Qui veut investir sur Les Derniers Trouvères ?
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Description

Qui veut investir sur Les Derniers Trouvères ? Economiste et enseignant à l'Université de Paris-Dauphine Un de ces derniers soirs d'automne, alors que les artistes d'Excalibur s'affairaient aux derniers préparatifs de leur show au grand Stade de France (spectacle promu par une campagne de publicité de type hollywoodien), un ensemble musical hors du commun (et du temps), en costumes évoquant le Moyen Âge, vint illuminer mon regard et envahir mes sens. Une petite foule de spectateurs émerveillés entoure alors la mini-scène du petit chapiteau érigé pour la circonstance dans les coulisses du grand stade. Et là débute une expérience musicale digne de celles que l'on ne rencontre qu'une à deux fois dans sa vie : l'émerveillement absolu ! Quand on écoute Les Derniers Trouvères chanter, on est proprement déporté dans le temps, plongé aux temps des châteaux, des chevaliers, des troubadours. Cette musique du Moyen Age, au demeurant très entraînante à la danse, est à la source des musiques bretonnes, irlandaises elles- mêmes à l'origine des musiques classique et moderne. La source des sources, l'élixir mère de tous les autres. L'essence même de nos émotions musicales. La musique universelle, ni plus ni moins. Et l'on se réjouit non sans étonnement d'avoir mis une bonne partie de sa vie à trouver enfin le Graal musical, qui n'est autre que celui de la musique du moyen âge ! Comme si notre avenir et notre passé étaient enfin réconciliés.

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Publié le 28 janvier 2012
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Langue Français

Extrait

Qui veut investir sur Les Derniers Trouvères ?
Economiste et enseignant à l'Université de Paris-Dauphine
Un de ces derniers soirs d'automne, alors que les artistes d'Excalibur s'affairaient aux derniers
préparatifs de leur show au grand Stade de France (spectacle promu par une campagne de
publicité de type hollywoodien), un ensemble musical hors du commun (et du temps), en costumes
évoquant le Moyen Âge, vint illuminer mon regard et envahir mes sens. Une petite foule de
spectateurs émerveillés entoure alors la mini-scène du petit chapiteau érigé pour la circonstance
dans les coulisses du grand stade. Et là débute une expérience musicale digne de celles que l'on ne
rencontre qu'une à deux fois dans sa vie : l'émerveillement absolu !
Quand on écoute Les Derniers Trouvères chanter, on est proprement déporté dans le temps,
plongé aux temps des châteaux, des chevaliers, des troubadours. Cette musique du Moyen Age, au
demeurant très entraînante à la danse, est à la source des musiques bretonnes, irlandaises elles-
mêmes à l'origine des musiques classique et moderne. La source des sources, l'élixir mère de tous
les autres. L'essence même de nos émotions musicales. La musique universelle, ni plus ni moins.
Et l'on se réjouit non sans étonnement d'avoir mis une bonne partie de sa vie à trouver enfin le
Graal musical, qui n'est autre que celui de la musique du moyen âge ! Comme si notre avenir et
notre passé étaient enfin réconciliés.
Les Derniers Trouvères chantent donc la «musique-mère» des Tri Yann, d'Alan Stivell, des
Cranberries, des Dubliners, de l'immense Georges Brassens, de Mozart ou encore des derniers airs
de Nolwenn Leroy... Les coeurs et les corps dansent de bonheur aux rythmes de cette musique aux
effets d'une jouvance régénérante et apaisante. Les Derniers Trouvères sont à la musique ce que
sont probablement à la médecine les cellules souches de l'embryon. Tout simplement la musique
des musiques, le code ADN de tous les airs que l'on aime et dont on ne se lasse jamais, la source
que tous les mélomanes recherchent.
Quand Marie Milliflore (chant soliste, harpe, flûtes, psaltérion à archet, entre autres instruments) à la
voix proprement envoûtante et Roland Deniaud (mandoloncelle, dulcimer et choeur) se rencontrent
il y a plus de 20 ans pour former ce groupe, enrichi au fur et à mesure de talents tous aussi
exceptionnels (dont Isline Dhun, chanteuse et compositrice, François Bourcheix, chanteur soliste et
joueur de cromorne, Nicolas de Fleury, percussionniste, Marie Potosniak, joueuse de vièle àarchet...), on imagine qu'ils deviendront vite des stars internationales, qu'un producteur de génie les
rencontrera et qu'un succès immense sera au rendez-vous. Certes les Derniers Trouvères vivent de
leur art, vont de festival en festival mais ne connaissent pas encore le succès qu'ils méritent, faute
de producteur qui ait cru en leur potentiel. On connaît les réflexes habituels des producteurs : «
belle musique mais trop ancienne, peu demandée, mal connue ». Et pour cause d'ailleurs. Ça
rappelle les débuts de Nolwenn Leroy, où les incompréhensions des producteurs de Bruel quand il
a voulu rechanter nos vieilles chansons populaires. Les éternels freins à la croissance, à
l'investissement, on n'investit que sur ce qui rapporte déjà et on ne prend aucun risque. Mais sans
risque, peu de profit nous enseigne aussi la théorie financière.
L'offre musicale peut tout à fait non pas créer la demande mais simplement la révéler. Les Derniers
Trouvères nous offrent par chants et musiques tout simplement nos origines musicales.
Une démarche originale
Le répertoire du Moyen Age, c'est un millier de partitions de chansons en langue d'oc et d'oil ou en
latin. Mais n'oublions pas que le but premier du troubadour (troubadour est le terme pour désigner
les compositeurs/chanteurs du sud de la France. Passé la Loire, on les nomme trouvères), c'est
d'être compris par son auditoire car il est avant tout le messager de l'Amour. Il est aussi celui qui
compose : Troubadour vient de "trobar" (trouver). Celui qui trouve l'idée, la rime, l'inspiration... En ce
sens, les Derniers Trouvères sont de vrais continuateurs de cette tradition en chantant en français
actuel, sur des mélodies médiévales ou des musiques composées dans cet esprit par Isline Dhun.
Leur parolier principal, celui qui met les archives en rimes et en pieds, c'est Florian Lacour, un
auteur médiéviste hors du commun. Leur dernier album «Provins ... revisitâmes ! » à la gloire de la
célèbre Ville est sans doute la production la plus aboutie de leur art. Dès les premières secondes on
est déjà à Provins et l'on danse sur la place du village. « Farandolons » premier titre de l'album
(autoproduit...) nous entraîne dans un rythme délirant, comme la plus belle des musiques
irlandaises nous fait tourner la tête : « le long des murs en pierre de taille hey hey farandolons »
comme pour nous laisser envahir par ce voyage initiatique à Provins. «À la foire de Provins, viens
vite avant la Saint-Glin-Glin, à la foire de Provins, viens vite bien vite, viens ! », second titre, nous
pousse encore un peu plus au moyen-âge, au temps des grandes foires médiévales où étoffes
tissus et épices nous viennent de l'Orient...
«Jamais mauvaise fortune en ce Haut Lieu, jamais, nulle part ici détrousseurs! » nous rassure cet
air si enjoué. « Oyez tous oui-da oui, bonnes herbes en plessis ! Dans le Provins du passé Fête des
Fous est célébrée ! ». Mais tout n'est pas que danse médiévale dans la musique des Derniers
Trouvères : «Sur les chemins qui mènent en Terre Sainte, sur les chemins qui mènent à Jérusalem,
j'ai vu de l'amour et de la haine ! », est un autre message à caractère plus spirituel. Il y a aussi cette
magnifique chanson d'amour de leur parolier Florian Lacour, en réponse à celle du comte de
Champagne, intitulée « Chant à Thibault le Chansonnier». Bien d'autres encore jalonnent cet album
hors du commun.
Les Derniers Trouvères ont également auto-produit une petite dizaine d'album, disponibles sur leur
site internet : le public semble conquis mais pas encore les grands producteurs. Dans un tel
contexte, les premiers qui l'auront compris remporteront la mise. Rien de plus normal et rien de plus
légitime.
Pour les entendre prochainement : Le dimanche 26 février, à la Fête Johannique de Vaucouleurs
(55) Et sur internet : lesdernierstrouveres.com florianlacour.free.fr

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