Les Lumières en berne ?
144 pages
Français

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Les Lumières en berne ? , livre ebook

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Description

Pouvons-nous encore croire à la culture comme on eut foi en la raison ? Le monde va-t-il mieux depuis qu'avec Spinoza et Voltaire on a déclaré la guerre aux superstitions ? Croyons-nous toujours à cette tonitruante idée du bonheur que Saint-Just inscrivit dans la conscience politique moderne ? Le bonheur est-il encore une idée neuve en Europe ? Est-il vain aujourd'hui de suspendre, comme Kant nous y exhorta, le perfectionnement moral et social de l'humanité au progrès et à la culture ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2011
Nombre de lectures 49
EAN13 9782296937789
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Lumières en berne ?
Questions Contemporaines Collection dirigée par J.P. Chagnollaud, B. Péquignot et D. Rolland  Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective. Derniers ouvrages parus Levent ÜNSALDI,Le développement vu de Turquie, 2011. Maurice T. MASCHINO,Cette France qu’on ne peut plus aimer, 2011. Véronique WASYKULA,RMI : vous devez savoir, 2011. Antoine BRUNET, Jean-Paul GUICHARD,L’Impérialisme économique. La visée hégémonique de la Chine, 2011. Louis R. OMERT,Le Sursaut. Essai critique, social et philosophique, 2011. Jean-Pierre DARRÉ,De l’ère des révolutions à l’émancipation des intelligences, 2011. Jean-Pierre LEFEBVRE,Pour une sortie de crise positive,Articuler la construction autogestionnaire avec le dépérissement de l’État,2011. Jean-René FONTAINE et Jean LEVAIN, Logement aidé en France, Comprendre pour décider, 2011. Marc WIEL,Le Grand Paris, 2010. Theuriet Direny,Idéologie de construction du territoire, 2010. Carlos Antonio AGUIRRE ROJAS,Les leçons politiques du néozapatisme mexicain, Commander en obéissant, 2010. Florence SAMSON,Le Jungle du chômage, 2010. Frédéric MAZIERES,Les contextes et les domaines d'interventions de l'Attaché de Coopération pour le Français, 2010. Noël NEL,Pour un nouveau socialisme, 2010. Jean-Louis MATHARAN,Histoire du sentiment d'appartenance en e France. DuXIIsiècle à nos jours, 2010. Denis DESPREAUX,Avezvous dit performance des universités ?, 2010. Vincent TROVATO,Marie Madeleine. Des écrits canoniques au Da Vinci Code, 2010.
Claude Obadia
Les Lumières en berne ? Réflexions sur un présent en peine d’avenir
Préface d’Alexis Philonenko
© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-54189-4 EAN : 9782296541894
Sommaire PREFACE D’ALEXISPHILONENKO..................................................... 9 AVANT-PROPOS............................................................................. 13
PREMIEREPARTIE: L’AUBE........................................................... 15 Chapitre1.... 17. Penser l’aujourd’hui : perspectives et enjeux Chapitre 2. Écrasez l’infâme ! La question du péché et celle de la barbarie ............................................................. 29 Chapitre 3. Aux avant-gardes de la critique : Spinoza et les enjeux politiques de l’exégèse biblique ....................... 39 Chapitre 4. Kant et l’idée d’une Société des Nations. Un doux rêve de philosophe ? ............................................... 53 Chapitre 5. Kant complice d’Eichmann ? Quand la critique perd le sens de l’histoire ........................................... 73
DEUXIEME PARTIE: LECREPUSCULE............................................. 81
Chapitre 1. La culture des Modernes, un rêve qui vire au cauchemar ? ...................................................................... 83 Chapitre 2. Le bonheur est-il encore une « idée neuve » en Europe ? ............................................................................. 97 Chapitre 3. L’éthique sociale à l’épreuve du nihilisme ....... 111 CONCLUSION............................................................................... 133
BIBLIOGRAPHIE............................................................................ 139
Préface d’Alexis Philonenko On peut toujours exposer les concepts de deux manières. Ou bien, par la voie analytique, on part des résultats pour parvenir au principe recherché. Ou bien on peut, par la voie déductive, poser le principe et l’éclairer par ses applications ; on va alors de l’abstrait au concret. Cette dernière voie est aussi regardée comme synthétique ; c’est celle qu’a suivie Claude Obadia dans son essai important surLes Lumières en berne.Il commence par exposer synthétiquement le principe en une ou deux pages très précieuses, et passe ensuite à l’exposé des doctrines philosophiques qui permettent de le saisir, en particulier celles de Spinoza et Kant, et de là s’élève à notre modernité. De là une certaine pédagogie reposant sur l’idée de totalité et qui l’autorise, finalement, à ébaucher une interrogation conclusive renvoyant à l’initiale question. Le principe posé par Claude Obadia est le suivant. Devant les horreurs de la guerre, de la famine, de l’idéal raciste, notre raison impuissante devient muette. Des victimes, encore des victimes, et toujours des victimes, cela lasse la raison, qui tourne à l’habitude. En parlant de ces horreurs, nous craignons non seulement de sombrer dans la banalité, mais encore d’impatienter autrui. Verdun, Auschwitz, Treblinka, le Goulag – nous savons, et cela, au fond, depuis toujours. La barbarie se porte bien. Si donc nous voulons convaincre autrui, il faut un appât : ce sera la belle construction, l’art de la composition, le sens de l’architectonique. L’esthétique séduisante est par conséquent un fil conducteur dans l’essai proposé. Alors on cherche deux choses inouïes. D’une part, la raison peut devenir une tentation, à défaut d’être un principe catégorique. Par delà la barbarie, la raison nous attire, et l’on ne dira pas : « soyons rationnels » mais : « si nous essayions d’être rationnels ? ». Ou encore la raison devient une passion inespérée et le concret se laissera gouverner par l’idéal, conçu comme vérité abstraite.
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D’autre part, et c’est beaucoup plus essentiel, de passion la raison peut par conséquent devenir émotion. Partout l’on pille, l’on tue – et nous ne serions pas émus ? L’émotion politique et économique est notre but. La raison doit donc devenir sensible, tandis que le cœur s’ouvre comme par sympathie à la pitié, qui nous commande de « nous mettre à la place de tout autre » dans l’altruisme de la pensée en commun et de la générosité. Alors le drapeau des Lumières sera de nouveau hissé tout en haut et, sensible, l’idéal principiel deviendra l’intersubjectivité. La raison ne fonde pas notre espérance, car elle-même n’est qu’une espérance. Mais l’espérance, comme l’affirment Kant et Tolstoï, ne peut être déracinée, ni être extirpée du cœur de l’homme. Si cela se produisait, le principe collatéral de l’indifférence se substituerait à l’énergie de la passion émotive, et nous deviendrions des spectateurs dans le grand cirque de l’égorgement rempli par les gladiateurs. On dira que cette prise de conscience, même comme idéal, n’est qu’une banalité – sans doute. Mais il ne faut pas craindre la banalité, qui nous permet de nous reconnaître dans notre passé. Sous l’angle et la perspective développés par Claude Obadia, la banalité devient l’idée concrète de l’histoire, qui expulse de soi les historiettes – Verdun, son ossuaire géant, l’espérance de vie ne dépassant pas deux semaines, cela n’est pas une historiette que nous pourrions effacer d’un coup d’éponge – pas plus que l’Algérie. Si nous voulions agir et penser autrement, nous réduirions l’homme à n’être qu’une chose inerte et indifférente. A ce degré, le mal ne serait plus radical, mais diabolique ; nous le voudrions pour lui-même. Toutefois, nous supposons que le mal ne peut être consciemment voulu pour lui-même. La leçon de Socrate – nul ne fait le mal volontairement – mérite d’être conservée avec un soin jaloux. Si ce n’était pas le cas, nous serions des démons et des voyous. Ou encore des provocateurs imbéciles. Hisser le drapeau de l’espérance, c’est donc ouvrir les yeux. Voilà pourquoi on parle des Lumières qui, dans la barbarie diabolique, seraient aveugles, sourdes et muettes. On protestera, comme toujours, puisqu’on croit que l’essence de la raison n’est ni l’aide, ni l’éclairage, mais
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