Éclats d une poétique des métamorphoses
184 pages
Français

Éclats d'une poétique des métamorphoses , livre ebook

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184 pages
Français

Description

Chacun n'est t-il pas un livre de métamorphoses ? Le Livre VII est l'ultime volume d'Éclats de Serge Venturini. Poète du devenir humain, il écrit dans le devenir de la poésie. La poésie philosophique de ce poète libertaire est en lutte contre les conformismes. Elle cherche l'éclatement des genres et n'éclaire que par renversements. Puissent ces Éclats par leur silence faire de muets tumultes, dialoguer avec les disparus et bousculer ainsi quelques sur-vivants.

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Informations

Publié par
Date de parution 04 décembre 2015
Nombre de lectures 20
EAN13 9782336398228
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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654
Serge Venturini
Suis-je invisible ? — Je suis transvisible. — Qui suis-je ?
Je suis Serge Venturini. En fantôme vous me verrez réapparaître.
— Car je suis un revenant. — Lecteur de moi-même, traducteur de
moi-même, il m’arrive souvent de traduire l’autre, — les autres.
J’habite ma terre la langue. — Pays qui à personne n’appartient.
La terre m’est trop étroite. — Et le ciel aussi. Entre ces deux Éclats
mondes, là est surtout mon énergie, mon royaume, ma voyance.
— Ma sur-vie. Œuvres d’une po Étique
complètes Chacun n’est-il pas un livre de métamorphoses ? es m Étmorphoses
Le Livre VII est l’ultime volume d’Éclats de Serge Venturini.
Sous-titre
Ce treizième ouvrage, livre des métamorphoses de cet
homme-volcan, a été écrit après la Poétique de l’approche de LV re V
l’inconnaissable (2013). Cette Poétique des métamorphoses
parachève donc l’unité de l’ensemble d’une œuvre commencée
en 1976.
Poète du devenir humain, il écrit dans le devenir de la poésie. 2013-2015
La poésie philosophique de ce poète libertaire est en lutte
contre les conformismes. Elle cherche l’éclatement des genres
et n’éclaire que par renversements. Puissent ces Éclats par leur
silence faire de muets tumultes, dialoguer avec les disparus et
bousculer ainsi quelques sur-vivants.
Serge Venturini est né à Paris en 1955.
« Nuage rouge », comme on le surnomme,
est l’auteur de plus d’une douzaine
d’ouvrages de poésie philosophique. Traduct eur
de Sayat-Nova et de Yéghiché Tcharents,
il dirige, avec son épouse Élisabeth
Mouradian, la collection « Lettres
arméniennes » aux Éditions L’Harmattan.
Professeur de Lettres en zone d’éducation prioritaire dans le
Val654d’Oise, il est aussi défenseur de la cause arménienne et de l’Artsakh ;
Serge Venturini est PNG, persona non grata, en Azerbaïdjan.
Photo : Alain Quillévéré
ISBN : 978-2-343-07831-1
18 e
POETES-5-CONTINENTS_VENTURINI_ECLATS-D-UNE-POETIQUE-DES-METAMORPHOSES.indd 1 20/11/15 16:16
Poètes des cinq continents
Serge Venturini
L Vre V
Éclats
Poètes des cinq continentsÉCLATS
D’UNE POÉTIQUE
DES MÉTAMORPHOSES

































© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-343-07831-1
EAN : 9782343078311 SERGE VENTURINI
ÉCLATS
D’UNE
POÉTIQUE
DES
MÉTAMORPHOSES
(2013-2015)
LIVRE VII DU MÊME AUTEUR :
Éclats d’une poétique du devenir humain (Livre I)
Éditions L’Harmattan, Paris 2000
Le sens de la terre suivi de L’Effeuillée, Aphrodite
Éditions Didro, Paris 2004
Odes arméniennes de Sayat-Nova
(traduction avec Élisabeth Mouradian)
Éditions L’Harmattan, Paris 2007
Éclats d’une poétique du posthumain (Livre II)
Éditions L’Harmattan, Paris 2007
Fulguriances et autres figures (1980-2007)
Postface de Philippe Tancelin
Éditions L’Harmattan, Paris 2008
Éclats d’une poétique du transhumain (Livre III)
Éditions L’Harmattan, Paris 2009
Éclats d’une poétique du devenir (Livre IV)
(Journal du transvisible 2007-2009)
Éditions L’Harmattan, Paris 2010
Avant tout et en dépit de tout (Livre dédié à Marina Tsvétaïéva)
Éditions L’Harmattan, Paris 2010
Légende dantesque de Yéghiché Tcharents (Traduction)
Éditions L’Harmattan, Paris 2010 (Livre dédié à Liu Xiaobo)
Éclats d’une poétique de l’inaccompli (Livre V)
Éditions L’Harmattan, Paris 2012 (Livre dédié à René Char)
Éclats d’une poétique de l’approche de l’inconnaissable
(Livre VI)
Éditions L’Harmattan, Paris 2013 (Livre dédié à Laurent Terzieff) Le feu le plus couvert est le plus ardent.
Les Métamorphoses, IV
Lorsque les vents soufflants tiennent les flots,
on ne peut les empêcher, toute la terre est à leur merci,
toute la mer : ils abîment même les nuages du ciel
et remuent des feux rouges sous leurs coups sauvages.
Les Métamorphoses, XI
Ovide, 43 av. J.-C. — 18 apr. J.-C.
*
L’obsession de la moisson et l’indifférence à l’Histoire
sont les deux extrémités de mon arc.
René Char, 1952
*
Est-ce l’imagination créatrice ou cette force de vie,
cette énergie de l’espoir dans le désespoir, du chant
dans le désenchantement, du souffle, de la respiration du vivre
qui rendent beau chaque instant qui éconduit la mort ?
Philippe Tancelin, 2013
*
à
Gilles-Claude Thériault
le donneur de voix,
grand passeur
de secrets partages,
le cher Brayon
du comté de Madawaska
du Nouveau-Brunswick
5 Or donc, quand je suis visible, c’est pour mieux voir l’invisible.
Et arracher quelques mots au silence, — dont je suis l’un des
maîtres. Ce qui est dans l’élucidation des signes : le dévoilement
de la vision.
Début mars 2013
(1)
*
Je me suis lavé de nuit. J’ai mis mes habits de lumière. — Écrire.
(2)
*
Ce qui demeure, entre les mots, quand les voix chères se sont
tues. C’est cette clarté venue d’haut-delà. Fleur du silence pour
quelques mains. — Énigme, elle surgit d’entre les mots après
avoir outrepassé les ténèbres, — les siècles.
(3)
*
Premières lueurs à l’orient. — La diamantine en ses éclats.
— Rouge est le fond de l’air sur l’horizon. — L’aurore !
(4)
*
Ce qui s’échappe et que nul ne peut retenir. Pas même les tyrans.
— Libre. — Abandonnée. — La parole souveraine.
(5)
7 Or, quelque chose de noir circule entre les pôles. Tout s’éclaire
pendant quelques instants seulement. — Tonitruantes sirènes de
bateau. Puis, tout se fond dans le noir. — Coule dans la nuit.
(6)
*
Tu vois ce que les autres ne voient pas ou refusent de voir.
— Tcharents décapité, à l’âge de quarante ans, dans sa patrie
amputée. Le poète atrophié de son Pays Naïri mutilé. Tu es
vision ou tu n’es pas. — Ainsi regardes-tu ton éthique de poète.
(7)
*
Je marche dans les ruines de la langue. — À quand les
déblaiements ? Le bleu de Prusse, rompu, — éclaté, laisse percer de
roses plis charnels. — Seules de multiples métamorphoses nous
sauveront du néant. Bleu du matin. Pérégrin. — Tintinnabulant.
(8)
*
Quand je suis arrivée, la porte était ouverte, dit-elle. — La mort
rôde. Il est parti dans les profondeurs. La mort en permission.
Un homme est descendu de la montagne pour s’occuper de moi.
La mort s’approche. Je suis comme une princesse au paradis.
Tous les oiseaux chantent. Tout à coup, son visage s’est noirci.
— Or, toutes les portes, sans bruit, se sont ouvertes. — Merci.
(9)
*
Le non-être est, le non-existant existe. Et, je tends de plus en
plus à croire en un transinespéré, à penser en un transinattendu,
— à ce quelque chose de tournoyant entre le « mè ontôs on » en
grec, le moindre être ou non-être fantomatique, et le noyau de
l’être, dans l’ici et maintenant dans l’indicible.
8 Toute vision est transmentale ou rien. — Je m’y jette comme
Œdipe qui voulant fuir son destin s’y précipite. Vivant à
contreillusion. Le silence. — À vous percer les oreilles et fracturer les
tympans. J’ai veillé ma mère, comme on veille une morte.
— Pendant toute la nuit.
(10)
*
Oui, les coquelicots sont de retour. — Clarté blanche au-dessus
de l’étang du Chjurlinu. Les nuages de l’aube couleur du mercure
fuient vers l’horizon. Des roses épanouies ploient sous la pluie.
Puis,

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