Michel Foucault, la politique comme guerre continuée
282 pages
Français

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Michel Foucault, la politique comme guerre continuée , livre ebook

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Description

La guerre est-elle un accident des sociétés ou appartient-elle à leur constitution même ? Telle est la question posée par Foucault dans son Cours de 1976 « Il faut défendre la société ». Renversant le célèbre aphorisme de Clausewitz sur « la guerre prolongée par la politique », il démontre comment un « dispositif de guerre » s'est introduit dans le discours politique moderne comme « guerre continuée » ou guerre nécessaire à la fois comme guerre des races, lutte des classes, social racisme et racisme d'État.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2015
Nombre de lectures 61
EAN13 9782336376912
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Ouverture philosophique
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau,
Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions, qu’elles soient le fait de philosophes « professionnels » ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.

Dernières parutions

Miklos VETÖ, De Whitehead à Marion. Éclats de philosophie contemporaine, 2015.
Auguste NSONSSISSA, Recherches philosophiques sur les théories des formes complexes , 2015.
Nikos KAZANTZAKIS, Friedrich Nietzsche et la philosophie du droit et de l’État , 2015.
Thierry HOULLE, Eau et reflets dans la philosophie de Platon , 2015.
Paul DUBOUCHET, Tout comprendre avec René Girard du moi aux grands problèmes actuels , 2015.
Jean-Claude JUGON, L’âme japonaise. Essai de psychologie analytique transculturelle, 2015.
Michel FATTAL, Existence et fatalité. Logos et technê chez Plotin , 2015.
Ivan NEYKOV, Le sens du Bien. Heidegger, interprète de Platon, 2015 .
Jacqueline MARRE, Adorno et l’Antiquité. D’Ulysse à Médée, 2015.
Arno MÜNSTER, Espérance, rêve, utopie dans la pensée d’Ernst Bloch (six conférences) , 2015.
Guy-François DELAPORTE, Seconds analytiques d’Aristote, Commentaire de Thomas d’Aquin, 2015 .
Antoine MARCEL , Eveil bouddhique et corporéité, 2015 .
Titre
Richard Groulx









Michel Foucault, la politique comme guerre continuée

De la guerre des races au racisme d’État

(Sur le Cours au Collège de France, « Il faut défendre la société » )
Copyright





















© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-72702-8
Dédicace


À Guila dont l’inestimable présence , l’appui indéfectible et la collaboration essentielle ont rendu possible ce livre

À la mémoire de mes parents qui m’ont appris la passion de la vérité
Remerciements
Remerciements
Nous voulons témoigner ici notre entière reconnaissance aux amis et collègues qui m’ont généreusement aidé à mener à bien cette entreprise (particulièrement, j’ai bénéficié des conseils judicieux de révision de lecture de la part de François d’Apollonia et Benoît Patar). Je tiens également à exprimer ma reconnaissance à Georges Leroux pour les conseils pertinents pour l’édition du manuscrit qu’il m’a généreusement offerts. Enfin un dernier mot pour les séjours d’étude et de recherche dont j’ai pu profiter à l’Imec (Institut Mémoires de l’édition contemporaine) qui m’ont permis de consulter les archives Michel Foucault qui y sont déposées (avec mes remerciements les plus amicaux à Yves Chèvrefils-Desbiolles).
Introduction générale
Pourquoi Michel Foucault ? Pour quelles raisons s’intéresser aux Cours du Collège de France plutôt qu’à l’œuvre éditée de son vivant ? On pourrait multiplier les justifications qui insisteraient sur le caractère inédit de ces travaux, sur leur pertinence intellectuelle et politique, sur la nature inentamée d’une pensée saisie au vif, en plein envol de ses émotions et de ses passions théoriques, mais l’essentiel n’est pas là. Comme Foucault avait voulu nous en convaincre, il s’agit d’apprendre à penser autrement , à se déprendre des milles facettes et leçons studieuses qui ont été produites sur l’homme et l’œuvre afin de se confronter aux problèmes que nous vivons actuellement sous les thèmes du retour de la guerre permanente comme conflit périphérique, de la menace terroriste comme guerre invisible, de la mise en place d’un dispositif sécuritaire comme terrorisme d’État, sans évoquer plus avant les blocages de la gouvernance sociale et économique comme « crise des représentations de l’avenir ».
Comme il l’avait fait à l’occasion d’une émission d’ Apostrophes qui l’avait convié à présenter la parution de son ouvrage Surveiller et punir , en préférant parler de l’urgence politique du moment : dénoncer la psychiatrisation des dissidents politiques en ex-URSS, devrions-nous saisir l’instant fuyant de l’actualité présente afin d’en déchiffrer les signes d’un diagnostic possible plutôt qu’entreprendre une lecture de la problématisation qu’il met en œuvre dans le Cours de 1976 « Il faut défendre la société » ? Une mise en garde cependant qu’il a faite au début de ce Cours devrait nous retenir de répondre précipitamment, en nous méfiant des schémas d’interprétation d’ensemble, des théories totalisantes. Par ailleurs, il faudrait se garder également de la tentation de vouloir produire un « savoir-pouvoir » avec les travaux de Michel Foucault qui n’appartiennent à personne et dont ni le Collège ou l’Université, ni davantage aucune institution, ne peuvent réclamer la propriété. Il n’y a pas d’ imprimatur de la pensée foucaldienne à respecter, sinon celle de l’intégrité à témoigner envers la rigueur de ses travaux, l’engagement de sa démarche. Au moment où la France discute de la place de Michel Foucault dans le panthéon littéraire de son Trésor national 1 aux côtés de Voltaire, Victor Hugo ou Émile Zola, il faut voir que si quelque chose risque de porter ombrage à ses travaux, ce n’est pas tant à l’ère de l’internet et de la multiplication des supports qui dématérialisent la réception de l’ œuvre , le risque de l’exportation, mais plutôt leur statut officiellement reconnu de « trésor national » qui les exposent à une monumentalisation, sinon à une “ normalisation ” certaine.
Bien entendu, s’il faut nous réjouir que ceux-ci restent en France, cela ne doit pas être au prix d’en diminuer l’accessibilité en les sacralisant dans quelque chambre forte des “lieux saints” culturels. Peut-être n’était-ce pas la “trajectoire” idéale ou la consécration ultime que Foucault aurait souhaitée lorsqu’il acceptait de s’exposer dans ses Cours au Collège de France à toutes les interprétations et captations possibles 2 . Évidemment, cela ne veut pas dire, non plus, qu’on puisse s’autoriser de publier n’importe quoi au nom de la pensée de Michel Foucault, mais cela ne veut pas dire également qu’il faut y apposer des exvotos de conformité. Alors pour quelles raisons commencer ce travail de lecture de la politique de Michel Foucault par le Cours de l’hiver-printemps 1976 « Il faut défendre la société » qui porte sur le discours de la « guerre des races », en particulier celle des nations et des classes, du social-racisme au racisme d’État ? Là où certains ont vu une histoire du racisme, une mise en procès du nationalisme chauviniste et du racisme biopolitique, où d’autres enfin ont davantage rencontré un questionnement des avatars “monstrueux” du socialisme, éventuellement une interrogation des finalités de la raison d’État, une remise en question du programme des Lumières , nous préférons retenir trois indications particulières. La première, telle que Foucault l’avait donné à entendre dans la leçon du 7 janvier 1976, porte sur sa volonté de mettre un terme au cycle des travaux qu’il avait entrepris, depuis son arrivée au Collège de France en décembre 1970 avec la création de la Chaire d’Histoire des systèmes de pensée , comme archéologie des conditions de formation du savoir situées aux interfaces des discours et des pratiques face au pouvoir de « normalisation » des disciplines, ainsi qu’aux réglementations de l’institution.
En voulant rompre avec une recherche qui pointait vers les éléments d’un savoir “totalisant”, malgré son caract&

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