Kant et la musique
134 pages
Français

Kant et la musique , livre ebook

-

134 pages
Français

Description

Kant n'a jamais eu bonne presse dans l'histoire des théories musicales. La faute en revient sans doute à une trop grande attention portée à ses maigres propos musicaux, alors qu'il fallait simplement considérer d'un autre oeil des textes n'ayant en apparence aucun rapport avec l'art des sons. Par, là une voie s'est ouverte non seulement vers un Kant penseur de la musique, mais aussi vers un fondement secret du criticisme

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2003
Nombre de lectures 293
EAN13 9782296336780
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

KANT ET LA MUSIQUECollection La Philosophie en commun
dirigée par S. Douailler, J. Poulain et P. Vermeren
Nourrie trop exclusivement par la vie solitaire de la pensée, l'exercice de la
réflexion a souvent voué les philosophes à un individualisme forcené, renforcé par
le culte de l'écriture. Les querelles engendrées par l'adulation de l'originalité y ont
trop aisément supplanté tout débat politique théorique.
Notre siècle a découvert l'enracinement de la pensée dans le langage.
S'invalidait et tombait du même coup en désuétude cet étrange usage du jugement
où le désir de tout soumettre à la critique du vrai y soustrayait royalement ses
propres résultats. Condamnées également à l'éclatement, les diverses traditions
philosophiques se voyaient contraintes de franchir les frontières de langue et de
culture qui les enserraient encore. La crise des fondements scientifiques, la
falsification des divers régimes politiques, la neutralisation des sciences humaines
et l'explosion technologique ont fait apparaître de leur côté leurs faillites,
induisant à reporter leurs espoirs sur la philosophie, autorisant à attendre du
partage critique de la vérité jusqu'à la satisfaction des exig~nces socialesJdejustice
et de liberté. Le débat critique se reconnaissait être une forme de vie.
Ce bouleversement en profondeur de la culture a ramené les philosophes à la
pratique orale de l'argumentation, faisant surgir des institutions comme l'École de
Korcula (Yougoslavie), le Collège de Philosophie (Paris) ou l'Institut de
Philosophie (Madrid). L'objectif de cette collection est de rendre accessibles les
fruits de ce partage en commun du jugement de vérité. II est d'affronter et de
surmonter ce qui, dans la crise de civilisation que nous vivons tous, dérive de la
dénégation et du refoulement de ce partage du jugement.
Dernières parutions
Laurent FEDI (éd.), Les cigognes de la philosophie, études sur les
migrations conceptuelles, 2002.
John AGLO, La Vie et le vivre-ensemble, 2002.
Jean-Marc LEVENT, Les ânes rouges, généalogie des figures critiques de
l'institution philosophique en France, 2002.
Charles RENOUVIER, Sur le peuple, ['Eglise et la République, 2002.
Serge VALDINOCI, Merleau-Ponty dans l'invisible, l'œil et l'esprit au
miroir du Visible et l'invisible, 2003.
Hélène VAN CAMP, Auschwitz oblige encore, 2003.
Suzanne MACÉ, Enjeu philosophique du conte romantique, 2003.
William GONZALEZ, Généalogie et pragmatique: l'homme à l'épreuve
de lui-même, 2003.
Gladys OLIVERA GROTTI, Aux abords de l'identité latino-américaine,
2003.Alain TIRZI
KANT ET LA MUSIQUE
L'Harmattan L'Harmattan Hongrie L'Harmattan ItaIia
Hargita u. 3 Via Bava, 375-7, rue de l'École-Polytechnique
1026 Budapest 10214 Torino75005 Paris
FRANCE HONGRIE ITALIE@ L'Harmattan, 2003
ISBN: 2-7475-5224-1A quoi la musique fait appel en nous,
il est difficile de le savoir,. ce qui est certain,
c'est qu'elle touche une zone si profonde
que la folie elle-même saurait Pénétrer.n'y
E.M. Cioran, De l'inconvénient d'être néA Françoise DASTUR,
et jean-Paul LARTHOMAS,
témoignage de ma profonde reconnaissance.SOMMAIRE
AVANT-PROPOS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. p. Il
INTRODUCTION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .13P
Chapitre premier - LA MUSIQUE DANS SA RELATION
AU SUBLIME ET AU GÉNIE p.17
1. Le Génie p. 17
2. La musique comme Art "non représentatif'
Exemple Schumannien, Schubertien et Ravelien p.25
Chapitre II - LES FIGURES MUSICALES EN RELATION
AU PROBLÈME DE LA MUSIQUE CHEZ KANT - p.35
1. Anton Webern et le sérialisme p.35
2. Ludwig Van Beethoven p.49
3. Jean Sébastien Bach p.65
4. Génie, musique et "technique". Kant, le piano,
le disque et l'enregistrement p.91Chapitre III - MUSIQUE, SENS COMMUN
ET BUT FINAL p. 105
CONCLUSION p.lll
DISCOGRAPHIE p.115
BffiLIOGRAPHIE p.121
INDEX DE,S NOMS DE PERSONNES p.131
10AVANT-PROPOS
A l'heure où l'obscurité, l'amphigouri et l'allégeance à la
"scientificité" règnent en maître, nous revendiquons ouvertement le
droit à une "subjectivité" réfléchie et cultivée, ainsi qu'à la clarté et
à la simplicité, voire au simplisme. La "Communication", le calcul
et l'efficacité régnant partout, peut-être est-il temps de se réfugier
dans une transparence non appropriable par le "logique" et qui ne
fait sans doute qu'un avec la musique.
On pourra nous reprocher de ne pas avoir laissé de place à
d'autres philosophies musicales. La raison en est simple: étant
donné que l'existence de la théorie musicale de Kant fait déjà
problème, nous avons évité d'embrouiller les choses en nous livrant
à des études comparatives.
IlINTRODUCTION
Pourquoi Kant ne figure-t-il pas en bonne place parmi les
philosophes ayant pensé la musique? A cette question, on pourrait
bien sûr répondre immédiatement qu'il ne l'a pas pensée ou qu'il l'a
mal pensée. Mais cette évidence trop grossière est loin d'être
satisfaisante, car peut-être ne faut-il pas aborder de front les textes
de Kant explicitement consacrés à la musique. Il est en effet
possible qu'une théorie kantienne de la musique et même sa
promotion au sommet de la hiérarchie des beaux-arts soient
présentes ailleurs (et pas seulement) que dans les propos
strictement musicaux. Malgré cette mise au point, l'entreprise
visant à découvrir une pensée musicale chez Kant ne laissera pas
de sembler hautement paradoxale, une tradition insistante (frisant
parfois le crétinisme), s'étant toujours acharnée à voir en lui le
philosophe non-musicien par excellence atteint d'une surdité
chronique à l'égard des sortilèges d'Orphée. Il y a certes un fond de
vérité dans cette dernière position si l'on s'en tient au texte
manifeste, mais il en va tout autrement si l'on tente d'en pénétrer
l'aspect latent et impensé. Nous entendons par impensé ce qui, en
l'occurrence dans un texte, est présent, mais sous une forme telle
qu'une stratégie de montage, de mixage et de recoupement est
nécessaire pour le mettre en lumière. Kant n'a pas eu conscience
que ses considérations musicales, mises en relation avec
l'Analytique du sublime, et en un second temps avec le système de
la Critique en général, contenaient la pensée musicale la plus
originale et la plus profonde. Nous verrons donc que c'est dans un
13

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents