Charles Gide (Volume XI)
275 pages
Français

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Charles Gide (Volume XI) , livre ebook

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Description

Ce volume traite de la grande idée qui sous-tend la pensée sociale et politique de Charles Gide - la solidarité. Il complète les volumes IV et VII de la collection, consacrés à Coopération et économie sociale. La première partie présente différents textes sur le sujet, textes qui participent au débat sur le solidarisme lancé par Léon Bourgeois. La seconde partie reproduit le dernier grand texte de Charles Gide. L'idée et le mot d'ordre de solidarité restent toujours d'actualité : on trouvera dans ce volume ample matière à réflexion.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2010
Nombre de lectures 189
EAN13 9782336277912
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ŒUVRES DE CHARLES GIDE - VOLUME XI
Collection dirigée par Marc Pénin
Charles Gide 1847-1932 - L’esprit critique
Volume I Écrits 1869-1886 Volume II Principes d’économie politique (26 e édition, 1931) Volume III L’Émancipation Volume IV Coopération et économie sociale 1886-1904 Volume V Contributions à la Revue d’économie politique Volume VI Les Institutions du progrès social Volume VII Coopération et économie sociale 1904-1926 Volume VIII Revues protestantes Volume IX-X Histoire des doctrines économiques (avec Charles Rist) Volume XI Solidarité Volume XII Propos d’actualité et d’inactualité 1887-1931
Charles Gide (Volume XI)

Charles Gide
© L’HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairiehannattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296116542
EAN : 9782296116542
Sommaire
LES ŒUVRES DE CHARLES GIDE - VOLUME XI Page de titre Page de Copyright Présentation du volume Première partie - ARTICLES ET CONFÉRENCES
Le parasitisme social Solidarité Justice et Charité Recherche d’une définition de la Solidarité Allocution à la Société des visiteurs La solidarité économique La tuberculose La morale de Bastiat La mise en pratique de la solidarité dans les coopératives La faim et l’amour Solidarité contrainte, solidarité libre
LA SOLIDARITÉ - Cours au Collège de France
Chapitre premier - Le réveil de l’idée de solidarité Chapitre II - Historique et définition du mot Solidarité Chapitre III - Les divers aspects de la solidarité Chapitre IV - Les divers aspects de la solidarité Chapitre V - La solidarité dans l’hérédité Chapitre VI - La solidarité dette sociale Chapitre VII - La solidarité et les économistes Chapitre VIII - La solidarité et la morale Chapitre IX - Solidarité ou Charité
Index des noms
Présentation du volume
par Patrice Devillers 1

Dans les années 1880, la Troisième République se trouve confrontée à la nécessité de répondre à la question sociale, laquelle tend d’ailleurs de plus en plus à devenir la question ouvrière et présente en conséquence une double composante sociale et politique. Cette classe ouvrière qui s’organise syndicalement, qui compte un nombre croissant d’élus locaux et nationaux ne peut plus être ignorée. Il est donc temps de songer à des politiques sociales qui permettent de réduire la misère, et notamment, il est temps de développer une politique de protection sociale. C’est dans ce cadre particulier que le thème de la solidarité est totalement revisité aussi bien par les chrétiens sociaux que par des républicains de progrès, et enfin par certains socialistes réformistes. Seuls les libéraux restent majoritairement opposés au solidarisme, et surtout aux conséquences sociales qu’il implique.

Dès 1889 Charles Gide présente son école de la solidarité dans la première conférence d’un triptyque solidariste et coopératif 2 . Dans son esprit ces deux éléments sont évidemment indissociables et sont ensemble le moyen de dépasser la question sociale en construisant une troisième voie coopérative qu’il considère plus ambitieuse et plus achevée que celle proposée par Léon Bourgeois. Nous allons donc nous attacher à présenter dans ce volume 3 la vision gidienne de la solidarité.
Dans un premier temps nous nous intéresserons à des textes et conférences qui s’étalent de 1893 à la première guerre mondiale et qui permettent à Gide de se positionner dans les débats sur la solidarité, en particulier par rapport à l’école libérale, mais également au catholicisme social et enfin par rapport au solidarisme de Léon Bourgeois. Il prend acte également de ce que réalise la Troisième République pour soulager une classe ouvrière dont l’existence reste difficile au jour le jour, notamment dans les domaines du droit du travail, mais également en ce qui concerne les prémices d’une protection sociale aussi bien sur le plan du revenu des plus pauvres, que sur celui des soins et de la vieillesse (retraite et aide aux indigents). Enfin, dans nombre de ces textes, il fait méthodiquement le lien, chaque fois que c’est possible, avec le mouvement coopératif et la place particulière que celui-ci occupe, selon lui, dans les débats sur la solidarité.

Dans la seconde partie nous présenterons des textes tardifs (1927 et 1928). Pourquoi Charles Gide revient-il une quinzaine d’années plus tard sur cette question de la solidarité ? Il semble que deux arguments puissent être avancés pour répondre à cette question. Il y a d’abord la mise en place d’une protection sociale pour tous qui semble enfin acquise. En effet, la loi du 5 avril 1928 installe les assurances sociales et cette loi sera consolidée par un second texte adopté en 1930. Dans ce cadre Gide ne pouvait pas ne pas revenir sur le chemin parcouru depuis une quarantaine d’années. Enfin, il approche de la fin de ses enseignements coopératifs au Collège de France et il saisit l’occasion de faire à nouveau et une ultime fois le lien entre solidarité et coopération dans son cours de l’année universitaire 1927-1928. C’est le dernier cours dont la sténographie fut complètement revue par Charles Gide peu de temps avant sa mort. Et, comme l’indique Georges Gaussel dans la préface qu’il écrit pour la publication en 1932 par les P.U.F. de ce cours sous le titre La Solidarité , il a ainsi quelques droits à être considéré comme son testament spirituel 4 .

Morale et pratique de la solidarité chez Gide.
Il n’est guère possible d’étudier le solidarisme de Charles Gide sans aborder à nouveau le coopératisme de Charles Gide, tant la morale et la pratique de la solidarité qu’il propose s’apparentent à sa morale et à sa pratique coopérative. Il semble que la réflexion de Gide puisse être rapprochée de la doctrine solidariste dès sa conférence de 1889 sur l’ Ecole Nouvelle . Toute la décennie suivante le voit construire les principes de cette école de la solidarité . Aussi le solidarisme de Léon Bourgeois qui éclot à partir de 1897 ne peut qu’attiser son intérêt. Il en suit donc de très près le développement et n’hésite pas à participer activement à ses tribunes. Il est ainsi présent au congrès d’éducation sociale qui s’intègre à l’exposition universelle de 1900 dont il remarque qu’elle est placée sous l’invocation de la solidarité 5 . Il prend part également à toute une série de conférences suscitées par Bourgeois 6 . Tout ceci lui vaut notamment d’être élevé au rang de « chef du solidarisme économique 7 ». Pourtant, son approche du solidarisme de Bourgeois s’avère pour le moins circonspecte.

Gide fonde en effet son économie sociale sur une solidarité qui devient éthique parce que vécue librement et sans coercition par l’individu. C’est le règne du dévouement et de l’altruisme. Cependant, un tel comportement n’est pas inné, il n’est que l’heureuse conclusion d’une évolution en trois phases qui permet de passer d’une solidarité naturelle mais contrainte à une solidarité réfléchie et volontaire 8 .
Dans un premier temps l’individu se voit imposer la solidarité pour dominer une nature qui autrement lui serait supérieure. « C’est probablement ainsi que nous devons nous représenter la solidarité qui unit les cellules d’un être vivant, ou même les abeilles groupées en essaim. Mais elle peut exister sous cette forme même entre hommes et, pour eux aussi, être non moins impérieuse…les civilisations antiques et notamment celle de l’Egypte fondée sur la solidarité qu’impose à tous les habitants de la vallée du Nil le cours du fleuve, la nécessité de construire sur un plan général les digues et les canaux et d’exécuter à la même époque les travaux de culture et d’irrigation. Et le pouvoir despotique des pharaons n’était si respecté que parce qu’il assurait cette solidarité déjà imposée par la nature des choses 9 » . Dans une seconde phase, l’individu prend conscience de la nécessité de l’organisation de la société, mais son adhésion n’est pas pour autant empreinte de spontanéité. Ainsi, la loi, aussi impérieuse soit-elle, n’en est pas moins impérative et contraignante. « Tel est par exemple, le caractère que doivent déjà revêtir dan

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