans ce décor intemporel, depuis ce jour de 1780 où le vaisseau original conduisait La Fayette sur le front des insurgés en quête d’indépendance. J’imaginais les 250 hommes d’équipage entassés sur plusieurs niveaux dans un espace réduit de 40 mètres de long sur 10 mètres de large, avec une hauteur sous barreau qui ne dépassait pas 1,5 mètre. Ils partaient pour une traversée de deux mois, dans des conditions de confort et d’hygiène qu’on a peine à imaginer. Atteints de scorbut, de malnutrition, de traumatismes et autres maladies infectieuses, la pharmacopée du médecin de bord était fort limitée pour faire face à tous ces périls et sauver des vies. Poussés aux frontières de la résistance humaine, de nombreux marins mourraient en route, leurs corps étaient jetés à la mer.
Aujourd’hui la réplique de l’Hermionen’est pas ce qu’on peut appeler un navire confortable, puisque les 80 membres d’équipage se partagent des espaces de vie identiques. Mais l’hygiène, la cuisine et l’assistance médicale sont en conformité avec les temps modernes. Je regardais s’éloigner cette frégate, me projetant un instant dans la vie de tous ces jeunes volontaires, comme je le fus à leur âge, partant pour une aventure exceptionnelle qui les marquera pour la vie.
Ayant appris au cours de mes navigations le rôle du médecin de bord et ce à quoi il est confronté, je peux dire d’expérience que ceTraité de médecine maritimeest un ouvrage très complet, qui aborde tous les sujets de façon très didactique, accessible à tous les navigants. On y apprend à diagnostiquer et à traiter soi-même tout type de pathologie, notamment les urgences, à se faire épauler par les médecins du SAMU spécialisés dans l’assistance aux navires en mer. Cet ouvrage traite aussi de sujets plus généraux : l’océanographie, le droit de la mer, la médecine du travail des marins, la plongée… C’est un livre précieux, à mettre à bord de tous les bateaux.
Jean-Louis Étienne Belle Île, le 10 mai 2015
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