Petits lieux à chansons de Belgique (1950-2012)
202 pages
Français

Petits lieux à chansons de Belgique (1950-2012) , livre ebook

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202 pages
Français

Description

De 1950 à 2012 se mêlent dans cet ouvrage plusieurs histoires... Il y a d'abord celle d'un phénomène culturelle souvent négligé : le "petit lieu à chansons". Un lieu qui ose proposer au public des chansons en français ! Ils ont existé, ils existent toujours. Et puis il y a l'histoire emboîtée dans les histoires d'un drôle de pays souvent au bord de la crise de nerfs. Les villes de provinces, les banlieues grises, les villages reculés... et bien sûr Bruxelles, la belle à Brel, à Barbara, à Moustaki...

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2013
Nombre de lectures 25
EAN13 9782296537484
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

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Extrait

Guy Delhasse
PETITS LIEU X À CH A NSONS DE BELGIQUE (1950- 2012
Petits lieux à chansons de Belgique (1950- 2012)
Dans la collection « Cabaret »
Marc Vincent chantauteur tomes 1 et 2,Bruno Daguebone, 2011-2012. Un cabaret rue Mouffetard, Christian Stalla, 2007. C’est l’destin Célestin, Gilbert Hennevic, 2009. Les compagnons pianistes, Anne Audigier, 2010. La chanson de proximité, Michel Trihoreau, 2010. La chanson pour tout bagage,Ginette Marty, 2011. Mamette,Gil Baladou, 2011. Chez Georges,Bruno Joubrel, 2012. As-tu appelé Dominique?, Pierre Louki, 2012. Dans la collection « Cabaret en vers »
Bris de mots,Germinal Le Dantec, 2013. Quand on écrit dix fées ramant,Marc Vincent, 2012. Comme la truite sous la pierre, Patrick Deny, 2011.Porte-toi bien la vie, Louis Amade, 2009. Esquisse d’incertain, Aurélien Carton, 2010.
Guy Delhasse
PETITS LIEUX À CHANSONSDEBELGIQUE(1950-2012) L’Harmattan
Du même auteur : - Hugues Aufray,chansongraphie,Quorum, 1998. - Pierre Rapsat,chansongraphie,Luc Pire, 2004 -Petites histoires de chansons à guitare,Camion Blanc, 2006 -Le monde est une chanson,Le Somnambule Equivoque, 2008 - Hugues Aufray, Notre jeunesse au coin du feu, L’Arbre, 2009 A paraître : -Signé Daartagnan,polar, Murmures des Soirs, collection Soirs Noirs, 2014
© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-00785-4 EAN : 9782343007854
Introduction Un jour de septembre 2010, le facteur de mon village dépose une enveloppe timbrée à St André-de-Sangonis ; je l’ouvre dans l’étonnement, je ne connais pas ce village, je déplie cette feuille flanquée d’un chat noir et d’un titre ronflant : « Christian Stalla, directeur de la collection cabaret chez L’Harmattan ». Ce monsieur me propose sympathiquement, par l’intermédiaire de son ami Guy Harmel, d’écrire un livre sur les cabarets en Belgique. Première réaction de ma part : ça coince de partout, je ne me sens pas être le bon numéro pour écrire pareil ouvrage d’autant que je me suis laissé embarquer dans une bio syndicale des Beatles, un truc délirant, complètement dingue. Guy Harmel ? C’est l’animateur de l’un des plus anciens « petits lieux » de la Belgique francophone, les « Six Cordes » à Esneux. Cela me fait rudement plaisir qu’il ait pensé à moi. Ce Guy se souvient donc de Guy, tout petit chanteur à guitare interprétant les chansons d’Yves Simon! Ou plus que probablement se souvient-il du chroniqueur du défuntUne Autre Chanson,magazine le de la chanson vivante dont je fus le serviteur fidèle durant vingt ans. Je laisse cette lettre de côté, j’abandonne le temps en hésitations pudiques et je m’embourbe dans mes délires de bio syndicale du groupe le plus célèbre du monde. Car j’écris sur les Beatles, et oui. En fait, je ne me sens pas à l’aise avec la matière car, tout simplement, je n’ai jamais compté parmi les habitués de ces lieux qu’on appelle en Belgique francophone autant « cabarets » que « cafés-théâtres ». Même si derrière ma plume se nichent quelques centaines d’articles et quand même cinq bouquins, je ne me sens pas à la hauteur des ambitions d’une collection menée par un directeur-chanteur engagé
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à fond dans le combat de survie de la chanson d’expression à Paris et dans toute la France… Il y tient en plus, à son bouquin, le directeur ! Et lorsqu’il revient à la charge sous la forme d’une nouvelle enveloppe toujours timbrée à St André-de-Sangonis, le 10 novembre 2011 me signalant que ce bon Marc Danval, un de nos meilleurs spécialistes de jazz, a décliné son offre, par manque de temps, me voilà au pied du mur. Et si ce n’est pas moi, qui le fera ? L’histoire de ces petits lieux à chansons n’est-elle pas devenue un devoir de mémoire puisque la grande histoire culturelle de notre pays n’en parle jamais ? Qui va l’écrire, qui va la tracer, qui va empêcher la puissance de l’oubli, de l’argent, de l’intérêt de l’occulter ? Ne faut-il pas aller chercher dans ces lieux tout confetti l’âme des apprentissages des plus grands ? Le temps a filé. Il s’est glissé lentement sous ma plume l’envie de tout raconter. Petits lieux dans un petit pays sans cesse au bord de la déchirure, bon plan d’écriture. Petits lieux qui ont vu quelques grands se lancer, tout bon pour le public friand de débuts. Petits lieux qui traversent les scènes des saisons, les rideaux des décennies gloutonnes, en bataille contre les raisons des puissants, bon plan d’écriture. J’aime ça, les bons plans d’écriture. Les défis de l’espérance. Les devoirs de l’espoir. Et puis je suis comme ça, Christian Stalla ne le savait pas : j’aime les chaleurs des ombres qui passent dans la nuit, j’aime les ambiances vitreuses des aubes fraiches qui font tanguer la raison, j’aime les chansons qui font chavirer mon cœur pour quelques notes perdues au coin du feu. J’aime les villes de Belgique, toutes mes villes, j’aime ces trous perdus blottis au fond des vallées
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où glissent comme des péniches les silhouettes obscures de quelques chansons éternelles. J’ai abandonné ma bio délirante sur ces Beatles, trop gros pour moi et répondu un « oui » franc à Christian Stalla pour restituer, en un long parcours, l’histoire des petits lieux. Nous avons signé le contrat. Nous deviendrons amis lorsque ce parcours, ce chemin de croix, sera abouti car il m’a d’abord octroyé une liberté de mise en place, d’expression qui m’ont touché . Il m’a accordé la prestance magnifique d’un mot qui résonne comme un vers de Verlaine : la confiance. J’ai toujours refusé la cour des grands, les couloirs des nantis. Aux Francofolies de Spa que je fréquente depuis la quatrième édition, j’ai toujours trainé dans les bistrots chantants, en face des ténébreux du Salon bleu et devant le petit rosé de fin de journée pour clôturer les errances. Christian l’avait sans doute deviné… Et dès septembre 2001, je me suis mis en route vers ces petits lieux, lançant les premières fouilles, les premières lectures, les premières phrases… J’ai gardé une ligne de conduite très simple : dans cette histoire qui couvre plus de six décennies sont évoqués les petits lieux dits « à chansons » c'est-à-dire les petits lieux qui programment de la chanson dite « française ». C’est ma ligne de force, mon fil, ma voie, ma foi. La chanson en français, la langue que nous parlons, la langue que nous devons défendre devant l’agression de la langue anglaise qui s’est déversée chez les chanteurs de chez nous comme du sang empoisonné. Mais pas trop puriste quand même, je me suis parfois égaré dans le rock, le folk, le théâtre, l’humour… La
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