Vieillissement et alzheimer
138 pages
Français

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Vieillissement et alzheimer , livre ebook

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Description

L'allongement de la vie a révélé l'ampleur épidémiologique de maladies neurodégénératives comme la maladie d'Alzheimer. Cette dernière bouleverse le sentiment de Soi de manière tout autre que le vieillissement normal. Cet ouvrage s'adresse à tous ceux, professionnels, parents, chercheurs qui s'interrogent sur les moyens et la manière de repenser l'humain et d'accompagner la personne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2012
Nombre de lectures 83
EAN13 9782296986503
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Roger GIL






VIEILLISSEMENT
ET ALZHEIMER

Comprendre pour accompagner








L’Harmattan
Du même auteur
Neuropsychologie. Masson, 1996 ; 2000 ; 2003, 2006, 2010 (5 e édition).
Les potentiels évoqués cognitifs en neurologie et en neuropsychologie. Rapport de Neurologie publié par le Congrès de Psychiatrie et de Neurologie de Langue Française, Masson, Paris, 1997.

Chapitres d’ouvrages :

– Brief cognitive examination (BEC) : a french standardized method for quick bedside assessment of cognitive performance. Application to senile dementia of the Alzheimer type. R. GIL, G. TOULLAT, L. BOISSONNOT, J.P. NEAU, in Senile Dementias : early detection. Number I, Current Problems in senile dementias, edited by A. BES, J. CAHN, S. HOYER, J.P. MARC-VERGNES and H.M WISMEWSKI, John Libbey Eurotext, London-Paris, 1986.
– Stratégies thérapeutiques. Troubles démentiels, in Thérapeutique Psychiatrique, J.L. SENON, D. SECHTER, D. ROCHARD, Hermann Éditeurs, Paris, 1995, 853 – 871.
– La maladie d’Alzheimer : délabrement identitaire de la personne humaine, en collaboration AVEC C. ORNON, E-M. ARROYO-ANLLO, V. BONNAUD, in COLLOQUE IDENTITES, PUF, Rennes, 2004.
– Introduction historique à la neuropsychologie clinique et à la neurologie du comportement, in Neuropsychologie clinique et neuropsychologie du comportement ; sous la direction de TH. BOTEZ-MARQUARD ET F. BOLLER, Les Presses de l’Université de Montréal, 2005.
– Les fonctions instinctuelles, in Traité de Neuropsychologie clinique, Neurosciences cognitives et cliniques de l’adulte, B. LECHEVALIER, F. EUSTACHE ET F. VIADER, de Boeck, Bruxelles, 2008.
– Mémoire et mémoires, garantes de l’identité humaine, in Alzheimer, éthique et société, ouvrage collectif coordonné par E. HIRSCH ET F. GZIL, Erès, Toulouse, 2012.
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-98650-3
EAN : 9782296986503
Citation

« Un reflet du ciel éclairait leurs visages. Rieux eut soudain un rire d’amitié : -Allons, Tarrou, dit-il, qu’est-ce qui vous pousse à vous occuper de cela ? – Je ne sais pas.
Ma morale peut-être. – Et laquelle ? – La compréhension ».
Albert Camus, La Peste , in Théâtre, Récits, Nouvelles , Paris, Gallimard, 1962, Bibliothèque de la Pléiade, p. 1323.
Introduction
La durée de la vie humaine s’accroît sans cesse depuis la deuxième moitié du vingtième siècle. Cette progression de l’espérance de vie n’a pas encore atteint son asymptote car on meurt le plus souvent non de vieillesse mais de maladies favorisées par la vulnérabilité croissante liée au vieillissement. D’ailleurs la maladie qui emporte le sujet âgé s’inscrit elle-même dans un contexte polypathologique qui définit le cadre de ce que Charcot appelait la pathologie sénile 1 qui relève aujourd’hui d’une spécialité médicale appelée gériatrie. L’allongement de la durée de vie ne procède donc pas stricto sensu de progrès dans l’art de retarder le vieillissement des cellules, des organes, des tissus mais bien plutôt de progrès médicaux qui ont permis de prévenir et de mieux soigner les maladies infectieuses, les maladies cardio et cérébro-vasculaires, le cancer. Bien entendu la recherche médicale s’intéresse aussi à la biologie du vieillissement qu’il s’agisse du vieillissement « normal » ou des maladies dégénératives conçues comme une amplification, une accélération mais aussi un bouleversement du vieillissement « normal ». L’allongement de la durée de vie est l’aboutissement progressivement exaucé d’un vieux rêve de l’humanité. Ainsi une longue vie est conçue dans les écrits bibliques comme la « rétribution » accordée par Dieu aux justes. Et c’est ainsi qu’il est écrit qu’Abraham mourut à 175 ans, « dans une vieillesse heureuse et rassasié de jours » 2 . La vie est ainsi comparée à un repas qui peut s’interrompre dès lors que la faim de vivre serait apaisée et l’on pourrait ainsi quitter la vie comme on quitte la table, sans regret, sans douleur, sans crainte, sans amertume parce que rassasié et comblé. Et c’est bien d’ailleurs ce qui fait toute l’équivoque de ce rêve de longévité qui coexiste de manière pathétique avec le spectre d’un vieillissement conçu comme une déchéance progressive et implacable. Abraham lui-même fut incrédule quand Dieu lui promit un fils : « Un fils naîtra-t-il à un homme de cent ans, et Sarah qui a quatre-vingt-dix ans, va-t-elle enfanter 3 » ? Le désir de longévité n’est pas un rêve de vieillesse mais le rêve d’un prolongement de la jeunesse qui reporterait sine die la mort car l’on craint le vieillissement qui de déchéance en déchéance préfigure de manière lancinante l’extinction de la vie.
Le vieillissement de l’être humain est d’abord le vieillissement de son cerveau. Il l’est intrinsèquement mais il l’est aussi parce que le cerveau est le substrat biologique des comportements, des pensées, des émotions humaines, déployé comme une interface entre la personne humaine d’une part, le corps humain et son environnement d’autre part. Le vieillissement de l’être humain ne peut se lire qu’à travers le dioptre du vieillissement de son cerveau et à travers lui, du vieillissement de tous les organes.
1 CHARCOT J.-M., Leçons cliniques sur les maladies des vieillards et les maladies chroniques , Paris, Adrien Delahaye, libraire-éditeur, 1874, p. 14.
2 Genèse, 25, 8.
3 Genèse, 17, 7
Chapitre 1. Le vieillissement normal : quelles réalités ? Quels risques identitaires ?
Le vieillissement est une réalité morphologique et physiologique
Le vieillissement imprime au corps, aux organes et tissus qui le composent des modifications morphologiques dont la plus emblématique est le blanchiment de la chevelure 4 . Dans l’éloge funèbre de Pulchérie, fille de l’empereur Théodose, Grégoire de Nysse 5 écrivait : « Que trouvez-vous donc de si attrayant dans cet âge ? Sont-ce les yeux rouges et malades ? Les rides qui sillonnent le visage ? Les dents branlantes et générant des paroles mal articulées ? Regretteriez-vous des mains tremblantes, un corps penché vers la terre ? Enviez-vous le sort du vieillard qui chancelle ou succombe sous le poids de sa frêle existence et qui a besoin d’un soutien pour le conduire ? Voyez-le : son cœur est froid, sa raison délire ; et le son de sa voix est choquant et ridicule. Telles sont les infirmités compagnes inévitables de cette triste saison »… On voit ainsi combien le vieillissement « normal » a du mal à être distingué du vieillissement pathologique tant la vieillesse apparaît comme un temps de vulnérabilité voire de déchéance. De manière plus dépouillée, Charcot décrivait « l’aspect extérieur du vieillard : cette peau sèche et ridée, ces cheveux rares et grisonnants, cette bouche privée de dents, ce corps voûté et ramassé sur lui-même » et il ajoutait : « tous ces changements correspondent à une atrophie générale de l’individu 6 ». On pourrait, sans être exhaustif, ajouter à cette description morphologique du vieillissement les rides qui creusent la peau, les graisses qui font proéminer les abdomens des hommes tandis que les femmes doivent redoubler d’efforts diététiques pour ne pas encombrer leurs cuisses de disgracieuses « culottes de cheval » ; la posture générale du corps peut aussi être modifiée par l’affaiblissement de la vue et de l’audition.
Ces modifications morphologiques « visibles » se doublent de modifications physiologiques qui retentissent sur les performances physiques, ce qui impose de s’adapter aux conséquences musculaires, ligamentaires, respiratoires et cardiaques du vieillissement. Les sportifs de haut niveau le savent bien, eux qui doivent, au seuil de l’âge mûr, abandonner la compétition. Mais tout un chacun sait que l’adaptation physique à l’effort évolue avec l’âge. Aussi l’activité physique doit tenir compte des performances décroissantes de l’appareil locomoteur comme de la tolérance cardiaque à l’effort qui doit faire d’ailleurs l’objet d’une surveillance attentive chez celles et ceux qui souhaitent poursuivre des activit&#

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