Epistémologie fondamentale appliquée aux sciences sociales
146 pages
Français

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Epistémologie fondamentale appliquée aux sciences sociales , livre ebook

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Description

La première moitié de l'ouvrage est consacrée aux principes généraux de la connaissance (critères du travail scientifique, outils intellectuels du savoir, etc), tandis que la seconde partie traite du dérapage de la recherche causé par le recours aveugle aux matériaux d'opinion (entretiens, questionnaires). Enfin un chapitre porte sur les modes de régulations de l'action individuelle et un ultime développement est consacré au thème de l'individalisme méthodologique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 57
EAN13 9782296479708
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Épistémologie fondamentale
appliquée aux sciences sociales
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau,
Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.


Dernières parutions

Pierre DULAU, L’arche du temps , 2011.
François HEIDSIECK, Simon Weil , 2011.
Guy VINCENT, Des substitutions comme principe de la pensée , 2011.
Marco BELANGER, Existe-t-il des dilemmes moraux insolubles ? 2011.
Paul AÏM, Vivre et exister, 2011.
Franck JEDRZEJEWSKI, Ontologie des catégories , 2011.
Michel FATTAL, Paroles et actes chez Héraclite. Sur les fondements théoriques de l’action morale , 2011.
Nadia BOCCARA et Francesca CRISI, Émotions et philosophie. Des images du récit aux mots de la philosophie , 2011.
Paul DAWALIBI, L’identité abandonnée. Essai sur la phénoménologie de la souffrance , 2011.
Firmin Marius TOMBOUE, Jürgen Habermas et le défi intersubjectif de la philosophie. La crise de la métaphysique de la subjectivité dans la philosophie politique et la philosophie morale habermassiennes , 2011.
Firmin Marius TOMBOUE, Jürgen Habermas et le tournant délibératif de la philosophie. La crise de la métaphysique de la subjectivité dans la philosophie politique et la philosophie morale habermassiennes , 2011.
ÉLYSÉE SARIN


ÉPISTÉMOLOGIE FONDAMENTALE
APPLIQUÉE AUX SCIENCES SOCIALES


L’Harmattan
DU MÊME AUTEUR

Introduction conceptuelle à la science des organisations (éd. l’Harmattan, 2003)
Proudhon : l’esprit libertaire (éd. monde libertaire, 2009)


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55818-2
EAN : 9782296558182

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Les dieux nous parleront en face
lorsque nous aurons un visage.

Clive LEWIS
Till we have faces , 1956
INTRODUCTION
L’épistémologie, entendue comme un corps de savoir relatif aux outils du savoir, c’est à dire l’élaboration d’une théorie de la connaissance, devrait être constituante de la formation de base du chercheur {1} .
Il s’agit toutefois d’une discipline dont l’élaboration systématique sur un mode éprouvé fait encore largement défaut. Les recueils édités sous cet incipit émanent le plus souvent d’intervenants qui ne pratiquent aucune science, et dont l’exposé relève d’une pure phraséologie, vide de toute pertinence et intérêt pratique {2} .

Au fil d’une trentaine d’années d’investigations en sciences humaines et sociales, il nous faut observer que les auteurs les plus créatifs que nous ayons rencontré sur le terrain épistémologique (à deux grandes exceptions près : Jean LARGEAULT et René THOM) et qui récuseraient sans doute très vivement cette qualification d’épistémologue, étaient d’abord et avant tout des praticiens de la connaissance : Oskar MORGENSTERN et Herbert SIMON en science économique, Robert PAGÈS et Jean PIAGET en psychologie, Jacques LACAN et Gérard POMMIER en psychanalyse, Pierre LEGENDRE et Gérard LYON-CAEN dans le domaine du droit, François CHATELET et Kostas PAPAIOANNOU (par ailleurs tous deux hégéliens) en théorie politique.

Un courant de pensée portant le nom de philosophie analytique a bien tenté d’occuper la place d’une théorie de la connaissance, mais celui-ci n’a jamais véhiculé qu’une entreprise de clarification du discours, philosophie de mots plutôt que philosophie de choses, attachée à la signification des énoncés plutôt qu’à l’intelligibilité du réel.

Cet état de fait s’ajoutant aux suffisances académiques et aux corporatismes universitaires, n’a pas toujours favorisé un travail de qualité au sein de la recherche. Toutes les sciences sociales s’isolent dans des puzzles familiaux, soutenus par des dispositifs exclusifs voire étriqués, et par là sombrant d’autant plus facilement dans l’indigence : la mathématique en économie, le laboratoire en psychologie sociale, l’enquête en sociologie, l’annalisme en histoire. Ces replis dogmatiques n’ont de surcroît pas même engendré un consensus minimal sur les savoirs acquis, et la division des esprits au sein même de chaque discipline est immense {3} .

Travaillant de front pour notre part toutes les sciences du comportement et ayant publié dans la plupart d’entre elles, épluchant à l’année une bonne centaine de périodiques −toutes disciplines confondues− nous avons pu élaborer avec le temps notre propre mémento épistémologique. C’est celui qui constitue le présent ouvrage et qui bien évidemment se soumet au débat.

Les trois premiers chapitres furent partiellement édités en préliminaires à notre recueil Introduction conceptuelle à la science des organisations (L’Harmattan 2003). Déconnectés de leur objet initial, ils ont été révisés et enrichis.
Le premier chapitre est relatif aux principes généraux de la connaissance : les niveaux d’organisation du réel, les critères du travail scientifique, les outils intellectuels du savoir (concepts, théories), les rapports entre la connaissance et l’action, etc. Il comporte notamment un développement sur l’implication nécessaire du chercheur en sciences sociales, considération primordiale nous semble t-il quant à la pénétration du réel.
Le second chapitre traite du dérapage de la recherche causé par le recours aveugle aux matériaux d’opinion. Bien que les pères fondateurs des sciences sociales aient à peu près tous mis en garde les chercheurs contre le peu de fiabilité du langage, nombre d’auteurs n’en persistent pas moins à proposer de perpétuels replâtrages susceptibles d’octroyer quelque consistance à une matière d’œuvre qui en est intrinsèquement dépourvue. Pour prendre la mesure de la situation et replacer le travail de recherche sur des voies minimalement affermies, il convient de sortir d’une sociologie d’école et de prendre en charge l’acquis des disciplines du langage : linguistique, psycholinguistique, psychanalyse.
Le chapitre III traite des modes de régulation de l’action individuelle. La question théorique a été abusivement confisquée par la psychologie en titre, dont les investigations devaient finalement se confiner à des sphères de recherche assez marginales au regard de la problématique des sciences sociales. Ces dernières disciplines ont dès lors été amenées à développer plus ou moins explicitement leurs propres psychologies (notamment une théorie des choix) à travers la nécessité où elles se sont trouvées d’avoir à expliquer les comportements individuels qu’elles observaient. C’est donc à une mise en ordre de la situation que nous tenterons de procéder.
Le chapitre IV relatif à l’individualisme méthodologique, principe clarifiant et pénétrant de l’analyse au sein des sciences sociales, résulte de diverses interventions. Bien au-delà de son aspect instrumental, le principe est réaliste, ce que l’on peut expliciter à partir d’un examen des phénomènes de groupe et de société.

*

Deux des bons maitres et auteurs majeurs auprès desquels nous fîmes notre apprentissage, quasiment inconnus du grand public, ne sont plus des nôtres.

Jean LARGEAULT, esprit éblouissant disposant d’une maitrise exceptionnelle de la théorie et de l’histoire des mathématiques, a profondément rénové le travail épistémologique. Ses ouvrages ne se vendaient pas, son cours était bien peu fréquenté, et pire encore il excellait dans l’humour froid. Jean LARGEAULT avait inscrit son activité dans le cadre d’une éthique très peu partagée aujourd’hui, de professeur

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