O'Connor, le plus Australien des Français...

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• Publié par: le-journal-du-rugby
• Publié le: 21 juillet 2012
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Extrait

O'Connor, le plus Australien des Français...

"Son innocence lui permet de tenter beaucoup de choses."

Marvin O'Connor est un diamant brut. Joueur de rugby franco-australien, il est le fils d'un treiziste australien venu en France jouer au rugby. Le jeune Marvin fait ses premières gammes à Annemasse (Haute-Savoie), avant de rejoindre Grenoble en cadets. Les événements s'enchaînent alors bien vite. Il fête sa première sélection pour l'équipe de France en moins de 18 ans. Il fait aussi partie du Pole France et de l'équipe de France en moins de 19 ans. Au pôle France, il est d'ailleurs formé au poste de demi de mêlée. Mais c'est à celui d'ailier que Grenoble décide de le faire jouer en équipe première (Pro D2). Il joue ensuite une fin de saison dans le groupe pro durant la saison 2009-2010 puis s'impose définitivement au cours de la saison suivante.

En début d'année 2011, alors que son contrat espoir expire, de nombreux clubs l'approchent pour le recruter. L'Aviron sera son premier choix après avoir été conseillé par ses amis du groupe France. Lors de sa première saison à Bayonne, il est de suite catalogué comme le grand espoir du rugby français. Mais alors que la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande se dispute, l'ailier occupe une place d'intérim dans le groupe professionnel. Malgré le retour de certains internationaux dont Joe Rokocoko, Marvin réalise de superbes prestations, reléguant ses concurrents sur le banc de touche. Après une première saison en Top 14 réussie, ses dirigeants lui accordent de plus en plus leur confiance, signe d'un grand talent. A 21 ans, il a tout l'avenir devant lui. Il n'y a qu'à voir comment Marvin O'Connor a brillé avec les Barbarians récemment en tournée pour s'en convaincre : "J'ai tiré beaucoup d'enseignements de cette expérience. On a vécu une aventure humaine et sportive extraordinaire, avec les joueurs, l'encadrement, les anciennes gloires du rugby français. De les côtoyer pendant onze jours non stop, fait apprendre beaucoup de choses. Et comme on a bien joué sur le terrain, que demander de mieux !". Cela a-t-il effacé quelque peu la déception de ne pas avoir été retenu pour la tournée en Argentine ? "Non, je n'ai pas pris cela comme une déception. Je sais qu'il me reste encore beaucoup de progrès à faire, avant d'en arriver à ce niveau. Tout joueur de rugby y pense, mais pour ma part, les Bleus me semblent encore loin. Je veux continuer à me focaliser sur moimême avant de penser à des choses qui n'arriveront peut-être jamais...". Quoi qu'il en soit, comme un bonheur n'arrive jamais seul, l'ailier a signé un contrat professionnel avec l'Aviron : "C'est une immense satisfaction. Ce n'est pas un accomplissement. Le plus dur reste à faire. Mais j'en suis très heureux. J'ai envie de redoubler d'efforts notamment dans mon jeu au pied qui reste mon point faible". Fils d'un treiziste australien donc, le jeune O'Connor a décidément de qui tenir : "Si j'avais annoncé à mon père que j'aurais opté pour le football étant petit, il m'aurait probablement renié (éclat de rires). Non, je plaisante. Mon père n'était pas un joueur qui avait d'immenses qualités, mais il m'a toujours dit qu'il fallait beaucoup s'entraîner et être assidu pour réussir. Lui y est parvenu comme cela. J'essaie de rester dans la même optique. Si cela marche, tant mieux. Sinon, ce sera là vie. Je tente de mettre tous les ingrédients de mon côté pour réussir". Quand on évoque ses racines australiennes, O'Connor les ressent au plus profond de ses tripes : "C'est essentiel. A l'heure actuelle, mes deux soeurs et mes deux parents se trouvent en Australie. J'ai toute ma famille là-bas ; mes grands-parents, mes tantes, mes cousins, mes oncles. Je suis très attaché à ce pays. J'essaie de m'y rendre le plus souvent possible. Rugbystiquement, je trouve que les meilleurs joueurs du monde se trouvent là-bas aussi. Il n'y a pas de hasard. Ils ont été champions du monde. On voit souvent les Australiens ou les Néo-Zélandais comme les plus forts au monde. Ce n'est pas pour rien". De grands noms de notre rugby ont croisé son chemin. Ils sont tombés sous le charme. "J'ai croisé Marvin lors de tests physiques à Marcoussis, raconte Maxime Mermoz. Il est assez bas sur les appuis. Il va vite. Il est costaud. Il apporte le danger et est bon en un contre un". L'ancien entraîneur des arrières du XV de France Emile Ntamack ne tarit pas non plus d'éloges à son sujet : "Ce joueur-là, je l'apprécie tout particulièrement. C'est un élément très talentueux. Il dispose de très bons appuis. Il est dur à l'impact. C'est un jeune joueur qui a beaucoup d'enthousiasme en lui. Son innocence lui permet de tenter beaucoup de choses. Je le vois comme un élément d'avenir au plus haut niveau. Il apprend. C'est un joueur qui a montré dès les catégories de jeunes qu'on pouvait s'appuyer dessus. Il a découvert le Top 14 à Bayonne dans un contexte difficile. Plus il passera du temps sur un terrain, plus il trouvera des repères. Avec la confiance, il faut croire en lui. C'est un garçon intelligent. A partir de là, il saura s'adapter à n'importe quel contexte". Bref, pour Marvin O'Connor, son horizon est totalement dégagé. Sa famille en Australie peut être fière de lui.

Jean-Marc Azzola Marvin O'Connor Né le 18 avril 1991 à 1m73 - 85 kg - Ailier Clubs successifs : Grenoble, Bayonne (depuis 2011)

"Je suis très attaché à l'Australie où ma famille vit"