De Georg Wilhem Friedrich Hegel à René Girard
204 pages
Français

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De Georg Wilhem Friedrich Hegel à René Girard , livre ebook

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Description

Entre Hegel et Girard, il y a un fossé de deux siècles marqués par une montée considérable de la violence. Cette « montée aux extrêmes » que Clausewitz avait parfaitement perçue permet de penser le phénomène du terrorisme et de démentir « l'Odyssée de l'esprit » de Hegel.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2015
Nombre de lectures 16
EAN13 9782336382807
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright




















© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-73291-6
Ouverture philosophique
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions, qu’elles soient le fait de philosophes « professionnels » ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.

Dernières parutions

Oscar BRENIFIER, Apologie de la métaphysique. Ou l’art de la conversion , 2015
Reza ROKOEE, L’attitude phénoménologique comparée, de Husserl à Avicenne , 2015
François BESSET, L’âme de la guerre. Petite métaphysique de la Nation , 2015
Philippe FLEURY, Hegel et l’école de Francfort , 2015.
Pierre ZIADE, Généalogie de la mondialisation, analyse de la crise identitaire actuelle, 2015.
Hamdi NABLI, Foucault et Baudrillard : la fin du pouvoir , 2015
Richard GROULX, Michel Foucault, la politique comme guerre continuée. De la guerre des races au racisme d’État , 2015.
Miklos VETÖ, De Whitehead à Marion. Éclats de philosophie contemporaine, 2015.
Auguste NSONSSISSA, Recherches philosophiques sur les théories des formes complexes , 2015.
Nikos KAZANTZAKIS, Friedrich Nietzsche et la philosophie du droit et de l’État , 2015.
Thierry HOULLE, Eau et reflets dans la philosophie de Platon , 2015.
Titre
Paul Dubouchet










De Georg Wilhem Friedrich Hegel à René Girard

Violence du droit, religion et science
Du même auteur

DU MÊME AUTEUR

Aux P. U. F., « Les voies du droit »
Sémiotique juridique. Introduction à une science du droit , 1990.

Chez L’Hermès
Les normes de l’action : droit et morale. Introduction à la science normative , 1990.
La philosophie du droit de Hegel. Essai de lecture des Principes , 1995.
La pensée juridique avant et après le Code civil , 1998.
Trois essais pour une théorie générale du droit , 1998.
La pensée politique avant et après Hegel , 1999.
Nouvelles méthodes des sciences sociales , 1999.

Chez L’Harmattan
De Montesquieu le moderne à Rousseau l’ancien , 2001.
Le modèle juridique. Droit et herméneutique , 2001.
Commons et Hayek, défenseurs de la théorie normative du droit , 2003.
Philosophie et doctrine du droit chez Kant, Fichte et Hegel , 2005.
Pour une sémiotique du droit international , 2007.
Droit et épistémologie. L’ Organon du droit , 2008.
Droit et philosophie. Préface de François Dagognet, 2009.
Thomas d’Aquin : droit, morale et métaphysique , 2011.
Tout comprendre avec René Girard. Du moi aux grands problèmes actuels. Petit traité de la violence , 2015.
INTRODUCTION
De l’œuvre de Hegel, c’est sa philosophie de la religion qui a le moins bénéficié du renouveau des études hégéliennes, en France, à partir de la fin des années trente, sans doute – comme nous le rappelons dans notre précédent ouvrage ( Tout comprendre avec René Girard. Du moi aux grands problèmes actuels. Petit traité de la violence , L’Harmattan, 2015) – à cause de la prévention remontant aux Lumières, pour tout ce qui touche à la religion, prévention n’ayant fait que se renforcer dans les années soixante et jusqu’à nos jours. En effet tous les courants qui devaient alors se succéder ou s’affronter (le marxisme, le freudisme, l’existentialisme éclipsé un peu plus tard par le structuralisme, sans oublier la rénovation de l’épistémologie introduite par Bachelard), tous ces courants si différents présentaient pourtant un point commun, celui d’exclure le religieux quand on ne l’avait pas réfuté ou entièrement discrédité.
Dans ce climat, l’apparition de l’œuvre de René Girard ne pouvait faire d’autre effet que celui d’un « pavé dans la mare » selon l’expression de M. Treguer (R. Girard, Quand ces choses commenceront. Entretiens avec Michel Treguer , Introduction, Arléa, 1994). Après Mensonge romantique et vérité romanesque de 1961, le « pavé dans la mare », Girard l’a lancé en 1972 avec La violence et le sacré qui, plaçant la religion au centre de son propos, en montrait le rôle générateur et directeur dans la culture humaine, et peut-être encore plus en 1978 avec Des choses cachées depuis la fondation du monde où il établissait, le plus clairement, que ce rôle revenait à la religion chrétienne, comme il devait le confirmer avec Le bouc émissaire de 1982 (notre op. cit., Tout comprendre avec René Girard…) .
Il se trouve que, lorsque Hegel lui-même place explicitement la religion au centre de son propos (dans sa Philosophie de la religion ), il en montre également le rôle générateur et directeur dans la culture humaine, dans « l’histoire de l’Esprit », et que lui aussi, attribue ce rôle à la religion chrétienne : s’il y a un « philosophe du Christianisme », c’est bien Hegel. De son côté, René Girard a édifié son apologie de la religion chrétienne à partir de la critique littéraire à laquelle l’ethnologie, et de façon plus générale l’anthropologie, devait donner une éclatante confirmation – ce qui fait de lui « l’anthropologue du Christianisme ».
Cependant Girard qui a poursuivi, dans toute son œuvre, une dénonciation constante et radicale de la philosophie et des philosophes, n’a pas craint de s’attaquer à ce sommet qu’est Hegel, de même qu’il avait vaincu – beaucoup plus facilement nous semble-t-il – ces autres sommets que sont Nietzsche ou Heidegger, Foucault ou Derrida, et, dans des disciplines assez connexes, Freud ou Lévi-Strauss. Il est normal donc qu’il soit plus que réfractaire aux expressions de Hegel telles que « philosophie du droit », « philosophie de l’histoire » ou « philosophie de la religion ». Il n’empêche qu’avec sa révélation du « mécanisme victimaire » (le sacrifice d’une victime innocente) comme fondement de toute culture, il propose bien une conception générale de l’homme et du monde (c’est-à-dire encore une « philosophie »). Or, tout comme chez Hegel, sa conception de la société n’est qu’une partie de sa conception de la religion qui, elle-même, ne prend tout son sens qu’avec la religion chrétienne.
En effet, confirmant la vieille préoccupation de la théologie chrétienne, la philosophie de la religion de Hegel, nous apprend qu’il peut y avoir une « science de Dieu », et qu’en plus elle est inséparable de cette science de la société qu’est pour lui la « science de l’Etat » qui se confond avec la science du droit. De son côté Girard édifie patiemment une « science de la violence », inséparable d’une science de la société, et qui débouche elle-même sur une « science de Dieu » rendue possible par la révélation chrétienne. Si, à la différence de Hegel, Girard n’a pas consacré un grand ouvrage spécifique au droit, celui-ci est néanmoins omniprésent dans son œuvre – ce qui n’est pas étonnant puisque le droit est, selon la formule de Marcel Mauss, « la colonne vertébrale de la société ». De plus, entre la « science de la violence » de Girard et la « science du droit » de Hegel, il existe de nombreuses rencontres qui se cristallisent dans la manifestation de la « violence du droit » dont nous avons voulu rendre compte, dans la voie ouverte par les deux économistes Michel Aglietta et André Orléan qui, déjà en 1982, à la suite de leur lecture de Girard, avaient révélé La violence de la monnaie (P. U. F.).
C’est pourquoi nous traiterons, dans une Première partie (« Violence du droit et religion chrétienne » ), de c

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