Pour penser l éducation
158 pages
Français

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Pour penser l'éducation , livre ebook

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Description

Octavi Fullat i Genís expose la structure fondamentale d'une anthropologie dualiste, dans laquelle prend sens un modèle d'éducation libératrice. Présentant la signification d'une anthropologie pédagogique, dans le cadre de l'anthropologie philosophique, le lecteur est invité à réléchir sur la nature des savoirs sur l'éducation. Cet essai est construit par un discours philosophique, dans lequel O. Fullat utilise souvent la dérision et l'ironie, afin de signifier son positionnement au regard de la liberté et de l'éducation morale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2013
Nombre de lectures 17
EAN13 9782296538665
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright
Titre original : Antropología filosófica de la educación .


© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-66834-5
Titre
Octavi FULLAT i GENÍS



P OUR PENSER L’ÉDUCATION

Anthropologie philosophique de l’éducation



Traduit et adapté de l’espagnol
par Mònica Guerrero-Rosset,
avec la collaboration d’Anne-Marie Drouin-Hans
La Philosophie en commun
Collection dirigée par Stéphane Douailler,
Jacques Poulain, Patrice Vermeren
Nourrie trop exclusivement par la vie solitaire de la pensée, l’exercice de la réflexion a souvent voué les philosophes à un individualisme forcené, renforcé par le culte de l’écriture. Les querelles engendrées par l’adulation de l’originalité y ont trop aisément supplanté tout débat politique théorique.
Notre siècle a découvert l’enracinement de la pensée dans le langage. S’invalidait et tombait du même coup en désuétude cet étrange usage du jugement où le désir de tout soumettre à la critique du vrai y soustrayait royalement ses propres résultats. Condamnées également à l’éclatement, les diverses traditions philosophiques se voyaient contraintes de franchir les frontières de langue et de culture qui les enserraient encore. La crise des fondements scientifiques, la falsification des divers régimes politiques, la neutralisation des sciences humaines et l’explosion technologique ont fait apparaître de leur côté leurs faillites, induisant à reporter leurs espoirs sur la philosophie, autorisant à attendre du partage critique de la vérité jusqu’à la satisfaction des exigences sociales de justice et de liberté. Le débat critique se reconnaissait être une forme de vie.
Ce bouleversement en profondeur de la culture a ramené les philosophes à la pratique orale de l’argumentation, faisant surgir des institutions comme l’École de Korcula (Yougoslavie), le Collège de Philosophie (Paris) ou l’Institut de Philosophie (Madrid). L’objectif de cette collection est de rendre accessibles les fruits de ce partage en commun du jugement de vérité. Il est d’affronter et de surmonter ce qui, dans la crise de civilisation que nous vivons tous, dérive de la dénégation et du refoulement de ce partage du jugement.

Dernières parutions

Catarina POMBO NABAIS, Gilles Deleuze : philosophie et littérature , 2013.
Pierre BILLOUET (dir.), Herméneutique et dialectique. Hommage à André Stanguennec , 2012.
Laura LLEVADOT, La philosophie seconde de Kierkegaard. Écriture et répétition , 2012.
Lucie REY, Les enjeux de l’histoire de la philosophie en France au XX e siècle. Pierre Leroux contre Victor Cousin , 2012.
Flora BASTIANI, La conversion éthique. Introduction à la philosophie d’Emmanuel Levinas , 2012.
Maria KAKOGIANNI, De la victimisation , 2012.
PRÉFACE
L’anthropologie, cette étude de l’homme ( anthropos ) a pris divers chemins : celui d’une science cherchant à comprendre les différences physiques dont est constituée l’espèce humaine, celui des relations des hommes au sein de la société, enfin celui d’une interrogation sur ce que être homme veut dire. Sciences naturelles, sociologie, philosophie, trois discours possibles sur l’homme. C’est le troisième qu’Octavi Fullat a choisi de développer, dont il dit qu’il n’est pas une science, mais « un savoir sur le sens de l’humain ». Et ce savoir, qui entre en connexion avec tout un ensemble de grands textes, depuis ceux de Platon ou Aristote, en passant par Saint Augustin, Descartes, ou Kant, jusqu’à Husserl, Habermas, Gadamer, Ricœur., est aussi – on le sent à la lecture – nourri de l’expérience riche et longue de ce professeur d’université, né en 1928, auteur de nombreux autres ouvrages philosophiques sur l’éducation, qui a connu et vécu les tourmentes du XX e siècle, mais aussi ses espoirs.
Octavi Fullat nous entraîne au cœur même de la philosophie dans ses dimensions les plus variées : en épistémologue, il s’interroge sur ce que signifie savoir et science, il traite la question de l’humanisme à travers une réflexion éthique et de philosophie politique, il fréquente aussi le terrain esthétique et métaphysique, jusqu’à la théologie elle-même. Le lecteur peut se laisser conduire par ce pédagogue qui dit avec simplicité des choses difficiles, qui affirme ses convictions sans dogmatisme, et qui fait état de ses doutes sans désespérance.
C’est donc un livre d’accompagnement qui nous est ici offert, mais nul n’est obligé de suivre exactement les mêmes voies. Il nous est seulement demandé de prendre le temps de penser, d’oser nous émerveiller devant le phénomène humain comme aventure personnelle et collective. Une aventure qui s’exprime prioritairement par la nécessité de l’éducation, elle-même associée à un rapport au temps, où s’insère contradictoirement le tragique de l’existence et le dynamisme créateur d’une possible construction de soi.
Certes l’être humain est aussi naturel que l’oignon, le granit ou la girafe, dit avec humour Octavi Fullat. Il faut, quand on considère l’homme, compter avec la nature, tant au sens de ce qui environne l’homme qu’au sens de l’ensemble des lois qui constituent les phénomènes. La génétique et la biochimie ont à voir avec l’homme, qui est aussi le produit d’une évolution au niveau collectif, et d’une maturation au niveau individuel.
Or, si l’anthropologie philosophique semble nécessaire, c’est que ni la seule biologie avec ses déterminismes, ni la seule sociologie avec ses déterminations, ne suffisent à donner à l’homme cette ouverture vers un avenir à construire, des finalités à poser, une liberté à mettre en œuvre. Sans l’horizon temporel qu’offre cette liberté, l’éducation, réduite à ce qui est et amputée du ce qui devrait être , tend à perdre son sens et à se faire ébranler dans ses convictions par les idées critiques du scepticisme postmoderne. Sans anthropologie, dit Octavi Fullat, c’est-à-dire sans une pensée de l’humain, éduquer pourrait n’être qu’un pur dressage. Mais précisément, la connaissance des déterminismes biologiques et des déterminations sociologiques est nécessaire pour faire jouer cette liberté. Nécessaire et non suffisante, tant il est vrai que l’être humain, aussi précisément étudié soit-il par les sciences qui le prennent comme objet, n’est pas réductible à ces sciences. L’anthropologie philosophique analyse les conditions de possibilité de l’éducation comme processus et comme praxis , au sein d’une culture vouée à être transmise et réinventée.
D’où le statut de l’histoire comme narratrice et téléologique, c’est-à-dire orientée vers des fins qui réalisent l’humanité de l’homme, histoire philosophique plutôt que scientifique, interprétation après-coup d’un sens qui se donne comme ouverture et comme nécessité, non pas causale, mais ontologique, c’est-à-dire définissant l’être de l’homme.
Au commencement de l’humanité était la culture, le symbolisme, l’interprétation ou herméneutique . Donc le langage et le pouvoir de ne pas rester « collé » au monde. Le langage et le symbole sont aussi ce qui permet l’alliance des hommes, leur communication, leurs retrouvailles pourrait-on dire. Octavi Fullat rappelle en effet le sens premier de symbole , ensemble de deux tessons d’une même pièce de céramique, qui se réuniront en pouvant à nouveau coïncider quand les deux êtres séparés se retrouveront. Et si l’homme est un être de communication, il est aussi, selon l’expression d’Aristote, un zoon politikon , un animal politique, c’est-à-dire un être qui n’a pas seulement besoin de se regrouper, mais aussi de s’associer .
Dans la mouvance de toute une tradition philosophique, Octavi Fullat excelle à définir ce qui caractérise l’homme, en contraste avec le monde animal, partiellement parent et semblable pourtant. L’homme n’a pas que des peurs comme l’animal, mais aussi de l’angoisse ; il n’est pas seulement adapt é, mais il a des aspirations et des aptitudes à anticiper et projeter ; il ne se contente pas de subir l’ignorance, mais il a conscience de cette ignorance, à la façon dont Socrate ou Montaigne ont pu le proclamer. Et il lui reste de pouvoir prendre humblement ses décisions.
Au terme de tout ce cheminement, qui part de ce que l’être humain a d’extraordinaire par sa complexité, sa liberté, son inachèvement – vu positivement comme possibilité de création – on arrive à une position d’humilité et de repli. Il est des points sur lesquels aucune réponse scientifique, ou simplement intellectuelle, n’est possible, nous dit Octav

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