DABO NE REGRETTE PAS ST-ETIENNE

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• Publié par: le-foot-st-etienne
• Publié le: 13 janvier 2011
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• Langue: Français

Extrait

DABO NE REGRETTE PAS ST-ETIENNE

Au printemps dernier, son départ vers le FC Séville fut l'un des feuilletons les plus mal vécus par l'ASSE et son président, Roland Romeyer, qui espéraient récupérer un peu d'argent à une période difficile pour le club. "Je ne vais pas épiloguer, mais les joueurs d'aujourd'hui ont des valeurs dans lesquelles je ne me reconnais pas, déclarait Romeyer dans Le Foot St-Etienne. Ils ne pensent qu'au fric... J'aurais aimé que Mouhamadou n'oublie pas que sa réussite est également due à son club formateur. Avant qu'il s'en aille, je lui ai cité les cas de Guillaume Hoarau et Jimmy Briand, deux grands bonhommes qui ont prolongé leur contrat avant de partir. J'espérais un petit retour. Avec cet argent, on aurait pu faire venir d'autres jeunes du centre d'Yeggo à Dakar avec lequel on est partenaire. Je me souviens qu'à l'époque où on a pris Dabo, il était en balance avec un autre joueur du même centre. Ça s'était joué à pile ou face. Aujourd'hui, l'autre joueur, il est toujours là-bas avec une situation financière très précaire. Ça aurait pu être l'inverse." A 23 ans, l'international espoir qui avait été appelé par Raymond Domenech face à l'Argentine à Marseille en février 2009 (sans entrer en jeu), était en fin de contrat et donc extrêmement sollicité. Tour à tour, Lyon, Dortmund et le FC Séville sont entrés en contact avec son agent, autant attirés par son profil de défenseur polyvalent, capable d'évoluer à droite comme à gauche, que par le faible coût de l'opération. Un international espoir qui jouit d'une double nationalité franco-sénégalaise... et qui n'entendait pas faire de cadeaux à un club formateur qui avait refusé un an auparavant son départ pour le FC Valence en plaçant la barre du transfert à des hauteurs inabordables. C'est donc encore écorché par ce faux départ que Mouhamadou a abordé les négociations avec le FC Séville. "L'an dernier, St-Etienne ne voulait pas que j'aille au FC Valence, déclarait-il à son arrivée en Andalousie pour se justifier. L'ASSE avait demandé beaucoup d'argent et Valence n'avait pas pu s'aligner. Lorsque Séville m'a sollicité, comme j'étais en fin de contrat, ça a été plus facile. On m'a proposé de prolonger à St-Etienne mais je pense qu'il était important que je découvre un autre championnat. J'ai toujours aimé la Liga et je suivais le FC Séville avec la génération Suker." C'est donc un contrat de quatre ans et un salaire multiplié par trois qui attendait Dabo, l'un des plus sûrs espoirs du foot français qui était tout à son joie à sa présentation à la presse espagnole en août dernier : "J'ai senti une grande attente et une grande chaleur de la part des supporters, disait-il sur le site officiel du club. Je crois que toutes les conditions sont réunies pour que je sois heureux ici. Je suis content, je pense que les habitants de la ville respirent et vivent le football. Nous espérons qu'ils nous donneront la force pour bien commencer et terminer la Liga..." Le tout en espagnol comme pour bien faire comprendre à un environnement plus que passionné qu'il voulait mettre tous les atouts de son côté pour réussir son défi. Six mois après, entre rêves et réalité, Mouhamadou aura plutôt bien géré son apprentissage de la Liga. Titulaire à douze reprises sur le côté droit de la défense il a confirmé ses capacités à se faire aux caractéristiques du foot espagnol : "En France, le travail est surtout axé sur la tactique alors qu'ici on met davantage l'accent sur la technique. C'est ça que j'aime dans le foot espagnol et je m'y sens à l'aise." Avec le soutien de deux autres français, Escudé et Konko, de Kanouté et de Zokora, ex-lyonnais et ex-stéphanois, il se sentirait déjà presque chez lui. "Mon adaptation s'est bien passée. La colonie française l'a facilitée. Mes coéquipiers sont sympathiques, ils m'ont permis de bien me fondre dans le groupe. Dès mon arrivée, j'ai pu voir que Séville est l'une des meilleures équipes au monde. Il y a des nouveaux, des jeunes mais aussi des joueurs plus âgés comme Kanouté, qui sont très importants au FC Séville. Freddy me donne toujours de bons conseils, il est très important pour moi. Didier Zokora m'avait dit que le FC Séville était une très bonne équipe, chaque année très compétitive. Il m'a dit que les Sévillans vivaient pour le football. C'est quelque chose de très important pour un joueur. Le public est très chaleureux, il nous encourage beaucoup. Je ne suis pas déçu." Au milieu d'une multitude d'internationaux, français, argentins, uruguayens, serbes, espagnols, brésiliens ou ivoiriens, Dabo est également apprécié d'un coach, Antonio Alvares, qui s'était déplacé spécialement pour lui à St-Etienne en fin de saison dernière pour le convaincre. Un coach qui sentait tout le bénéfice qu'il pourrait dégager d'une association Dabo-Navas sur son côté droit. Si jusqu'à présent les résultats sont mitigés, avec une élimination en barrages de la Ligue des Champions face à Braga (0-1, 3-4) et une place dans le milieu de tableau de la Liga, Dabo se contente d'apprécier les moments rares qu'il vit au coeur de ce football espagnol qui domine le monde : "Sur le flanc droit, j'évolue derrière Jesus Navas. C'est un grand joueur. Nous communiquons beaucoup. C'est l'un des meilleurs joueurs du monde, c'est un privilège de jouer avec lui. Mon objectif est de jouer autant de matches que possible et de gagner des titres." Cette saison ce sera très compliqué car même la troisième place paraît inaccessible. Seule l'Europa League (où le FC Porto est au programme des 16èmes de finale) et la coupe du Roi, où le FC Séville a éliminé Malaga en huitième en début d'année sans Dabo, suspendu et qui a aussi manqué le premier match de 2011 face à Osasuna (1-0), parait à portée de mains à condition de ne pas craindre les deux monstres sacrés castillans et catalans du Real et du Barça. Depuis son départ de St-Etienne, l'enfant qui a grandi à Khar Yalla à Dakar, au Sénégal, ouvre grand ses yeux avec l'ambition de "rester ici de nombreuses années." Sans regret.

"UN PRIVILÈGE DE JOUER AVEC UN DES MEILLEURS JOUEURS DU MONDE..."

LE SAVIEZ-VOUS ? Avec son coéquipier Abdoulaye Konko, Mouhamadou Dabo bénéficie de la double nationalité et il est à ce titre aujourd'hui pisté par le sélectionneur du Sénégal, Amara Traoré qui espère en convaincre au moins un des deux, sinon les deux, de choisir leur pays d'origine, car son groupe est en manque de défenseurs latéraux. Dans ce but, Traoré était à Séville en fin d'année pour discuter avec les deux internationaux espoirs français...