Lectures phénoménologiques de Mallarmé
130 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Lectures phénoménologiques de Mallarmé , livre ebook

-

130 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Rencontrer l'oeuvre de Mallarmé... Sartre, Derrida, Lyotard, Badiou ont relevé ce défi en interrogeant les poèmes de Mallarmé. Ils ont essayé de dévoiler la structure intime d'une phénoménalité qui plonge son lecteur dans l'espace d'une absence, dans un lieu pré-textuel en dehors du logos. Ces lectures ont eu le mérite de traverser les paradoxes du Néant qui hante Mallarmé. Elles montrent la manière dont notre poète travaille le signe en le vidant de sens.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2011
Nombre de lectures 161
EAN13 9782296461017
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Lectures Phénoménologiques
de Mallarmé
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau,
Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.


Dernières parutions

Franck ROBERT, Merleau-Ponty, Whitehead. Le procès sensible, 2011.
Nicolas ROBERTI, Raymond Abellio (1944-1986). La structure et le miroir, 2011.
Nicolas ROBERTI, Raymond Abellio (1907-0944). Un gauchiste mystique , 2011.
Dominique CHATEAU et Pere SALABERT, Figures de la passion et de l’amour, 2011.
François HEIDSIECK, Henri Bergson et la notion d’espace, 2011.
Rudd WELTEN, Phénoménologie du Dieu invisible (traduction de l’anglais de Sylvain Camilleri), 2011.
Marc DURAND, Ajax, fils de Telamon. Le roc et la fêlure, 2011.
Claire LAHUERTA, Humeurs, 2011.
Jean-Paul CHARRIER, Le temps des incertitudes. La Philosophie Captive 3, 2011.
Jean-Paul CHARRIER, Du salut au savoir. La Philosophie Captive 2 , 2011.
Jean-Louis BISCHOFF, Lisbeth Salander. Une icône de l’en-bas, 2011.
Serge BOTET, De Nietzsche à Heidegger : l’écriture spéculaire en philosophie , 2011.
Philibert SECRETAN, Réalité, pensée, universalité dans la philosophie de Xavier ZUBIRI, 2011.
Salvatore Grandone


LECTURES
PHÉNOMÉNOLOGIQUES
DE MALLARMÉ
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54733-9
EAN : 9782296547339

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
INTRODUCTION
LA PHÉNOMÉNOLOGIE ET MALLARMÉ
1 Position du problème
La pensée du rapport entre la phénoménologie et l’œuvre mallarméenne se présente très problématique, car les deux termes de la relation sont ambigus. En effet, ils ne se prêtent pas à une simple définition.
En outre, la relation entre la phénoménologie et Mallarmé est un cas spécifique du rapport entre la philosophie et la poésie et, de manière plus étendue, entre la philosophie et l’art. Par conséquent, avant même de poser et de définir l’espace de croisement entre la phénoménologie et l’œuvre mallarméenne, semble nécessaire un encadrement de la question à l’intérieur d’une élucidation synthétique du rapport entre la philosophie, l’art et la poésie.
Commençons donc par quelques réflexions de A. Badiou qui fournissent un aperçu clair de la façon dont s’est articulé ce rapprochement.
2 Le rapport philosophie-art
Dans le Petit manuel d’inesthétique , le philosophe français remarque que le rapport entre la philosophie et l’art s’est structuré, au cours de l’histoire de la pensée occidentale, de deux manières.

Puisque ce qui nous requiert est le nouage de l’art et de la philosophie, il apparaît que, formellement, ce nouage est pensé sous deux schèmes. Le premier, je le nommerai le schème didactique. La thèse en est que l’art est incapable de vérité, ou que toute vérité lui est extérieure. (…) Plus précisément : que l’art est l’apparence d’une vérité infondée, inargumentée, d’une vérité épuisée dans son être-là. (…) Il est donc requis de dénoncer la prétendue vérité immédiate de l’art comme une fausse vérité, comme le semblant propre de l’effet de vérité (…). A cette injonction éducative s’oppose absolument ce que j’appellerai le schème romantique. La thèse en est que l’art seul est capable de vérité. Et qu’en ce sens il accomplit ce que la philosophie ne peut qu’indiquer. Dans le schème romantique, l’art est le corps réel du vrai. (…) l’art est l’absolu comme sujet, il est l’ incarnation {1}

Certes, la synthèse proposée par A. Badiou peut sembler trop simpliste, mais elle saisit un élément essentiel du rapport entre la philosophie et l’art. La première s’est approchée du second seulement à partir de la question de la vérité. Autrement dit, qu’il soit glorifié ou banni, l’art ne joue un rôle dans la réflexion philosophique que par la compréhension qu’il peut (ou ne peut) donner de la vérité.
Cela est aussi visible dans cette approche qui, au moins depuis Aristote, limite l’art à une fonction thérapeutique – c’est notamment la fonction encore attribuée par les analyses psychanalytiques des œuvres d’art.
En fait, A. Badiou corrige sa première hypothèse – qu’il existe seulement deux schèmes du rapport art-philosophie – et repère un troisième schème.

Entre le bannissement didactique et la glorification romantique (d’un « entre » qui n’est pas essentiellement temporel), il y a, semble-t-il, un âge de paix relative entre l’art et la philosophie. (…) N’est-ce pas Aristote qui a déjà signé, entre art et philosophie, une sorte de traité de paix ? (…) L’art a une fonction thérapeutique, et non pas du tout cognitive ou révélante. L’art ne relève pas du théorique, mais de l’éthique (au sens le plus large du terme). Il en résulte que la norme de l’art est son utilité dans le traitement des affections de l’âme. (…) Tout d’abord, le critère de l’art est de plaire. (…). La « ressemblance » au vrai n’est requise que pour autant qu’elle engage le spectateur de l’art dans le « plaire », c’est-à-dire dans une identification, laquelle organise un transfert, et donc une déposition des passions. (…) Cette imaginarisation d’une vérité, délestée de tout réel, les classiques l’appellent la « vraisemblance ». {2}

Même pendant « l’âge de paix », l’art continue de maintenir un rapport à la vérité. En dépassant les remarques de A. Badiou, tout en restant à l’intérieur des coordonnées de son analyse, on pourrait dire que l’approche thérapeutique de l’art n’arrête pas la polémique, au sens étymologique du terme, entre la philosophie et l’art, car celui-ci est encore contraint dans l’horizon de la vérité comme vraisemblance. Autrement formulé, ce qui semble engendrer un conflit éternel entre la philosophie et l’art est le présupposé que l’art entretienne un rapport à la vérité, ce qui provoque l’intervention polémique de la philosophie. Comme la vérité est une des questions fondamentales de la philosophie, cette dernière a voulu à tout prix l’exclusive sur la "véritable vérité".
En fait, l’approche romantique cache à son tour une force polémique qui est d’autant plus marquée qu’elle essaie de la dissimuler. En glorifiant la vérité pure et originaire dont l’art serait porteur, la philosophie romantique – dont Heidegger représenterait, d’après A. Badiou, un épigone – se pose comme la seule à être en mesure de la dévoiler dans toute son extension.
3 Le rapport poème-philosophie
Le rapport entre la philosophie et le poème ne sort pas de cet encadrement plus général. Lisons encore A. Badiou :
Dès les Grecs, ont été rencontrés et nommés les trois régimes possibles du lien entre poème et philosophie.
1) Le premier, que nous dirons parménidien, organise la fusion entre l’autorité subjective du poème et la validité des énoncés tenus pour philosophiques (…)
2) Le deuxième, que nous dirons platonicien, organise la distance entre le poème et la philosophie. Le premier est tenu à l’écart d’une fascination dissolvante, d’une séduction diagonale au Vrai, et la seconde doit exclure que ce dont elle traite, le poème puisse en traiter à sa place (…).
3) Le troisième, que nous dirons aristotélicien, organise l’ inclusion du savoir du poème dans la ph

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents