Pour une sémiotique du droit international
288 pages
Français

Pour une sémiotique du droit international , livre ebook

-

288 pages
Français

Description

Dans cet ouvrage de sémiotique juridique descriptive, l'auteur étudie le langage juridique dans son rôle d'élaboration du Droit international et dans la recherche de son fondement, en convoquant autour d'une table ronde imaginaire cinq géants, Kelsen, Schmitt, Pasukanis, Hayek et Scelle, dont la confrontation confirme l'existence d'une substance du droit international.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2007
Nombre de lectures 89
EAN13 9782296162792
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

POUR UNE SÉMIOTIQUE
DU DROIT INTERNATIONALOuverture philosophique
Collection dirigée par Dominique Chateau,
Agnès Lontrade et Bruno Péquignot
Une collection d'ouvrages qui se propose d'accueillir des travaux
originaux sans exclusive d'écoles ou de thématiques.
Il s'agit de favoriser la confrontation de recherches et des
réflexions qu'elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou
non. On n'y confondra donc pas la philosophie avec une discipline
académique; elle est réputée être le fait de tous ceux qu'habite la
passion de penser, qu'ils soient professeurs de philosophie, spécialistes
des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou... polisseurs de
verres de lunettes astronomiques.
Déjà parus
Marly BULCAO, Bachelard: Un regard brésilien, 2007.
Christian SAVES, Eloge de la dérision: une dimension de la
conscience historique, 2007
Bernadette GADOMSKI, La Boétie, penseur masqué, 2007.
Gabriel Marcel-Max Picard. Correspondance 1947-1965,
introduit par Xavier TILLIETTE et texte établi de Anne
MARCEL et Michaël PICARD, 2006.
Jean C. BAUDET, Une philosophie de la poésie, 2006.
Gaëll GUIBERT, Félix Ravaisson, 2006.
Frédéric STREICHER, La phénoménologie cosmologique de
Marc Richir et la question du sublime, 2006.
André AUGÉ, Mille et une pensées d'Alain, 2006.
Marc DURAND, Trois lectures du Phédon de Platon, 2006.
Micheline et Vincent BOUNOURE, Légendaire Mélanésien,
2006.
Eustache Roger Koffi ADANHOUNMÉ, L'utopie des
inventions démocratiques, 2006.
Nadia BOCCARA, David Hume et le bon usage des passions,
2006.
Alain TORNA Y, Emmanuel Lévinas, philosophie de l'Autre ou
philosophie du Moi ?, 2006.
Nadine ABOU ZAKI, Introduction aux épîtres de la sagesse,
2006.
Lambert NIEME, Pour une éthique de la visibilité dans
l'invisible, 2006.Paul Dubouchet
POUR UNE SÉMIOTIQUE
DU DROIT INTERNATIONAL
Essai sur lefondement du droit
L'Harmattan@
L'Harmattan, 2007
5-7, rue de l'Ecole polytechnique; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan I @wanadoo.fr
ISBN: 978-2-296-02317-8
EAN:9782296023178Du même auteur
Aux P. U. F., collection « Les voies du droit»
Sémiotique juridique. Introduction à une science du droit,
1990.
Aux Editions L'Hermès
Les normes de l'actÏon : droit et morale. IntroductÏon à la
science normative, 1990.
La philosophie du droit de Hegel. Essai de lecture des
« Principes», 1995.
Trois essais pour une théorie générale du droit. Science,
épistémologie et philosophie du droit, 1998,
La pensée juridique avant et après le Code civil, 1998.
La politique avant et après Hegel, 1999.
Nouvelles méthodes des sciences sociales, 1999.
Chez L'Harmattan
De Montesquieu le moderne à Rousseau l'ancien. La
démocratie et la république en question, 2001.
Le modèle juridique. Droit et herméneutique, 2001.
Commons et Hayek défenseurs de la théorie normative du
droit, 2003.
Philosophie et doctrine du droit chez Kant, Fichte et
Hegel, 2005.INTRODUCTION
Alors que la Logique, comme discipline connue et
reconnue, remonte au moins à Aristote, en fondant la
Sémiotique, le logicien américain Charles Sanders Peirce
(1839-1914) avait conscience d'apporter quelque chose de
nouveau: «Je suis, autant que je sache, un pionnier, ou
plutôt un défricheur, dans l'entreprise de déblayer le terrain
et de frayer la voie de ce que j'appelle sémiotique,
c'est-àdire la doctrine de la nature essentielle et des variétés
fondamentale de la semiosis possible (semiosis : action des
signes) ; et je pense que le domaine est trop vaste, la tâche
trop immense pour un initiateur» (I). Il n'est pas étonnant
qu'une définition aussi extensive ait pu donner lieu à de
nombreuses conceptions de la sémiotique dont certaines
ressemblent, selon l'expression de Gilles-Gaston Granger
(empruntée d'ailleurs au droit international), à des pavillons
couvrant parfois « d'extravagantes marchandises» (2). C'est
pourquoi, deux conceptions seulement méritent vraiment
d'être retenues, celles qu'opposait Carnap, lorsque, comme
le rappelle Geoges Kalinowski, il divisait la sémiotique en
deux: la sémiotique pure ou a priori (la « des
logiciens ») et la sémiotique descriptive Olt a posteriori (la
« sémiotique des linguistes» - selon nous, elle n'est pas
exclusivement celle de ceux-ci) (3). La « sémiotique pure»
apparaît alors comme le langage de la logique ou
métalogique, c'est-à-dire comme un méta-langage de la logique
formelle, elle sera développée par MOlTis en 1938 et
Carnap en 1942, tandis que la «sémiotique descriptive»
qui emprunte à la linguistique générale, à la sémiologie et à
l'épistémologie, s'etIorce d'étudier le rôle du langage et des
signes dans la connaissance, et, en pmiiculier, le passage
du langage naturel au langage scientifique. Cette discipline,
ainsi que nous en avions rendu compte dans notre thèse de
philosophie de 1975, trouve ses devanciers - à notre avis et
sauf erreur - avec Gilles-Gaston Granger, l'un des premiersrévélateurs français de la sémiotique de Peirce, notamment
dans Pensée formelle et sciences de l'homme de 1960 et
dans son Essai d'une philosophie du s~vle de 1968, lorsqu'il
préconise «une analyse des conditions de la fonnulation
linguistique» dans laquelle se déroule toute science, mais
aussi avec François Dagognet par son exploration (centrée
sur la taxinomie) de différents langages scientifiques,
notamment celui de la chimie dans Tableaux et langages
de la chimie de 1969, celui de la botanique et de la
zoologie dans Le catalogue de la vie de 1970, celui
également de la géologie et de la minéralogie dans Ecriture
et iconographie de 1972 - en effet, Peirce concevait la
sémiotique comme une sorte d'organoll de toutes les
sciences dans lequel il intégrait l'étude des classifications
scientifiques, ce qui justifie d'y inclure à pmi entière la
grande « philosophie taxinomique» de Dagognet. De cette
dernière fonne de sémiotique, Peirce est donc peut-être le
véritable fondateur, tout autant et même plus que de la
première, dans la mesure où, avec le pragmatisme dont il
est également le promoteur, il a postulé que la science ne
partait pas d'un donné informe et amorphe, mais d'un
donné déjà structuré par la connaissance et l'action,
notamment les valeurs, donné caractérisé donc par ses deux
dimensions cognitive et axiologique que le langage et les
signes n'ont pour rôle que de révéler, d'approfondir et de
développer. C'est en ce sens que Lalande, premier lecteur
français de Peirce, affinnait que « la raison, dans sa source,
n'est pas constative mais nonnative» et soutenait ce
remarquable paradoxe: «la réalité est le produit logique
d'un système de valeurs» (4). C'est pourquoi, toute pensée
est symbolique, requieli bien un univers de signes pour
l'exploration du réel, ceux-ci étant la médiation nécessaire
entre la pensée et le réel en même temps que le véhicule
privilégié des valeurs. Pour notre part, c'est uniquement
cette dernière fonne de sémiotique que nous avons toujours
retenue. Il faut préciser toutefois que les deux qualificatifs
8de « descriptif» et d' « a posteriori» retenus par Carnap ne
nous satisfont pas entièrement dans la mesure où ils
pourraient laisser penser qu'il s'agit d'une discipline
antithéorique. Certes, ils ont le mérite de rappeler que cette
discipline est constamment instruite par l'expérience, que,
suivant une très remarquable fonnule de Robert Blanché
résumant tout l'enseignement bachelardien, elle «ne se
fonne qu'en se réfonnant, dans son objet comme dans ses
méthodes et dans sa doctrine ». En réalité, comme toute
discipline scientifique, elle ne se développe que par une
dialectique du «descriptif» et du «théorique », de l' « a
posteriori» et de 1'« a priori» - ce qui montre que la
sémiotique des logiciens elle-même n'est pas toujours ni
seulement «pure et a priori ». Nous conserverons, malgré
tout, l'expression de «sémiotique descriptive» en raison

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