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Informations
Publié par | Itol |
Nombre de lectures | 108 |
Licence : |
En savoir + Paternité, pas d'utilisation commerciale
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Langue | Français |
Extrait
Après les vents, après le triste orage,
Après l'yver, qui de ravines d'eaux
Avoit noyé des boeufs le labourage,
Voicy venir les ventelets nouveaux
Du beau printemps : desja dedans leur rive
Se vont serrer les éclarcis ruisseaux.
Mon Dieu, pour moy cette saison n'arrive.
Le triste yver dure tousjours pour moy.
Si bien Amour de mon printemps me prive !
Bien que tout rit, rien de gay je ne voy :
Bien que de pleurs le ciel serein s'essuye,
Donner la fin à mes pleurs je ne doy.
Sans fin mes yeux versent leur triste pluye,
Et quand chacun se montre plus joyeux,
C'est quand plus fort plus triste je m'ennuie.
Sous la fraicheur des bois delicieux
Venus la gaye, et les Graces compagnes,
Et ses Amours font un bal gracieux.
Les Satyreaux aguetans des montagnes,
Courent après : le gentil patoureau
De son flageol éjouit les campagnes.
Dans les bosquets sur le verd arbrisseau
On oit chanter en son caquet sauvage
Et plaindre Ityl le Daulien oyseau.
Le ciel en rit, la prée et le bocage :
Et semble encor la Naiade en ses flots
Trepignotant dancer au doux ramage.
Mes chants plus gays ce sont tristes sanglots,
Et mon bal c'est de mille pas la perte,
Tous mes plaisirs mille espoirs vains et sots :