Le sonore et la figurabilité
376 pages
Français

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Le sonore et la figurabilité , livre ebook

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Description

L'être humain a donné au son une valeur communicationnelle fondamentale. La perception sonore chez le foetus est une des plus précoces. Que deviennent ces premières empreintes sonores? Ces réflexions sont basées sur l'expérience sonore et musicale personnelle de l'auteur et le développement de la musicothérapie. Un travail de théorisation à partir de deux cas cliniques centraux : un enfant autiste et un jeune adolescent en grande difficulté.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2006
Nombre de lectures 241
EAN13 9782336256146
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Psychanalyse et Civilisations
Collection dirigée par Jean Nadal

L’histoire de la découverte de la psychanalyse témoigne que démarche clinique et théorie issues de champs voisins ont concouru, par étayage réciproque à élaborer le concept d’inconscient, à éclairer les rapports entre pathologie et société et à reconsidérer les liens entre le malaise du sujet singulier et celui de la civilisation.
Dans cette perspective, la collection Psychanalyse et Civilisations tend à promouvoir cette ouverture nécessaire pour maintenir en éveil la créativité que Freud y a trouvée pour étayer, repenser et élargir la théorie. Ouverture indispensable aussi pour éviter l’enfermement dans une attitude solipsiste, qui en voulant protéger un territoire et préserver une identité, coupe en réalité la recherche psychanalytique de ses racines les plus profondes.
Déjà parus
Charlotte HERFRAY, La psychanalyse hors les murs, 2006 (réédition).
Guy AMSELLEM, L’imaginaire polonais, 2006 .
Yves BOCHER, Psychanalyse et promenade , 2006.
Jacques ATLAN, Essais sur les principes de la psychanalyse, 2006.
André BARBIER et Jean-Michel PORTE (sous la dir.), L’Amour de soi, 2006.
NACHIN Claude (sous la direction de), Psychanalyse, histoire, rêve et poésie , 2006.
CLANCIER Anne, Guillaume Apollinaire , Les incertitudes de l’identité, 2006.
MARITAN Claude, Abîmes de l’humain , 2006.
HACHET Pascal, L ’ homme aux morts , 2005.
VELLUET Louis, Le médecin, un psy qui s’ignore , 2005.
MOREAU DE BELLAING Louis, Don et échange, Légitimation III , 2005.
ELFAKIR Véronique, Désir nomade, Littérature de voyage : regard psychanalytique, 2005.
DELTEIL Pierre, Des justices à la justice , 2005.
HENRY Anne, L’écriture de Primo Levi , 2005.
BERGER Frédérique F., Symptôme et structure dans la pratique de la clinique. De la particularité du symptôme de l’enfant à l’universel de la structure du sujet , 2005.
LELONG Stéphane, Un psychanalyste dans le secteur psychiatrique , 2005.
Le sonore et la figurabilité

Edith Lecourt
www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’ Harmattan, 2006
9782296009417
EAN : 9782296009417
Sommaire
Psychanalyse et Civilisations Page de titre Page de Copyright INTRODUCTION I - PREMIÈRES ÉLABORATIONS SUR L’EXPERIENCE SONORE : à travers la clinique musicothérapique et l’histoire musicale
Du sonore au musical en musicothérapie La communication sonore non verbale, une certaine écoute de l’autre Pour une conceptualisation du sonore - Réflexion en quatre parties Etudes : la problématique du sonore dans la musique du XXe siècle
II - ETUDES CLINIQUES
Réflexions autour de David : autisme et musicothérapie - David et le contretemps Réflexions autour de Frédéric
III - TEXTES FONDAMENTAUX
A propos du sonore et de la musique La musicothérapie Musique et inconscient
Conclusion - Une recherche nourrie de chaque nouvelle situation clinique ANNEXES Index des noms propres
INTRODUCTION
À la fin des années 1970, il nous est apparu que les difficultés que nous rencontrions dans l’élaboration du travail en musicothérapie venaient en grande partie du fait que la problématique de départ était mal posée : la question n’était pas de déterminer les morceaux de musique (ou extraits de morceaux) inducteurs de tel ou tel état émotionnel, mais de savoir ce qui fait que, dans certains cas, la musique, plutôt que la parole a un impact thérapeutique. C’est-à-dire qu’il fallait s’interroger sur la musique elle-même, en général, sur ce que l’on appelle musique. Et ce, non d’un point de vue technique, ou musicologique, mais au niveau de tout individu, c’est-à-dire d’un point de vue fondamentalement subjectif. Il m’a fallu un certain temps pour trouver cette formulation décisive : « qu’est-ce qui fait musique pour un individu ? »
Il s’agissait donc de déterminer les traits génériques de la musique, et non plus de caractériser « un morceau ». Cette nouvelle interrogation amena très rapidement la nécessité de s’intéresser au bruit, et, plus généralement au sonore : car c’est bien du sonore qui, à un certain moment, fait musique pour un individu. Sur ce terrain, j’ai alors eu l’impression qu’il y avait tout à faire, car seules les études d’acoustique, de perception, existaient, or cette nouvelle approche nécessitait une connaissance du fonctionnement psychique dans ses aspects conscients, préconscients et inconscients. D’autre part, un écueil apparaissait déjà dans les quelques travaux existant sur le sonore, c’était le rapport analogique établi d’emblée entre le visuel et le sonore, l’attribution au sonore des connaissances acquises sur le visuel. Il m’apparaissait qu’il fallait, au contraire, oser le sonore pour lui-même. Je parlerai ainsi de « l’expérience sonore » pour exprimer la confrontation de l’être humain à l’univers sonore.

Cette recherche devait me rapprocher de la musique contemporaine, dans ses aspects les plus expérimentaux et, avant elle, déjà la musique concrète, mais aussi quelques textes anciens d’auteurs dont les interrogations pouvaient rejoindre les miennes (Kircher, Schneider, Schaeffner, par ex) Or ce n’était pas non plus l’orientation de la psychologie de la musique, tournée vers une approche expérimentale et cognitive. Ainsi, par exemple, les premières recherches de M. Imberty ne pouvaient répondre aux questions posées par la clinique.
Cet ouvrage développe un cheminement de recherche, avec, en première partie, l’élaboration d’une conceptualisation de l’expérience sonore, en seconde partie le développement de ce que la clinique apporte directement comme perspectives d’analyse ; enfin, la dernière partie comporte quelques textes plus synthétiques qui ont jalonné ce parcours. J’ai choisi de ne pas apporter de modifications importantes à ces textes qui ont fait l’objet de publications dans diverses revues, me rappelant la réflexion d’une étudiante qui cherchait à justifier le fait de n’utiliser, pour sa propre recherche, qu’une de mes premières publications, par la nécessité, pour elle, de s’approprier le cheminement, pour mieux le comprendre. Pour autant, la datation des textes me semble importante pour comprendre ce parcours. On trouvera donc dans ces pages à la fois les insistances et les butées, les avancées, les tâtonnements et les oublis, les stagnations, témoignages d’une recherche toujours en activité, de surprises en questionnements.
La problématique du sonore et de la figurabilité qui rassemble l’ensemble de ces textes écrits depuis les années soixante dix est apparue cliniquement de façon tout à fait centrale dans les deux cas principaux rapportés ici, David et Frédéric, dont on peut suivre l’évolution précise, de bruits en sons, de sons en musiques. Le contexte de la relation psychothérapeutique, musicothérapique, par le développement d’une écoute attentive à chaque bruit, son, parole, musique, émis, offre une qualité de l’être ensemble, un espace de sémantisation d’une intersubjectivité qui, par la pathologie, n’apparaît parfois encore seulement qu’en perspective.
I
PREMIÈRES ÉLABORATIONS SUR L’EXPERIENCE SONORE : à travers la clinique musicothérapique et l’histoire musicale
Pour une conceptualisation du sonore
Etudes : la problématique du sonore dans la musique du XXe siècle

Du sonore au musical en musicothérapie
Quelles places peut-on attribuer respectivement au son et à la musique dans le cadre de la musicothérapie ? Et comment la consigne donnée en rend-t-elle compte ?
Cette question qui nous a été posée à partir d’une présentation générale de la musicothérapie, nous a amenée à nous interroger sur les rapports existant entre le son et la musique, et leurs significations sociales.
Nous présenterons ici un canevas de réflexion pour lequel nous avons notamment utilisé certains des travaux de Claudie Marcel-Dubois.
Nous y différencions, de façon forcément un peu arbitraire, divers aspects du sonore, en fonction de leurs significations sociales.

La décharge sonore, le bruit
A ce premier niveau, le son est la résultante, plus ou moins volontaire, d’une décharge motrice, celle-ci répondant à un besoin pulsionnel. Le résultat sonore n’est pas contrôlé, il est éphémère, instantané. Il n’y a pas d’intention, de reprise (de répétition), ni d’élaboration (recherche instrumentale, verbalisation). La décharge — souvent passage à l’acte - se suffit à elle-même. Elle provoque un soulagement immédiat des tensions, mais très éphémère.

Le sonore intégré au soc

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