A part
114 pages
Français

A part , livre ebook

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114 pages
Français

Description

Poèmes d'un simple départ. Sans explication, sans commentaires. Poèmes où s'est perdu l'éclairage d'un port ou d'une relâche, et perdant leur temps en détours : nous nouons la mer à nos pieds et nous courons ainsi vers des rives que nous n'avons pas cherchées. Je te guette cependant. Tu pourrais descendre les dunes en faisant étinceler des pluies de sable et de pierres. Je pourrais m'assoupir en séchant le temps par un soleil de printemps qui ne m'aurait jamais connu.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2012
Nombre de lectures 8
EAN13 9782296498495
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

À PART
POÈMES
Paul Ballanfat
À PART
POÈMES
© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-96774-8 EAN : 9782296967748
AU DÉTOUR DÉJÀ
1 Entre le givre et lécorce leau risque un songe. Un cerf mauve roucoule et cest un jour louvoyant qui danse, qui chante et qui fend les ancres vives. On discerne des vapeurs étranges, des fumerolles dincandescences secrètes. Seules des traces demeurent. De jour, on ne voit point qui vaille mémoire ou fasse oubli. Lâge est tendre, sombre est lhabit. Guetté, mais à labri, lorvet casse et laisse fuir une lueur multicolore. Il néveille aucun serment et na que faire dautres passés. Il a laissé rougir la mémoire. De flair, il na que faire. Tant de blancs il a remplis, que son habit sest fait suie. Il sest lové enfin. Entre le jour et la nuit, il a tranché lamarre et sest noyé là où la nuit nest quobscurité, là où nest point dombre. 2 Il nest pas de soir terne, pas de feu plus noir. Leffroi nous habite. Nous habitons la nuit. De quel astre avons-nous pris le parfum et la couleur ? Il nest pas dastre qui serpente entre les épis, qui ne se brise sur les aurores. Nous avons habité les rives. Elles nous ont salué et sen sont allées. En est resté lamer effluve qui colore les fleuves. À quand les flots gelés ? À quand les vents renversés ?
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Dans la pierre que ronge lheure, dans la fleur quéclaire la rosée, dans le rire qui blanchit le jour, je suis un tourbillon aveugle. Je suis sec, sec, sec. Jetez-moi donc au feu, quun instant abolisse le temps. 3 Mais nous navons vu que la nuit tandis que les champs blanchissent. Ce sont des lacs de saules qui gravissent les monts et gisent en gerbes entremêlées. Tout sendort quand nous passons. Un rêve qui seffiloche nous fraie un étrange sentier. Nous attrapons des friches, des bribes, des rives au ciel envolé. Nous soufflons des sortilèges sans charmes. Entre monts et vents, il nest plus décho. La voix senfonce dans les soupçons de neige qui montent à lassaut des monts. Tout nest que silence, retraite et impuissance. 4 Je nai pas vu les sources. Je nai pas dit ces mots. Il nest pas de lèvres qui ne prononcent
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leffroi du sol, la solitude du ciel, le désespoir du jour. La pierre est confondue dans la blancheur de midi. Les voix scandent les monts. Les rois nont plus déclat. Nous ravissons au soir ce quil a abandonné dobscurité. Je pends au faîte des arbres, joscille et je respire lincandescence en vain, en vain, en vain. Je macharne à arracher au vent son dessin. Il est fin et désolation. Je nembrasse guère plus le vent que ces lèvres qui ne disent mot. 5 Il nest point deffet qui ne suspende lâge à lespoir des rêves. Mais le répit devance la fin. Et la fin il nen est point. Lair senlise. Aux larmes immobiles lâge sépaissit et forme de longues allures aux clos dépits. Il est midi. Lâge est comme éteint. Sèche létreinte. Les astres rentrent, et ce sont les nuits sans songes, les pas sans les empreintes,
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les guetteurs sous les charmes, et les sortilèges sans armes.
6 La neige se suspend à lair. La blancheur a échangé son silence contre la promesse. Elle éclot et se divise. Elle est pétales jetés aux vents, suspensions, flottements. Nous espérons le vide, nous remplissons lespace. Aériens encore, nous aimantons les variations délicates. Et ce sont des courbes étirées et tendues à gonfler les rives jusquau point du songe. Le souffle se suspend au bord de lâme, et ce nest quun soupir infirme. Locéan semporte et soulève notre stupeur. Cest un feu qui tantôt suspend le ciel, tantôt blanchit labime quaccusent les vagues. Cest une brume encore, qui monte de locéan, et lair devient liquide, une nuit de neige qui éponge lhorizon. Les courbes sont sans dessin. Pourtant elles se prolongent et dessinent des reflets qui ne connaissent pas la fin. 10
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