C est la faute à Rousseau !
252 pages
Français

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C'est la faute à Rousseau ! , livre ebook

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Description

Religion et politique ont rarement fait bon ménage. Faut-il revoir notre conception plurielle de la laïcité qui a su faire preuve d'autant de souplesse que de robustesse pour protéger la liberté de conscience et d'expression religieuse ? Ce sont les valeurs de notre République, fille de la Révolution, qui sont mises en question. Ce socle originel de notre culture républicaine, legs de Rousseau, ne participe-t-il pas de la fameuse exception française ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2015
Nombre de lectures 6
EAN13 9782336386768
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre

Daniel Mandon







C’est la faute à Rousseau !
Religion et politique : l’exception française
Copyright

Du même auteur
C’est la faute à Voltaire ! Du bon usage des citations,
L’Harmattan, Paris, 2013.
La Question laïque, les chocs culturels stéphanois, préface de Michel Durafour, Ed. TV and CO, 2009.
La Question sociale, le laboratoire politique stéphanois, préface de Philippe Seguin, Ed. TV and CO, 2008.
La Question identitaire, Saint-Etienne métamorphosée ?, préface de Jacques Barrot, Ed. TV and CO, 2008.
Trouble fête, la fête éclatée miroir d’une société, Jean-Pierre Huguet éditeur, 1990.
Culture et changement social, Chronique sociale, Lyon, 1990.
Les Barbelés de la culture, deuxième édition, Federop, Lyon, 1977.










© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-73687-7
Dédicace



« Tout parti vit de sa mystique
et meurt de sa politique »
Péguy




















A Jacques Barrot, mon ami de jeunesse, brutalement disparu,
cet ouvrage dont il connaissait l’épure.
Tant de souvenirs de joies, de peines, de convictions et de valeurs,
nous liaient à la source d’inspiration de notre engagement.
Remerciements
Merci aux amis qui ont soutenu ce projet, plus particulièrement à mon ami d’enfance Bernard Plessy qui m’a aidé à le mener à bien, par ses conseils, suggestions et corrections, ainsi qu’à Robert Tardy et Eric Viou, pour leur généreux soutien, leur disponibilité et leur compétence et à mes fils Emmanuel et François-Xavier.
Avant-propos
Utiliser l’abondante littérature qui traite des rapports du religieux et du politique dans le contexte national actuel, relève d’une certaine gageure. Tenter de le faire, à partir de la religion civile que Jean-Jacques Rousseau a inventée dans le Contrat social avec tant d’ingénuité et de raisonnement candide, pouvait faire figure de digression ou pour le moins de détour plus idéologique que méthodologique. Or ce point de départ prend tout son sens dans un débat majeur que l’on croyait apaisé, mais dont l’actualité brûlante questionne notre laïcité républicaine.
Ce nouveau défi impliquait une démarche singulière, voire originale, même si la réponse s’appuie sur le travail de spécialistes ou de personnalités compétentes, sans ignorer les discours triviaux et faciles qui en balisent l’effervescence idéologique actuelle. On ne s’étonnera donc pas de l’approche subjective d’une telle question, malgré tout bien française, tant de fois posée et toujours aussi imposante. A un moment où la présence nouvelle de l’islam transforme la question religieuse en question identitaire, cette dernière joue le rôle de véritable révélateur des difficultés rencontrées par la question religieuse en politique.
Mais, j’ai trop de respect pour le travail de l’historien, du philosophe ou du théologien pour prétendre soutenir quelque thèse sur le sujet. Qu’il me soit permis simplement de donner sur cette question une interprétation plus personnelle, sans cacher mes convictions, mais aussi mes doutes et mes soupçons ! Car, lorsque l’on dit « je » ou que l’on écrit à la première personne, c’est généralement pour témoigner de sa propre expérience et des références qui vous ont marqué.
Poursuivant la démarche adoptée dans le précédent ouvrage : C’est la faute à Voltaire , j’ai donc voulu donner la parole à des auteurs susceptibles de clarifier cette relation toujours délicate de la religion et de la politique dans notre héritage culturel de la Révolution. Par le truchement de citations complémentaires ou opposées, parfois antinomiques, le but est bien de questionner la complexité de ce croisement souvent litigieux du fait religieux et du fait politique , qui n’a de cesse d’occuper le champ des sciences humaines, de la littérature et de la philosophie.
Ces citations ne contribuent-elles pas à enrichir le débat d’une confrontation d’idées et de points de vue souvent très éloignés ? Certes, lorsqu’on les sollicite en renfort de sa propre réflexion, le risque demeure d’en altérer le sens ou d’y voir une tentative assez désinvolte de fuir ses responsabilités. Ce parti pris de recourir à la pensée d’autrui veut au contraire conforter une façon personnelle d’échanger des idées, des opinions, mais aussi des doutes et des interrogations. Notre vie culturelle ou sociale ne se nourrit-elle pas de contacts et d’emprunts ? Elle donne au moins à réfléchir à partir de visions différentes, parfois réductrices, souvent très hétérogènes, toujours fécondes.
Prendre position sur un tel sujet ou du moins en donner une version personnelle, exige d’en justifier les raisons et d’en préciser les motivations. Je prends donc volontiers le risque de donner ici ma propre lecture de ce qui m’apparaît une querelle identitaire plus qu’une question laïque ou religieuse. Je la livre à la sagacité de tous ceux qui s’interrogent sur les enjeux de cette relation compliquée, si souvent conflictuelle, mais privilégiée pour comprendre certains aléas actuels de notre vie politique nationale.
Au moins, qu’il soit permis au croyant qui s’est engagé dans une vie politique locale et nationale, pendant plusieurs décennies, d’exprimer sa vision d’une question qui lui paraît toujours aussi pérenne et essentielle. Sans cesse renouvelée au gré d’une histoire parfois chaotique, éprouvante, souvent déconcertante, elle reste toujours riche de sens. Cette démarche d’implication personnelle est aussi une manière d’« intégrer l’observateur dans l’objet de son observation » , selon l’heureuse formule de Lévi-Strauss. C’est aussi une manière de laisser de côté le prêt à penser d’un sociologisme bien amorti, qui voudrait depuis Rousseau que tout soit la faute de la société !
Mais au-delà d’une analyse qui pourrait être aux yeux du sociologue une sorte d’observation participante, cette approche se veut malgré tout plus proche du témoignage. Si j’avais à justifier cette merveilleuse et profonde interaction du religieux et du politique , je reprendrais volontiers ici une citation attribuée à Gandhi : « Le goût de l’absolu m’a fait découvrir la beauté du compromis . » Encore faut-il savoir de quel absolu on parle ! Or il en va du sacré, comme du soleil que l’on ne peut ni approcher, ni regarder en face. Quant à la beauté du compromis, n’est-ce pas le lot de la politique, source d’espérance ? En retour, le sens du relatif n’ouvre-t-il pas à celui de l’absolu ?
Les deux domaines du religieux et du politique, apparemment distincts, restent en fait très liés, bien au-delà d’une simple délimitation historique des territoires ou d’une neutralisation réciproque . Tous deux véhiculent des valeurs , dans la ligne d’une causalité finale , celle du bien commun, qui polarise l’activité morale. Car c’est bien dans le domaine de l’éthique que la présence des valeurs politiques et religieuses est la plus manifeste. C’est là où s’articulent religion, foi et valeurs, trois registres qui ne sont pas superposables.
Le constat que nous en faisons ne cherche pas à porter de jugement sur la nature vraie ou fausse de ces valeurs , mais d’abord à nous interroger sur leur incidence dans l’ensemble de la vie en société, à travers ce croisement du politique et du religieux et, à partir de là, des rapports qu’entretiennent la politique et la religion, dans les enjeux si étroitement liés, de l’autorité, de la légitimité et de l’origine du pouvoir.
Reprenant ici une distinction faite par Paul Ricœur, le politique couvre l’ensemble du champ de l’agir des hommes en sa dimension collective et concerne tout leur vivre ensemble, alors que la politique serait plutôt définie en référence à l’exercice et à la répartition du pouvoir . Quant à la religion, sa définition toujours problématique, s’opère le plus souvent à partir d’une étymologie latine dont l’ambivalence a fait

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