Façons du réel
258 pages
Français

Façons du réel , livre ebook

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258 pages
Français

Description

Tentative de "réalisation" philosophique, l'ouvrage explicite les façons ou aspects universels du réel (à la fois intraitable et insistant) aperçus dans les choses perçues ou vécues, à même leur particularité ou singularité. Divers essais réunis dans un Album court-circuitent description de choses ordinaires et spéculation, autobiographie et histoire de la pensée, poésie et philosophie.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2011
Nombre de lectures 80
EAN13 9782296465800
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

FAÇONSDU RÉEL
© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55249-4 EAN : 9782296552494
Christian Cavaillé
FAÇONS DU RÉEL
L’Harmattan
Du même auteur : Philosophie : « Philosopher depuis Montaigne et après Wittgenstein -Instances des essais » (Éd. L’Harmattan, Coll.La philosophie en commun, 2008) « Parti pris du réel » (Éditions L’Harmattan, Coll.Ouverture philosophique, 2011). Poésie : « Trois ou quatre choses avérées » avec quatre sérigraphies de Pillard-Valère (Éd. de l’Hôte Nomade, 1996) « Instances accrues » (Éd. L’Harmattan, Coll.Levée d’ancre, 2009) « Gravités » (Éd. L’Harmattan, Coll.Levée d’ancre, 2010) « Dévers » (Éd. L’Harmattan, Coll.Levée d’ancre, à paraître en 2011)
À mes maîtres d’école  Maurice Cathalo  André Ferréol
À mon professeur de français poète  Henry Cheyron
À mes professeurs de philosophie philosophes  Charles-Pierre Bru  Paul Ginot  Jean-Toussaint Desanti
PRÉFACE L’intraitable, l’insistant
Avoir affaire à des choses réelles et au réel de ces choses ainsi qu’à la tâche de (se) réaliser est l’affaire de la pensée vive.  Suivre ou décider un chemin de pensée, en tout cas le déterminer, comme l’on prend un chemin déjà là ou comme l’on trace un chemin de traverse.  Faire route et tenir sa route ; voir apparaître de loin ou surgir soudain un tournant ou une bifurcation ; changer de voie peut-être ; suivre les tracés, les signaux indicateurs, la voix du GPS ou frayer un passage.  Être prêt à tout sans jamais se prêter à n’importe quoi. Je voulais accéder à un bosquet fréquenté autrefois. Un attroupement d’arbres survivant au milieu des cultures entre une autoroute et une route départementale. Une chose beaucoup moins simple qu’un arbre mais beaucoup plus à portée qu’une forêt. Le chemin de terre qui y conduisait avec de hautes herbes sur les côtés et au milieu à égale distance des ornières parallèles ayant disparu, il me fallut passer à la limite d’un champ d’orge et d’un champ de colza, franchir un fossé, traverser un maïs. Le marcheur allant en reconnaissance approche, longe et traverse ce qu’il laisse intact, l’ayant pourtant touché de tous ses tâtonnements comme il l’a approximativement parcouru de tous ses regards. C’est bien ça, c’est bien là. Une chose réelle réellement reconnue et retrouvée. Une chose réelle persistante et mortelle et la prégnance en elle du réel ni plus ni moins que dans la multitude des autres choses. Le réel : l’irréductible, l’immaîtrisable, l’intotalisable, soit l’impossible (en un sens paralogique) ou l’intraitable qui ne se laisse ni prendre de haut ni circonvenir, qui interrompt tous les traitements et toutes les tractations.  Mais aussi l’insistant hors de nous, loin de nous, près de nous et en nous en instances multiples qui peuvent se restreindre et à la réduction desquelles nous pouvons nous résigner, mais qui peuvent aussi s’accroître, que nous pouvons accroître. Peut-être pourrons-nous alors affirmativement ou positivement, déplaçant l’accent du sens négatif au sens locatif
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du préfixe, et avec aussi peu de détours que possible, réaliser dans tous les sens du terme ce dont nous sommes véritablement capables. Dès lors les expériences négatives et les expressions à préfixe négatif du réel ne surplomberont pas toutes les autres, ne disparaîtront pas non plus (c’est impossible, n’est-ce pas ?) mais ne seront que des expériences et des expressions parmi d’autres.  Le réel en question n’est pas « sans façon », n’apparaît et ne se dit (n’a d’apparaître dicible) que de telle ou telle manière, sous telle ou telle forme, sous tel ou tel aspect. Bien évidemment, nous ne pouvons pas ne pas employer le verbe « être », mais il pourrait s’agir, avec l’ « être », du réel comme indécidable lorsque l’on se demande s’il est définissable ou indéfinissable ; il s’agirait de l’un des modes de l’une des façons du réel : le réel sous l’aspect de l’indistinction, le réel aperçu sinon négativement, du moins hors de tout autre aspect pour autant qu’il n’est ni unechose, ni une choseune, le réel qui apparaît partout et nulle part pour autant que l’on insiste sur le nulle part.  Partout et nulle part l’universel-réel est inhérent à la diversité des choses singulières et particulières ; il est aperçu en elles, au travers de leurs différences et en de primaires ressemblances, celles-ciau moins: aperçu tour à tour comme changeant, comme manifeste, comme effectif, comme consistant, comme indistinct, comme rapport de forces à l’épreuve… Et ces ressemblances primaires ne se rassemblent pas, ne le rassemblent pas dans ce que l’on a pu nommer la « somme des sommes » (summa summarum).  Un tel discours (spéculatif à l’ancienne) ne peut être poursuivi longtemps sans se contredire, puisqu’il reconnaît lui-même que l’universel-réel n’est aperçu qu’à même les choses perçues et vécues. Il faut abréger ce détour, revenir ou en venir au plus vite aux choses elles-mêmes pour examiner en elles les instances restrictives (la réalité telle qu’elle est) et les instances accrues du réel-universel.
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