Pour une approche stratégique des espaces politiques
164 pages
Français

Pour une approche stratégique des espaces politiques , livre ebook

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164 pages
Français

Description

Comment repenser l'action collective et l'unité des luttes à l'intérieur d'un contexte géopolitique aussi instable qu'incertain ? "Une approche stratégique des espaces politiques" ne signifie pas l'abandon de l'espace national. Elle exige une réflexion active se réalisant aux niveaux local, national, international. Résolumment internationaliste, cette démarche n'est pas sans dessiner une nouvelle figure de la citoyenneté, fondée sur l'émancipation humaine.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2017
Nombre de lectures 3
EAN13 9782140033919
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

capitalisme néolibéral. D’où l’actualité des conLits de classes
ne signiIe
contraire une réLexion active se réalisant simultanément aux
nouvelle Igure de la citoyenneté, fondée sur l’émancipation
confluence de la
 (L’Harmattan, 2012). Ses récents travaux sont à la .
HansCOVA
POUR UNE APPROCHE STRATÉGIQUE DES ESPACES POLITIQUES
Essai de philosophie politique
OUVERTUREPHILOSOPHIQUE
Pour une approche stratégique des espaces politiques
Ouverture philosophique Collection dirigée par, Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques. Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions, qu’elles soient le fait de philosophes « professionnels » ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques. Dernières parutions Tristan VELARDO,Georges Palante, La révolte pessimiste, 2017. Robert TIRVAUDEY,Apprendre à penser avec Marc Aurèle,2017. Xavier LAMBERT (dir.),Action, énaction. L’émergence de l’œuvre d’art, 2017. Alessia J. MAGLIACANE,Zéro. Révolution et critique de la raison. De Sade et Kierkegaard à Adorno et Cavell, 2017. Olivier NANNIPIERI,Du réel au virtuel.Les paradoxes de la présence, 2017.Miklos VETÖ, Pierre de Bérulle.Les thèmes majeurs de sa pensée,2016. Paul DUBOUCHET,La théologie politique de René Girard et la gauche chrétienne, 2016. Bertrand DEJARDIN,sagesseNietzsche ou la « sauvage », 2016. Yann FACHE,Métaphysique du quelque chose. Enquête sur une occasion manquée, 2016. Philippe FLEURY, Désenchantement et mondialisation, 2016.
Hans COVA
Pour une approche stratégique des espaces politiques
Essai de philosophie politique
© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-11704-1 EAN : 9782343117041
« Définir un espace stratégique commun exige donc une échelle mobile des espaces permettant d’articuler les interventions locales, nationales et internationales […]. Après avoir assimilé à la pensée politique les notions de non-contemporanéité, de contretemps, de discordance des temps, il est tout aussi nécessaire aujourd’hui de penser la production sociale et la discor-dance des espaces. » Daniel Bensaïd.
« Le rassurant de l’équilibre, c’est que rien ne bouge. Le vrai de l’équilibre, c’est qu’il suffit d’un souffle pour tout faire bouger. » Julien Gracq.
Les espaces de la réflexion politique (Introduction)
« En effet, la transformation néolibérale de l’État est maintenant parvenue à un point tel qu'un gouvernement véritablement soucieux de la souveraineté populaire devrait oser gouverner contre l’État existant, et plus préci-sément contre tout ce qui dans l’État parti-cipe de la domination oligarchique. » Pierre Dardot et Christian Laval.
« La crise consiste justement dans le fait que l'ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître : pendant cet interrègne on observe les phénomènes morbides les plus variés. » Antonio Gramsci.
Il y a urgence, et pourtant il importe de prendre le temps de la réflexion : telle est sans doute la difficulté majeure à laquelle nous sommes de nos jours confrontés. Alors que les événements (Brexit, élection de Trump…) semblent accélérer la cadence, se nourrissant des diverses crises – économique, sociale, écologique – pour imposer et étendre à l'échelle de la planète le modèle néolibéral, cette pauseparaît plus que jamais nécessaire. Car le réflexive néolibéralisme, œuvrant autant à l'atomisation lucrative de la société qu'à l'affaiblissementplanifiéde la démocratie, est plus qu'une simple doctrine économique axée sur la parfaite horlogerie des marchés ; il se présente davantage comme une redoutablerationalité politique, cherchant,via7
le culte de l'entrepreneuriat, à soumettre tous les aspects de l'existence humaine à la sacro-sainte logique du capital – 1 et à son accumulation polarisée . Par le truchement de ses institutions (FMI, OMC, Union européenne, etc.), cette rationalité normative définit bel et bien unenouvelle vision 2 du monde(d'où le préfixe sécuritaire néo-) qui rend d'emblée insuffisante la seule dénonciation morale sans débouchés politiques. Sa position hégémonique suggère sans ambages que son interversion passe obligatoirement par une lutte idéologique prenant à bras-le-corps la ques-tion des rapports de forces réellement existants – et de leur patiente reconstruction collective.  L'idéologie n'est donc pas qu'un discours fallacieux recouvrant une réalité brute ; elle s'inscrit plutôt dans la configurationconflictuelledes rapports socioéconomiques, laquelle tend àinverser cette réalité (selon les mots de Marx), tout en s'évertuant à perpétuer un ordre social de plus en plus ouvertement répressif. En ce sens, loin de se réfugier dans l'abstraction, à l'abri des vicissitudes de la vie courante, la pensée politiqueposeinvariablement, dans la mesure où l'émancipation humaine s’affirme ici comme la seule maxime ayant une portée universelle, les condi-
1. Voir : DARDOT, P. et LAVAL, C.,Ce cauchemar qui n'en finit pas. Comment le néolibéralisme défait la démocratie, Paris, La Découverte, 2016. Voir aussi : SALMON, C., « Comment le néolibé-ralisme a défait la démocratie »,Mediapart, 11 juin 2016. 2. À rebours de ce que proclame le dogme (néo)libéral dans son idéa-lité, l'extension planétaire du commerce n'a pas, tant s'en faut, adouci les mœurs. La centralité du principe de concurrence, conduisant à une compétition généralisée, trouvea contrarioson corollaire dans le ren-forcement du dispositif sécuritaire, lequel, en s'attaquant aux droits civils au nom d'une guerre indéfinie contre le terrorisme, durcit sans aucun doute la mainmiseautoritairede l'oligarchie sur la conduite de la vie politique et économique. Ces deux « visages » du (néo)libéra-lisme sont donc visiblement complémentaires.
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tions de son inscription concrète – autrement dit, les conditions de sa proprespatialité. Prendre le temps, prendre la pose, prendre le temps de la pause: la politique interroge toujours le monde depuis son « centre ». Bien qu'elle désigne un champ relativement autonome, ayant son « essence » spécifique, ses codes et sa « grammaire », elle s'insère indubitablement dans un contexte social donné, où les représentations et les percep-tions qui le circonscrivent renvoient moins à des structures invariantes ou anhistoriques qu'à ces rapports de forces qui,hic et nunc, les déterminent et leur donnent une 3 puissance effective au quotidien . S'y arrêter ne signifie évidemment pas abandonner une pensée en mouvement au profit d'une quelconque méditation droite dans ses axiomes intemporels ; cela veut surtout dire qu'il faut d'ores et déjà explorer « les sentiers d'une révolution du ralentissement et de la lenteur », comme l'a si joliment formulé Daniel Bensaïd. Une question de temps, certes, mais aussi unequestion d'espace.  Or, il est devenu évident que ce que l'on a qualifié de globalisation néolibérale, comprise comme un procès historique et non comme un état achevé (et irréversible), a 3. En guise d'exemple, nous citerons ici le regard de plus en plus sévère porté sur la pauvreté : au moment où la crise économique endémique accroît la précarité, le jugement envers les plus démunis tend paradoxalement à se durcir. Ce recul de la compassion au profit d'une conception perverse de la responsabilité, dérivée à son tour d'une vision fort restreinte de l'individualisme (« les pauvres et les chômeurs sont responsables de leur sort »), est difficilement compré-hensible si nous faisons abstraction des ressorts idéologiques qui, matériellement, orientent et modulent ces perceptions. Déterminées historiquement et socialement, ces dernières traduisent davantage une complexion sociale particulière qu'elles ne reflètent une hypothétique nature humaine intemporelle. (Voir sur le sujet : COVA, H., « Le jugement de la population à l'égard des plus pauvres. Les perceptions au prisme de l'idéologie »,Pressegauche.org, octobre 2014.) 9
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