De Starmania à Mozart l opéra rock
206 pages
Français

De Starmania à Mozart l'opéra rock , livre ebook

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206 pages
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Description

Longtemps associé aux mythiques images des spectacles de Broadway, le concept des comédies musicales anglo-saxonnes ne cessera de s'épanouir jusqu'à l'émergence du "rock opéra" dont Starmania est la référence. A partir de l'étude d'une vingtaine de spectacles musicaux (Notre-Dame de Paris, Roméo et Juliette, Mozart, les dix Commandements, Le Roi-Soleil, le Roi Lion, Zorro), l'auteur analyse le traitement de ces productions .

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Date de parution 01 avril 2010
Nombre de lectures 215
EAN13 9782296254565
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

La comédie musicale est un genre que sa genèse a intégré dans le patrimoine artistique. Qui n'a pas en mémoire, l'un des grands classiques de ces comédies musicales anglosaxonnes qui ont marqué – voire galvanisé – par leur esthétique si particulière, des générations de spectateurs sensibles à de telles œuvres cultes : des productions porteuses à la fois, d'un objet (approche plastique, codes empruntés au théâtre, écriture musicale, registre chorégraphique) et de la construction interprétative d'un discours ? Phénomène inscrit dans une historicité, la comédie musicale semble l'héritière des opérettes dont la vocation dixneuviémiste – notamment, dans l'œuvre d'Offenbach – était d'évoquer des faits de société et que le traitement évolutif cristallisera en événement investissant la logique du langage des arts populaires. Dans un rapport simultanément identitaire et différentiel avec le théâtre traditionnel et le film musical, la comédie musicale – distante d'une intention artistique fondée sur un académisme culturel – asseoit sa légitimité sur la formulation d'une esthétique discursive vivante, dynamisée par des processus de relations affectives avec le public. Surdimension des décors, couleurs débridées, richesse et diversité des costumes ont été autant de composants scéniques, mobilisant la fascination pour cette nouvelle forme de "Merveilleux" (objet d'étude dans l'un de mes 1 précédents ouvrages ) que servent alors ces créations miroirs de la "pensée magique" archétypale des contes de fées imprégnés de la Merveille référentielle : «Ce merveilleux m'a d'abord retenu dans ses expressions esthétiques, comme antithèse et comme expression détournée du réalisme, puis tour à tour dans le secteur de la sociologie et de l'histoire des idées, comme résurgence d'un besoin d'explication globale qui, combattu par la
2 science, se maintient et adopte des formes nouvelles» , note Marc Soriano. Immatériel dans les contes, le Merveilleux – mis en scène dans les comédies musicales – devient palpable ; il s’affiche comme un mode d’expression synchronique avec le pouvoir enchanteur du rêve (désir latent d’un public en quête d’imaginaire dans un univers rationnel) et l’énergie d’une mobilisation créatrice contemporaine. Si le "Musical"Cabaret(1972) a souvent été reconnu comme le marqueur des années 1970, le légendaire festival rock(qui eut lieu au nord de New York et "Woodstock" réunit trentedeux têtes d’affiches, dont Jimmy Hendricks et Joan Baez) va imposer un tournant au niveau de la pensée sociale et de la culture idéologique. Couplés à la déferlante du mouvement hippy, ces "trois jours de musique et de paix" – annonciateurs d’un "Nouvel Age" voulu prometteur – allaient être à l’origine de stratégies en interaction avec l’évolution – dans une nouvelle temporalité – des attitudes mentales d’une typologie de population inconditionnelle des concerts "rock". «Woodstock a changé l’industrie de la musique», affirme Stan Golstein, l’un des organisateurs "historiques" du concert : «Pour la première fois, on a réalisé que les artistes pouvaient attirer non seulement des foules, mais 3 des foules avec de l’argent» , ajoutetil. Après "Woodstock", le "rockopéra" se superposera de 1970 à 1975, à l’influence scénique d’Elvis Presley. Opéra rock dit "à la Française" primitivement interprété par le groupe "Martin Circus", la comédie musicaleLa Révolution française– d'abord, objet d'un disque – investit en 1974, la scène parisienne du Palais des Sports. La même année, est créé aux EtasUnis, un autre « rockopéra » titréPhantom 4 of the paradise (Le fantôme duparadis) , qui sera doté du Grand Prix du Festival Fantastique d’Avoriaz en 1975 : un film musical, reflet des relations d’un Faust contemporain
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5 et «d’une réincarnationdu Fantôme de l’Opéra» , sur une trame de musique rock.Vitrine de la culture d'une jeunesse réactive à l'ordre établi et dont elle devient la dynamique ambassadrice, la musiquerock – relayée par les médias américains, londoniens et parisiens – impose à l'écran, en 6 particulier avec le célèbre opérarockTommy (1975), l'engouement pour le renouveau de la "pop music". Trois 7 ans plus tôt,JésusChrist super star avait conduit 3000 comédiens, chanteurs et danseurs à participer aux auditions. Révélateur de la passion pour les films musicaux,Jésus Christ super star est estimé avoir motivé la création de 89 Grease précédé deLa fièvre du samedi soirincitera qui 10 Milos Forman à produireHair, avant son œuvre non 11 moins connue,Amadeus(en 1984) : une production qui introduira et dynamisera la mode de l'opéra classique filmé 12 13 14 pour l'écran (Don Giovanni,La Traviata,Carmen…). Auteur et scénariste d'Amadeus, Peter Shaffer affirme : « Amadeusn'est pas une biographie, bien que la plupart des détails soient vrais. C'est une vision subjective de Mozart… C'est dans cette direction que vont de plus en plus s'orienter les auteurs, les réalisateurs, les créateurs 15 cinématographiques de demain» . Les années 1980 inséreront complètement la musique dans l'industrie 16 cinématographique : biographies de musiciens, longs métrages legs derockstars, comédies musicales (deVictor VictoriaàUne chambre en ville,en passant par l'écriture de suites – typeGrease II– pérennisant une œuvre consacrée par le succès), évocation de concertsreggae,punk,rockDu filmAmadeusde Milos Forman au spectacle musical Mozart(produit en 2009, par Dove Attia et Albert Cohen), se sont écoulées vingtcinq années amorcées par une 17 comédie musicale qui fit date,Starmania : quelque trois décennies séquencées en France, depuis la création de 18 NotreDame de Paris(en 1998), par un rythme soutenu de nouvelles comédies musicales éloignées dans leur
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conception, des versions anglosaxonnes. Peuton alors, parler à propos de ces productions récentes, de comédies musicales, de théâtre musical (associant chansons, comédie et musique), de spectacle musical ? Une interrogation émerge : qu'estce qui les différencie du théâtre traditionnel et explique l'enthousiasme, l'élargissement du public ? Quelles sont les influences de la production des images, des codes esthétiques, émotionnels de ces événements musicaux et de leurs messages ? Quels traitements, quels signes exploitentils pour favoriser le rapport entre représentation et matérialisation scénique d'une œuvre patrimoniale, d'un événement ou d'un personnage symbolique ? Dans quelle relation s'inscriventils par rapport au champ perceptif des arts, inspirateurs – aujourd'hui – d'impulsions créatives jouant avec clichés picturaux, rythmes, chants et enjeuxmarketing? Quel décryptage peuton faire des stratégies mises en place pour permettre le passage d'une sphère culturelle académique investie d'objets sacralisés à une sphère culturelle popularisée dont la dialectique repose sur des processus de déconstruction, d'innovations et de résonances modernisantes faisant de ce type de spectacle vivant, une dynamique collective mobilisatrice ? La comédie musicale ème – "objet social" – se positionnetelle, en ce XXI siècle, comme un bien culturel de genre polysémique, en tant que création artistique croisant sémantiquement, selon les thématiques, espacetemps historique, reconstruction fictionnelle, adaptation des symboles tout en étant doublée d'une vocation communicationnelle fortement relayée par les médias et s'appuyant sur des objectifs d'identification ? Autant de questionnements qui sont précisément le sujet de cette étude réalisée à partir d'un corpus d’une vingtaine de "comédies musicales" devenues par le biais de la médiatisation, des événementiels "grand public" : des
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