Les compositeurs et l art radiophonique
238 pages
Français

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Les compositeurs et l'art radiophonique , livre ebook

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Description

Tout au long de son histoire, la radio a suscité l'intérêt des compositeurs. Si le medium leur apparaît tout d'abord comme un espace privilégié pour la diffusion de leurs œuvres, il devient également, avec le développement de l'art radiophonique, un lieu de création. Pour traiter de la relation des compositeurs et l'art radiophonique, cet ouvrage propose un parcours historique suivi d'une réflexion esthétique. Les travaux radiophoniques de Pierre Schaeffer, John Cage, Luciano Berio et Mauricio Kagel sont examinés en détail.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2015
Nombre de lectures 12
EAN13 9782336379302
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Andrea COHEN






Les compositeurs
et l’art radiophonique
Copyright

© L’HARMATTAN, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-72941-1
REMERCIEMENTS
Merci
à Daniel Teruggi, sans qui cet ouvrage n’aurait pas pu voir le jour ; à Denis Maréchal, Jean-Michel Briard, Véronique Clavier de l’INA ; à la Fondation Royaumont qui nous a accueillie en résidence pendant une semaine, et en particulier à Sylvie Brély et Valérie de Wispelaere.

Merci à Yolande Bernard, Évelyne Gayou, Danièle Menasse, Anne-Marie Minella, Jean-Marie Patte, Bertrand Porot, Nicole Symmonnot pour les relectures et les conseils.

L’origine de cet ouvrage est une thèse de Doctorat dirigée Jean-Yves Bosseur et soutenue à l’Université de Paris-Sorbonne en décembre 2005.

Pour mener à bien cette recherche nous avons rencontré et échangé avec les compositeurs et auteurs de radio suivants : François Bayle, Marie-Hélène Bernard, Jean-Yves Bosseur, Michel Chion, Michel Fano, René Farabet, Luc Ferrari, Nicolas Frize, Ray Gallon, Vinko Globokar, Markus Heuger, Tom Johnson, Mauricio Kagel, Jacques Labarrière, Philippe Langlois, François-Bernard Mâche, Pierre Mariétan, Kaye Mortley, Yann Paranthöen, Christian Rosset, Patrick Roudier, Christian Zanési.

Qu’ils en soient remerciés.
PRÉFACE
L’ouvrage d’Andrea Cohen « Les compositeurs et l’art radiophonique » fera date ; c’est en effet, à ma connaissance, le premier livre en français consacré au genre de l’art musical radiophonique, ou « Hörspiel », dont l’importance et la vivacité n’ont cessé de se confirmer depuis plus d’un demi-siècle. Plus encore, depuis les premières tentatives et réflexions d’Apollinaire, des futuristes italiens, d’Artaud, c’est un siècle entier d’innovations de toutes sortes, aussi bien technologiques qu’artistiques, qui vient ainsi aujourd’hui jusqu’à nous.
Tout d’abord, A. Cohen fait état, de manière toujours très vivante, des informations indispensables pour comprendre comment s’est développé et ramifié le processus de création fondé sur le médium radiophonique. Une des qualités incontestables de ce livre, c’est le recul tout à la fois historique et esthétique qu’elle a su prendre vis-à-vis d’un tel sujet, sans exclusive ni présupposé dogmatique. C’est bien là un aspect des plus précieux, des plus rares aussi, qui en fait dès lors un instrument de travail particulièrement incontournable pour tous ceux qui s’intéressent à ce fructueux domaine de création. Même si son investigation prend principalement pour point d’ancrage la situation de la France à cet égard, depuis les premières réalisations de Pierre Schaeffer le panorama qu’elle décrit s’avère rapidement très étendu sur le plan international, les étapes majeures de ce qui est devenu un genre artistique à part entière étant retracées avec justesse et précision au cours de la première partie. Les prémisses sont bien sûr évoquées, à travers les expérimentations des tenants les plus significatifs des avant-gardes historiques, les débuts de l’art radiophonique en Allemagne, pays qui a joué un rôle déterminant à ce propos. Toutefois, refusant de s’en tenir à des considérations strictement factuelles, A. Cohen parvient à mettre judicieusement l’accent sur les enjeux politico-culturels inséparables de tels projets. Ainsi les deuxième et troisième chapitres sont-ils polarisés sur les figures majeures de l’art radiophonique à partir des années quarante, tout d’abord Pierre Schaeffer et John Cage, dont le « couplage », au cours du deuxième chapitre se révèle particulièrement pertinent et audacieux, car il permet de mettre en évidence des divergences fondamentales dans la prise en compte de ce médium, aussi bien théoriquement qu’esthétiquement. A. Cohen se garde pourtant bien de prendre parti, laissant à ses lecteurs le soin de tirer les conséquences de leurs apports respectifs. Un nouveau « couple » de compositeurs intervient dans le troisième chapitre, qui correspond à la génération suivante, celle de Luciano Berio et de Mauricio Kagel. Ils avancent, eux aussi, des hypothèses de réflexion et de recherche dont il convient de saisir les différences et divergences, œuvres et prises de position à l’appui. Dans chaque cas de figure, le contexte institutionnel au sein duquel viennent s’inscrire ces actes de création est défini avec la rigueur qui s’impose. Cette première partie dresse donc le décor nécessaire à la compréhension de ce qui se passera par la suite, jusqu’au passé le plus récent.
Avec la deuxième partie, nous entrons dans un champ que je qualifierai de « poïétique ». Les divers matériaux explorés dans l’art radiophonique sont passés au crible, qu’il s’agisse du domaine vocal ou du paysage sonore enregistré avec, en filigrane, le grand débat sur les notions de bruit, d’objet sonore et de collage.
En toute logique, les trois chapitres constituant cette partie concernent les problématiques de la mise en forme et des techniques propres à la pratique compositionnelle basée sur ce médium. Celui-ci impliquant nécessairement des aspects communs à d’autres disciplines artistiques, A. Cohen est amenée à évoquer la question du montage, ce qui n’est pas sans sous-entendre des liens avec le cinéma, de même que, dans la première partie, ses considérations sur le travail vocal l’avaient conduite à mentionner les expériences de la poésie sonore. Ainsi les modalités de production propres au médium radiophonique sont-elles très concrètement traduites, avec les filiations et affinités qui en émanent.
Mais loin d’examiner ce phénomène de l’extérieur, A. Cohen s’est elle-même activement investie et engagée dans ce type de création. On sent d’ailleurs toujours fort bien dans quelle mesure elle bâtit son argumentation sur ce qu’elle a vécu tout au long de ses nombreuses réalisations à Radio France, notamment à travers ses collaborations avec l’Atelier de Création Radiophonique de France Culture, qui a joué le rôle d’un catalyseur décisif dans ce domaine. La radio induit en effet des conditions de production spécifiques (le travail d’équipe étant à ce sujet un facteur sur lequel il faut de toute évidence insister) et c’est bien à partir de semblables typologies que l’on peut comprendre que ce qui est alors en gestation, c’est un nouveau type d’écoute, qui ne saurait être assimilée à celle du concert ou du spectacle. Les passages traitant de ces problématiques traduisent très finement de telles particularités, laissant dès lors pressentir la possibilité de dimensions transversales entre les modes de communication artistique, susceptibles de reposer à leur manière les questions de la théâtralité, de la dramaturgie, de la narrativité, du reportage…

Jean-Yves Bosseur
INTRODUCTION
Tout au long de son histoire, la radio a suscité l’intérêt des compositeurs. Si le médium leur apparaît tout d’abord comme un espace privilégié pour la diffusion de leurs œuvres, il devient, avec le développement de l’art radiophonique, un espace de création.
Il ne s’agira pas ici de traiter des œuvres musicales composées pour la radio (ce qui constituerait un sujet d’étude à part entière), mais d’examiner une forme de création sui generis abordée par certains compositeurs au sein de la radio, celle de l’œuvre radiophonique, et de définir, préciser, étudier, l’originalité de leur démarche dans ce cadre.
Le travail du compositeur s’inscrit en effet dans un domaine qui a ses propres lois, même si elles peuvent être bousculées par l’acte de création : le médium impose ses règles aussi bien internes qu’externes. Les premières règles concernent l’emploi de matériaux spécifiques et leur organisation au sein d’une dramaturgie particulière ; les secondes sont liées aux contraintes du médium lui-même et reposent sur ses modes de production, de diffusion et d’écoute.
Entretenant un rapport particulier avec le sonore, le compositeur se pose, face à la radio, comme un créateur aux spécificités bien mar

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