Capital, crédit et monnaie dans la mondialisation
629 pages
Français

Capital, crédit et monnaie dans la mondialisation , livre ebook

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Description

La finance actuelle résulte de la mondialisation numérisée de la production de connaissance. Mais la valeur totalement quantifiable et accessible sans limite nominale n'est pas réelle. Elle ne contient pas la discussion des fins humaines. L'économie s'abstrait de la volonté personnelle. La démocratie d'Aristote propose un modèle de formation du prix dans l'équilibre matériel, formel et final de l'échange. Ce marché produira l'étalon monétaire négociable de la valeur personnelle universelle.

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Publié par
Date de parution 01 février 2011
Nombre de lectures 224
EAN13 9782296451490
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

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Extrait

CAPITAL, CRÉDIT ET MONNAIE DANS LA MONDIALISATION
© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-13919-0 EAN : 9782296139190
Pierre Sarton du Jonchay
CAPITAL, CRÉDIT ET MONNAIE DANS LA MONDIALISATION Économie de vérité
Collection « L’esprit économique » fondée par Sophie Boutillier et Dimitri Uzunidis en 1996 dirigée par Sophie Boutillier, Blandine Laperche, Dimitri Uzunidis Si l’apparence des choses se confondait avec leur réalité, toute réflexion, toute Science, toute recherche serait superflue. La collection « L’esprit économique » soulève le débat, textes et images à l’appui, sur la face cachée économique des faits sociaux : rapports de pouvoir, de production et d’échange, innovations organisationnelles, technologiques et financières, espaces globaux et microéconomiques de valorisation et de profit, pensées critiques et novatrices sur le monde en mouvement... Ces ouvrages s’adressent aux étudiants, aux enseignants, aux chercheurs en sciences économiques, politiques, sociales, juridiques et de gestion, ainsi qu’aux experts d’entreprise et d’administration des institutions. La collection est divisée en six séries : Dans la sérieEconomie et Innovationpubliés des ouvrages sont d’économie industrielle, financière et du travail et de sociologie économique qui mettent l’accent sur les transformations économiques et sociales suite à l’introduction de nouvelles techniques et méthodes de production. L’innovation se confond avec la nouveauté marchande et touche le cœur même des rapports sociaux et de leurs représentations institutionnelles. La sérieEconomie formelle a pour objectif de promouvoir l’analyse des faits économiques contemporains en s’appuyant sur les approches critiques de l’économie telle qu’elle est enseignée et normalisée mondialement. Elle comprend des livres qui s’interrogent sur les choix des acteurs économiques dans une perspective macroéconomique, historique et prospective. Dans la sérieLe Monde en Questions sont publiés des ouvrages d’économie politique traitant des problèmes internationaux. Les économies nationales, le développement, les espaces élargis, ainsi que l’étude des ressorts fondamentaux de l’économie mondiale sont les sujets de prédilection dans le choix des publications. La sérieKrisisa été créée pour faciliter la lecture historique des problèmes économiques et sociaux d’aujourd’hui liés aux métamorphoses de l’organisation industrielle et du travail. Elle comprend la réédition d’ouvrages anciens, de compilations de textes autour des mêmes questions et des ouvrages d’histoire de la pensée et des faits économiques. La sérieClichésété créée pour fixer les impressions du monde a économique. Les ouvrages contiennent photos et texte pour faire ressortir les caractéristiques d’une situation donnée. Le premier thème directeur est : mémoire et actualité du travail et de l’industrie ; le second : histoire et impacts économiques et sociaux des innovations. La sérieCours Principauxcomprend des ouvrages simples, fondamentaux et/ou spécialisés qui s’adressent aux étudiants en licence et en master en économie, sociologie, droit, et gestion. Son principe de base est l’application du vieil adage chinois : « le plus long voyage commence par le premier pas ».
INTRODUCTION: ÉCONOMIEDUCHOIX
« Vous avez deux choses à perdre : le vrai et le bien, et deux choses à engager : votre raison et votre volonté, votre connaissance et votre béatitude ; et votre nature a deux choses à fuir : l'erreur et la misère. Votre raison n'est pas plus blessée, en choisissant l'un que l'autre, puisqu'il faut nécessairement choisir. Voilà un point vidé. Mais votre béatitude ? Pesons le gain et la perte, en prenant choix que Dieu est. Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc qu'il est, sans hésiter. »
Pensées, Blaise Pascal (1670)
CHAPITRE I UN AVENIR OUVERT
1 Schizophrénie occidentale ème La révolution industrielle est née d'un choix européen entre le XVI et le ème XVIII siècle de séparer la connaissance humaine du monde en deux ordres, deux systèmes distincts et indépendants de rationalité : la subjectivité et l'objectivité. La science s'est affranchie des mythologies, religions et philosophies pour délimiter un * domaine d'objectivité du réel. Un domaine d'existence propre de la réalité * indépendante du sujet connaissant. Un domaine de connaissance dont la concep-tualisation n'était pas formée a priori ; dans lequel le savant était libre de concevoir un discours à la seule condition de produire une explication non réfutée par l'expérience. L'expérimentation devint maîtrisable par le choix savant de la réalité expérimentée. De cette science émergèrent les technologies et la révolution industrielle. L'avènement de l'objectivité s'est révélé extraordinairement efficace dans la * matérialité physique. Mais elle a eu un prix dont le coût apparaît exorbitant dans la crise d'aujourd'hui. L'objectivité s'est émancipée de la subjectivité, domaine des choix humains. La palette des choix humains n'a jamais été si ouverte, la faculté de choisir si large, si reconnue et si prometteuse. Mais en 2007, la crise mondiale des 2 subprimeamorcé une involution de la civilisation mondialisée. La société a mondiale en constitution s'est découverte sans principe commun de décision de la * valeur . Les nations et les individus se retrouvent sans système cohérent en lui-même de valeurs qui ordonnent leurs échanges. Le calcul économique et financier s'est abstrait du réel. La société a muté en collection désordonnée d'individus sans
1 Psychose chronique caractérisée par une dissociation de la personnalité, se manifestant principalement par la perte de contact avec le réel, le ralentissement des activités, l'inertie, le repli sur soi, la stéréotypie de la pensée, le refuge dans un monde intérieur imaginaire, plus ou moins délirant, à thèmes érotiques, mégalomanes, mystiques, pseudo-scientifiques (TLFi : http://atilf.atilf.fr/ dendien/scripts/tlfiv5/advanced.exe?8;s=2122442265 ) * Voir Glossaire page 605. 2 Subprimesous la prime ». Le qualificatif est un terme financier anglo-saxon. Il signifie « «subprime» s'applique à tout actif dont le prix nominal est probablement supérieur à la valeur réelle. Le prix nominal contient une prime sur le prix réel ce qui signifie que le prix réel se trouve sous la prime non nulle du prix nominal. La notion de prime signale que la finance travaille sur des écarts nommés entre des prix réels et des prix calculés. La logique financière avait en moyenne jusqu'à la crise dessubprimeanticipé une croissance réelle de la valeur inférieure à la croissance nominale. Le choc dessubprimea révélé que pour maximiser l'écart financier entre le nominal et le réel, il était tout à fait possible de forcer la décroissance de la valeur réelle. La construction actuelle du système financier permet d'inverser le sens de la réalité pour garantir des plus-values aux opérateurs financiers. La crise dessubprimesignale l'inversion financière de la logique du progrès économique.
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Introduction : Économie du choix
relations efficaces entre eux-mêmes. Le monde terrestre physique et humain apparaît irréversiblement menacé sans que des projets s'imposent qui réduisent matériellement et visiblement des périls explicitement identifiés. L'espace de relations entre tous les hommes est désormais matériellement continu. Tout individu est en communication potentielle avec tout autre. Mais cet espace unifié n'est pas ordonné par un sens commun de la subjectivité, un sens qui fasse société. Le développement de la matérialité physique est tellement fascinant qu'il escamote sa cause sociale dans les esprits. Les sociétés européennes historiquement à l'origine de la prospérité économique ont étendu leur espace d'échange au monde entier sans y investir une doctrine de sociabilité de même étendue. Le monde unifié fonctionne sans principe de responsabilité organisé en société. Des sujets de toute dimension s'y confrontent dans un effort de développement matériel anarchique ; l'accumulation de valeur ne parvient plus à être collective. La médiation sociale se délite en l'absence de délimitation objective de la subjectivité.
Aristote oublié La mondialisation économique s'est révélée sans principe de civilisation unificateur qui transcende la diversité des intérêts. Le triomphe de l'objectivité a laissé croire à l'inutilité du sujet et désormais à la logique de son inexistence dans les échanges internationaux. Les sujets de décision et d'action sont cachés. Des objets s'échangent sans que des sujets répondent de leur valeur. La société d'abondance économique est née en Occident de la philologie grecque et du messianisme judéo-chrétien ; une civilisation que la révolution politique et scientifique moderne a insidieusement reniée. Aristote avait fondé l'intelligibilité de la causalité de tout ce qui est accessible à l'observation humaine. Le judéo-christianisme avait animé la causalité en posant l'homme comme son sujet et le monde créé comme son objet. A la fin du Moyen ge la synthèse en subjectivité Â des pouvoirs politiques, scientifiques et religieux élaborée dans l'alliance des deux systèmes grec et judéo-chrétien oblige les inventeurs de la réalité à divorcer de la subjectivité. Pour connaître et transformer le réel, ils forgent une doctrine de l'objectivité qui évite toute confrontation avec la subjectivité laissée entre les mains des pouvoirs officiels établis. Le progrès dans la compréhension du monde disqualifie la recherche d'harmonie entre la connaissance objective et les relations 1 subjectives entre sujets de la civilisation .
1 Le procès de Galilée en 1616 marque la rupture entre la cosmogonie et la cosmologie. Les tenants du discours sur la création de l'univers accusent le savant de contester l'ordre biblique de la création qui met l'homme soumis à Dieu en son centre. Galilée répond que l'ordre de la création n'est pas son sujet. Il n'étudie pas le contenant mais le contenu. Il ne s'intéresse pas à la cause d'existence du monde observable mais au fait-même de son existence sous un certain ordre à décrire. Les accusateurs de Galilée n'admettent pas qu'un discours vrai soit construit sans harmonie évidente avec la cosmogonie. Galilée leur rétorque que l'objet de la cosmologie n'est pas la propriété des sujets de la cosmogonie. Alors que la conclusion du procès est la légitimité équivalente de deux ordres différents de
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