1 Crise de l Euro: comment en sortir ?
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Description

1 Crise de l'Euro: comment en sortir ? Une fois n'est pas coutume, je vais vous ramener en faculté, ce qui pour beaucoup d'entre-nous remonte à plusieurs décennies, mais j'ai trouvé fort intéressant en cette nouvelle période d'incertitude qui s'ouvre devant nous aujourd'hui, de remonter en cette fin d'hiver 2009 sur les bancs de l'Université Paris Dauphine. Un cours magistral L'exposé du 5 février 2009 réalisé à l'université de Paris Dauphine par mon ami Gérard Bekerman, Directeur du M2 Professionnel de Techniques Financières et Bancaires et du Magistère Banque Finance de l'Université de Paris n Panthéon-Assas, par ailleurs également Président de l'AFER revêt en ce mois de Septembre 2011 un caractère particulier compte tenu de la nouvelle période d'incertitudes économiques et financières qui se profile devant nous. Que disait-il en substance dans cet exposé : - Tout d'abord il rappelait l'origine «du mal qui accable depuis plus d'un an les marchés financiers dans le monde» (Cf. la crise de 2008) - Puis, il faisait une analyse de l'évolution de la situation et les enseignements qui pourraient en être tirés en rappelant que : «Toute crise a pour vocation de détruire, de remettre parfois même en question, un ordre. Mais une crise a aussi une autre vocation que celle de créer des opportunités, des ouvertures, des solutions desquelles peut sortir un nouvel ordre, parfois meilleur que le précédent.

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Publié le 01 octobre 2011
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Langue Français

Extrait

1 Crise de l'Euro: comment en sortir ?
Une fois n'est pas coutume, je vais vous ramener en faculté, ce qui pour beaucoup d'entre-nous remonte à plusieurs décennies, mais j'ai trouvé fort intéressant en cette nouvelle période d'incertitude qui s'ouvre devant nous aujourd'hui, de remonter en cette fin d'hiver 2009 sur les bancs de l'Université Paris Dauphine.
Un cours magistral
L'exposé du 5 février 2009 réalisé à l'université de Paris Dauphine par mon ami Gérard Bekerman, Directeur du M2 Professionnel de Techniques Financières et Bancaires et du Magistère Banque Finance de l'Université de Paris n Panthéon-Assas, par ailleurs également Président de l'AFER revêt en ce mois de Septembre 2011 un caractère particulier compte tenu de la nouvelle période d'incertitudes économiques et financières qui se profile devant nous. Que disait-il en substance dans cet exposé : - Tout d'abord il rappelait l'origine «du mal qui accable depuis plus d'un an les marchés financiers dans le monde» (Cf. la crise de 2008) - Puis, il faisait une analyse de l'évolution de la situation et les enseignements qui pourraient en être tirés en rappelant que : «Toute crise a pour vocation de détruire, de remettre parfois même en question, un ordre. Mais une crise a aussi une autre vocation que celle de créer des opportunités, des ouvertures, des solutions desquelles peut sortir un nouvel ordre, parfois meilleur que le précédent.» J'ai toujours admiré l'optimisme sans faille de mon ami Gérard et sa foi inébranlable en l'espèce humaine. F o r c e est de c o n s t a t e r que malheureusement, les faits sont têtus et que les mêmes causes produisent souvent les mêmes effets !
Après un bref rappel de la définition des «subprimes», nous avions droit aux différentes analyses sur le traitement notamment par la FED de ce qui a constitué le plus grand séisme qu'a connu la sphère financière mondiale depuis 1929. Nous ne nous attarderons pas sur ces éléments déjà largement commentés dans les Médias, mais je souhaiterais rappeler que si la crise s'était limitée aux problèmes des subprimes, elle n'aurait jamais connu les dramatiques conséquences qui s'en sont suivies sur les places financières mondiales (graphique ci-dessous).
Que peut-on constater si ce n'est une destruction massive de valeurs et au-delà, l'émergence d'une crise de confiance sans précédent dans nos sociétés développées dont nous subissons aujourd'hui les effets dévastateurs. Un chiffre plus que tout autre illustre cette dérive qui nous est présentée lors
de cet exposé, d'après les statistiques de la Banque des Règlements Internationaux, la doyenne des institutions financières officielles, les encours notionnels dérivés de gré à gré représentent, avec 683.000 milliards de dollars, plus de 15 fois le total de bilans des banques commerciales dans le monde et 45 fois le PIB américain, Sans avoir d'informations récentes, je pense sans me tromper que nous avons dû connaître depuis 2009 un accroissement très sensible de ce chiffre. Sans rentrer dans les détails de la signification de cette terminologie de «notionnels ou notional out standing» nous pouvons aisément comprendre que ces encours de dérivés semblent connaître une expansion sans limite et totalement hors de contrôle. Le résultat de cette situation s'est traduit par une chute considérable de la capitalisation boursière en US dollar des principales banques comme le montre le tableau cidessous. Au delà des conséquences pour les actionnaires de ces banques, l'obligation de l'intervention des Etats dans ce secteur a engendré une frustration des populations face à l'impunité dont la finance a semblé jouir en cette période marquée par le retour du chômage.
Un rendez-vous avec l'Histoire
L'ensemble de nos responsables politiques ont aujourd'hui un rendez vous avec l'histoire ; Comment mieux qualifier la situation à laquelle ils sont confrontés avec cette nouvelle crise qui semble se dessiner sur l'ensemble des places financières mondiales. Nous assistons au «Crépuscule des dieux... de la finance» car une fois de plus la finance, qui n'a pas su tirer les leçons de la crise de 2008 se trouve confrontée à risque systémique qui si des mesures ne sont pas prises rapidement, nous conduira à une crise beaucoup plus importante que 2008. Car soyons clair, la crise des dettes souveraines est avant tout une crise bancaire, en effet les banques sont dans leurs grandes majorités incapables d'absorber les pertes qui seraient issues d'un provisionnement massif de ces créances. Certes, les bilans des banques sont solides mais ce qui est anticipé par les marchés, est la convergence d'une récession massive et du provisionnement des créances douteuses, ce qui explique les violentes corrections dont font l'objet les valeurs bancaires depuis quelques semaines. La récente découverte au sein de la prestigieuse banque UBS d'une nouvelle fraude à la Kerviel est la preuve que la finance n'a pas su tirer les leçons de la crise de 2008, obligeant ainsi les politiques à prendre des décisions drastiques conduisant par anticipation à la séparation des métiers et au renforcement des fonds propres par l'entrée au capital des Etats. La banque universelle à la française tant prônée par le patron de la BNP voit vaciller aujourd'hui les fondements mêmes de sa légitimité. Les politiques se trouvent donc, plus tôt qu'ils ne le pensaient, face à un rendez-vous avec l'histoire car nul ne pourra leur pardonner aujourd'hui de ne pas prendre les mesures qui auraient dû être prises à la suite de la crise de 2008. Séparer les métiers et entrer au capital des banques, pour une meilleure régulation, devient aujourd'hui un impératif qui seul pourra éviter un cataclysme financier dont l'ensemble des états européens, compte tenu de son niveau d'endettement, ne pourrait se relever. Messieurs les politiques, il ne faut plus tergiverser, il faut agir ! Des décisions que vous serez amenés à prendre, dépendront le futur de nos enfants et de nos petits-enfants.
Christian Ciganer?Albeniz, a conseillé au cours de sa carrière de grands groupes industriels et financiers parmi lesquels Framatome, Axa en passant par Lagardère, Crédit Foncier ou Accor. Il a par ailleurs participé à la rédaction de plusieurs textes ou rapports de référence, dont récemment le Rapport d'Information sur l'Epargne Retraite (mai 2003), laproposition « la cession du patrimoine public au service de la défense du système de retraite » (juin 2004), ou le rapport « Prévention des difficultés d'entreprises, sécurisation du financement des PME » (décembre 2004).
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