La vérité chez Alasdair Macintyre
254 pages
Français

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La vérité chez Alasdair Macintyre , livre ebook

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Description

Le thème de la vérité chez Aladair MacIntyre reste trop peu connu. Dans une première partie, l'ensemble de son œuvre est relue en suivant le thème de la vérité, qui y est omniprésent. Dans une deuxième partie la pensée du philosophe anglo-saxon est confrontée à celle de Hans-Georg Gadamer. Dans une troisième partie sont étudiés divers thèmes importants pour une juste compréhension de la conception macintyrienne de la vérité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2011
Nombre de lectures 60
EAN13 9782296464018
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La vérité chez Alasdair MacIntyre
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau,
Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.


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Christophe Rouard


LA VÉRITÉ
CHEZ ALASDAIR MACINTYRE
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54736-0
EAN : 9782296547360

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Introduction
La tradition philosophique occidentale s’est penchée très tôt sur la question de la vérité. Dès ses débuts, elle a réfléchi à la vérité et a envisagé plusieurs pistes pour l’analyser et la définir. Sa réponse la plus traditionnelle a été réaliste : la vérité est une correspondance, une adéquation entre le réel et l’intellect. Cette réponse a prévalu longtemps dans son histoire. Mais force est de constater que l’on a assisté récemment à une progressive perte d’influence de la théorie de la vérité-correspondance traditionnelle. Celle-ci a longtemps structuré la pensée mais, depuis un peu plus d’un siècle, le rôle qu’elle jouait dans l’articulation du sens s’est estompé, pour laisser la place à d’autres perspectives. Les théories de la vérité-cohérence sont nées fin XIX e , début XX e dans l’univers de l’idéalisme anglais, héritier de son homologue allemand. Les théories pragmatistes de la vérité ont vu le jour à la même époque aux Etats-Unis. Leur conception épistémique de la vérité a porté un coup à l’idée traditionnelle de correspondance entre le réel et l’esprit qui le pense. L’arrivée dans les années 1920 des théories déflationnistes a accentué encore le processus d’évidement de la conception réaliste. Celle-ci a été revisitée par des auteurs d’importance dès le début du XX e siècle, qui ont tenté d’en montrer à nouveaux frais toute la pertinence. Elle-même a alors connu un infléchissement significatif et on en est arrivé à parler de la vérité, bien souvent, non plus en termes de correspondance entre le réel et l’intellect, mais plutôt de correspondance entre un fait, ou un état de fait, et une proposition ou un jugement.

Ainsi, l’antique construction s’est rapidement effritée. Une telle évolution dans l’histoire des idées n’est certainement pas à considérer comme quelque chose d’insignifiant. Bien au contraire : il s’agit là d’une véritable révolution, qui touche et déplace, qui modifie les fondements mêmes de la pensée. Les conséquences en ont été majeures, à tous niveaux. Au début du XXI e siècle, nous qui pensons aujourd’hui sommes profondément influencés par cette prise de distance par rapport à ce qui est contemporain de l’origine même de la philosophie et de la pensée rationnelle en Occident. Nous en sommes héritiers, et devons assumer cet héritage, d’une manière ou d’une autre.

Alasdair MacIntyre, né le 12 janvier 1929 à Glasgow en Ecosse, se situe lui aussi, dans cette histoire, après le déplacement des fondements de la pensée provoqué par la révolution de la conception de la vérité survenue il y a un siècle environ. Son œuvre n’est compréhensible que dans ce cadre. Et l’importance névralgique de la question de la vérité revêt chez lui un caractère particulier. Cette question en effet est au cœur de sa philosophie. On interprète volontiers celle-ci comme une tentative de refondation de la morale aristotélicienne à partir de concepts nouveaux, dont celui de la narrativité. Fort bien ! Mais il ne faudrait pas occulter le fait que cette refondation de la morale, qui constitue une part essentielle de son œuvre, repose elle-même sur une épistémologie très précise et très travaillée.

En 2006, le philosophe anglo-saxon a édité deux recueils d’essais choisis dont les titres respectifs sont significatifs de l’ensemble de son apport au débat contemporain. Le premier d’entre eux s’intitule The Tasks of Philosophy. Il rassemble un certain nombre de textes consacrés à la recherche philosophique fondamentale, au discernement des orientations mêmes de la philosophie. Le second volume, intitulé Ethics and Politics, comprend des contributions relatives aux implications éthiques et politiques de ces orientations. Les deux volumes sont indissociables l’un de l’autre.

La philosophie pratique d’Alasdair MacIntyre est abondamment étudiée aujourd’hui. Cette philosophie pratique n’est compréhensible qu’à la lumière de la philosophie fondamentale du penseur anglo-saxon, qui demeure beaucoup trop peu connue, et où la question de la vérité est centrale. Comment comprendre pourquoi le philosophe promeut une éthique des vertus ? Comment comprendre son combat pour un pluralisme sans relativisme ? Comment interpréter sa position par rapport à la charte universelle des droits de l’homme ? Comment comprendre son plaidoyer pour la loi naturelle dans le contexte philosophique contemporain ? Comment comprendre la place qu’il accorde à l’autre et à la rencontre des diverses traditions ? Comment comprendre l’importance pour lui de la communauté, éthique, politique et autre ? Comment comprendre ses positions en matière de bioéthique ? Comment comprendre son opposition très nuancée au mensonge ?… Pour répondre à toutes ces questions de philosophie pratique, éthique et politique, il est nécessaire de bien connaître la conception qu’il se fait de la vérité.

C’est que sa pensée forme un tout qu’il n’est pas possible de disséquer en parties autonomes, un tout articulé dans une épistémologie aux fondements métaphysiques où la définition de la vérité intervient comme une pierre angulaire. Il n’est pas étonnant dès lors de le voir s’ouvrir, à l’occasion d’une interview accordée en 1995 à Dmitri Nikulin, d’un projet de publication d’un livre consacré à la question de la vérité et de la véracité :

« Dans ce que j’ai écrit à propos de la possibilité d’un dialogue rationnel entre différentes traditions d’enquête, dans les conclusions que j’ai défendues au sujet de la nature du jugement pratique, et dans ce que j’ai dit – beaucoup trop rapidement – au sujet de la relation entre théorie et pratique, je présuppose la possibilité d’une présentation adéquate et de la défense d’une forte conception réaliste de la vérité. […] Ce que nous devons comprendre beaucoup mieux que nous ne le faisons maintenant, c’est la place de la vérité dans la vie humaine, aussi bien de la vérité comme but de différents types de recherche que de la véracité – un respect sys

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